Après s’être exprimé samedi dernier sur la question du statut particulier des travailleurs du secteur de l’Éducation, affirmant que le traitement des carences contenues dans ce dossier sera soumis prochainement au gouvernement, le ministre de l’Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a provoqué la colère de ses partenaires sociaux. Ces derniers qui s’interrogent sur l’intérêt de l’ouverture de ce dossier en ce moment précis, accusent même le ministre de vouloir provoquer de nouvelles vagues de contestations dans le secteur.
C’est de l’avis, en tout cas, du porte-parole du Conseil national du personnel enseignant du secteur ternaire de l’Éduction (CNAPESTE), Messaoud Boudiba, joint hier par téléphone. Ce syndicaliste a qualifié les déclarations du ministre de «manœuvres dangereuses» pouvant porter atteinte à la stabilité du secteur de l’éducation, exprimant, dans le même contexte, son refus de l’ouverture de ce dossier dans la conjoncture actuelle du pays par un gouvernement « illégitime » et « rejeté » par la majorité populaire. De son côté, le secrétaire général du SATEF, Boualem Amoura, a laissé entendre que ce dossier de révision du statut particulier «serait déterré à des fin populistes».
Selon lui, à l’approche de la préparation des élections présidentielles, « tout le monde cherche à soudoyer les travailleurs de son secteur», rappelant que les syndicats du secteur de l’Éducation nationale ont été les premiers à boycotter le « gouvernement Bedoui » en mars 2019, soit quelques jours après le début du mouvement populaire pacifique. «ils profitent du moment où ils n’ont pas de contact avec les véritables représentants des travailleurs pour faire passer leur dossier, comme cela a été fait d’ailleurs pour le projet de loi des hydrocarbures», a-t-il soutenu. Toujours dans le même cadre d’idées, Amoura a rappelé que des propositions sur la réforme du statut particulier ont été faites par les syndicats du secteur depuis des années, notamment, pour celles du SATEF faites en 2011, sans que celles-ci ne voient le jour, ou qu’elles soient sérieusement prises en considération. Pour rappel, lors d’une réunion sur le projet de budget sectoriel pour l’exercice 2020 organisé samedi à l’APN, Belabed avait indiqué qu’il soumettra prochainement la question de traitement des carences contenues dans le Statut du personnel de l’éducation au gouvernement, relevant que la proposition la plus efficiente parmi les trois propositions débattues, ces dernières années avec les partenaires sociaux, sera retenue.
Parmi les propositions enregistrées, le ministre avait cité l’application des nouvelles catégories sur six grades, le traitement des carences chez 27 grades ou un changement aux grades à travers la mise en œuvre du décret présidentiel 266/14 du 28 septembre 2014 fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires.
Ania Nait Chalal
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