Décidément, les responsables du gouvernement français ont la langue déliée depuis que le président Emmanuel Macron a ouvert la voie à toutes les dérives contre l’Algérie.
S’il y a un ministre du gouvernement François Bayrou qui s’est le plus imprégné des réflexes racistes et islamophobes propres à l’extrême droite et en vogue dans les milieux sionistes, Bruno Retailleau de l’Intérieur serait le mieux indiqué. Depuis que le premier flic de France a enfilé son costume, il enchaine les provocations à l’encontre des communautés émigrées contre lesquelles il a une dent bien particulière. Aujourd’hui, il accuse nommément les étrangers, les Algériens en tête, de « radicalisme » et d’ « antisémitisme » pour justifier les mesures anti-migratoires qu’il n’a de cesse d’utiliser comme carte, pour faire pression sur l’Algérie dans le contexte de l’affaire de l’écrivain Boualem Sansal.
Maintenant que les dirigeants français ne trouvent plus quoi dire de leur marionnette manipulée et montée contre son pays de naissance, sachant que « celle-ci » est entre les mains d’un pays souverain, ils tentent la carte migratoire, la dernière trouvaille de Retailleau. Il s’agit d’une affaire d’« influenceurs algériens » qui, du jour au lendemain, se retrouvent dans le collimateur des services de sécurité français qui les jettent en pâture sans même faire l’obligatoire procédure judiciaire d’usage. Autrement dit, nous apprend hier la presse française sur un ton offensif et hostile, un certain « Tiktokeur » surnommé « Doualemn », âgé de 89 ans, « avait été interpellé dimanche à Montpellier puis expulsé vers l’Algérie jeudi, avant donc d’être finalement renvoyé vers la France dans la soirée. » Cette affaire commence sérieusement à sentir le roussi.
En effet, intervenu hier sur ce cas aux côtés d’autres menacés d’expulsion immédiate du territoire français, Rotailleau a perdu son sang-froid à l’égard de l’Algérie contre laquelle il prône des « mesures plus fermes » et il semble n’attendre que le feu vert du gouvernement pour passer à l’action. Entouré d’une cohorte de journalistes qui le bombardent de questions, le ministre de l’Intérieur n’a pas été moins provocateur qu’Emmanuel Macron.
« L’Algérie cherche à humilier la France », a-t-il affirmé, ajoutant : « Je pense qu’on a atteint avec l’Algérie un seuil extrêmement inquiétant. » Et qu’insinue-t-il par ces déclarations ? Rotailleau passe à ce qui semble être un aveu d’impuissance face à cette Algérie qui ne fléchit point devant le diktat français. « J’ai pris un arrêté d’expulsion et les autorités algériennes n’ont pas voulu le laisser débarquer sur le sol algérien, en contradiction totale avec les règles », a-t-il déploré, réclamant auprès de l’Élysée des « sanctions contre l’Algérie ». « Je pense que la France ne peut pas supporter cette situation », a-t-il suggéré, appelant le gouvernement à « évaluer tous les moyens qui sont à notre disposition vis-à-vis de l’Algérie » pour « défendre nos intérêts ».
Décidément, les dirigeants français sont tous allergiques à l’idée de constater, à leurs dépens, que l’Algérie d’aujourd’hui est souveraine dans ses décisions et ses choix.
La machine de la France officielle est tellement bien rodée dans l’exercice d’ingérence dans les affaires intérieures des pays, dont notre pays est un cas d’école en Afrique, que les responsables qui incarnent cet héritage colonial recyclé sous la bannière « macroniste » font mine d’ignorer que ces temps sont révolus.
Farid Guellil