Alors qu’ils sont mis en place comme alternative pour les consommateurs afin de faire face à la hausse des prix dans les marchés ordinaires durant le mois de Ramadhan, les marchés Errahma semblent ne plus s’inscrire dans cette dynamique. Pour cette année en tout cas, ces marchés sont loin de répondre aux attentes des Algériens exaspérés par une mercuriale en folie mais surtout par l’absence de plusieurs produits de large consommation dans les étales. Si ces marchés d’Errahma ont été pris d’assaut le premier jour du mois sacré, la désillusion et la déception n’ont pas tardé à prendre le dessus sur l’esprit des consommateurs venus faire leur emplettes après avoir fui les marchés ordinaires en raison de la flambée sans précédent des prix notamment ceux des fruits et légumes. En effet, contrairement aux promesses des responsables du secteur du Commerce qui s’étaient engagés à la veille du mois de Ramadhan à assurer la disponibilité des produits de consommation avec des prix raisonnables, à travers notamment le déstockage et la mise en place des marchés d’Errahma, sur le terrain la situation est complètement hors de contrôle. Dans ces chapiteaux, installés dans différentes communes de la capitale, plusieurs produits très demandés ne sont pas exposés à la vente. Il s’agit essentiellement de l’huile de table, du sucre, de la semoule et aussi des viandes, que les consommateurs ne sont pas parvenus à trouver ailleurs et ayant fait leur déplacement essentiellement pour s’en procurer. Au final, il n y’a que des produits de seconde nécessité qui sont exposés dans ces chapiteaux, comme les conserves, les chocolats, les gâteaux, les œufs, les fromages ou encore les produits détergeants. C’est le cas de le dire du marché d’Errahma installé au niveau de la centrale syndicale au 1er mai à Alger. À ce niveau même les légumes et fruits ne sont pas disponibles en quantité et en qualité suffisantes pour répondre à la demande des consommateurs venus des différents quartiers de la capitale dans l’espoir de trouver ce qui leur manque. C’est également le même constat à la place Kitani à Bab el-Oued ou les chapiteaux installés à ce niveau sont en deçà des attentes. Les produits nécessaires suscités y sont également introuvables, poussant les personnes à vite déserter les lieux. En ce qui concerne les prix, là encore les consommateurs n’ont pas fini d’être surpris. Aucune différence n’a été constaté à ce propos, surtout pour ce qui relève des quelques sortes de légumes exposés dans ces marchés et vendus presque au même prix qu’à l’extérieur. Il est essentiel de relever, par ailleurs, que la mercuriale n’a pas été tendre avec les Algériens en ces premiers jours du mois sacré. Ni les nouvelles lois ni le déstockage ni même les marchés appelés (Errahma) n’ont pu faire quoique ce soit face à la spéculation qui marque son empreinte plus que jamais. Les promesses et les engagements des autorités n’ont pas été à la hauteur des attentes des algériens majoritairement avec un salaire moyen ou bas. La flambée des prix a été constatée sur l’ensemble des produits dont essentiellement les légumes, les fruits et les viandes. Mais en plus d’une hausse sans précédent des prix, les Algériens font également face à une pénurie de semoule, d’huile et à une crise accentuée de lait subventionné. Ania Nait Chalal