La nouvelle version de la comédie «Arlequin valet de deux maîtres», dont la première représentation est prévue ce samedi, au Théâtre régional d’Oran (TRO), a constitué «un défi pour l’équipe artistique qui s’est investie plusieurs mois durant dans le montage de cette œuvre», a indiqué le directeur du TRO, Mourad Senouci.
La programmation de cette pièce entre dans le cadre de la commémoration du 25e anniversaire de la disparition du regretté dramaturge Abdelkader Alloula (1939-1994), a précisé M. Senouci dans un communiqué. Coproduite par le TRO et le Théâtre national « Mahiedine Bachtarzi d’Alger (TNA), la nouvelle création se propose de revisiter l’œuvre éponyme d’Alloula qu’il réalisa avec succès en 1993. Pour l’équipe artistique, dirigée par le metteur en scène Ziani Cherif Ayad, le défi a été de «réaliser une pièce ouverte sur la création et la contemporanéité, qui soit un divertissement ayant du sens», et ce, à partir d’une approche de «l’universalité et du devoir de mémoire». Dans cet objectif, le texte du regretté Abdelkader Alloula a subi les arrangements dont les caractéristiques principales sont «la focalisation sur l’essentiel des quiproquos et les procédés comiques ainsi que la réduction des répliques afin d’écourter la durée du spectacle «. La même source signale en outre que «le texte s’est construit au fur et à mesure de la réalisation de la pièce, des leçons du plateau, de l’actualité quotidienne» pour aboutir à «un théâtre interculturel» et «basculer en fin de pièce, sur le mode comédie musicale». La pièce s’est ainsi voulue ouverte à la création, a-t-on soutenu, insistant sur le fait que «le choix de cette comédie est d’une pertinence absolue, car tout en invitant au rire, elle montre que l’amour peut transformer le monde, sauver les humains». «Arlequin valet de deux maîtres» est également une page de critique sociale qui évoque le sort des femmes et des domestiques, a-t-on rappelé. Plusieurs jeunes espoirs du théâtre national sont distribués dans la nouvelle pièce au côté de leur aîné Mohamed Himour, comédien fétiche du TRO et unique membre de la troupe à avoir connu Alloula qui lui confia un rôle dans la première version de cette œuvre. Alloula avait traduit et mis en scène l’œuvre d’après le texte original de l’Italien Carlo Goldoni (1707-1793), tandis que la nouvelle version proposée par Ziani Cherif Ayad est basée sur une adaptation du dramaturge Mohamed Bourahla.