Élu le 11 janvier dernier à la tête de la Grande mosquée de Paris, en remplacement de Dalil Boukakeur qui a remis sa démission quelques jours auparavant, Chems-Eddine Hafiz se trouve en séjour prolongé à Alger depuis le début de la troisième décade de ce mois.
Conscient du poids de sa mission religieuse à la tête de la plus représentative des institutions de la communauté musulmane dans le monde, en France en particulier, le recteur de la GMP entame son travail par la recherche de soutien autour de lui. Et Chems-Eddine Hafiz choisit Alger comme première destination. C’est dire combien c’est un passage obligatoire pour la réussite de sa mission, sachant que l’Algérie a toujours considéré de stratégique l’édifice religieux de la capitale française. C’est ainsi qu’il a été reçu, samedi dernier, à El Mouradia, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Lors de cette audience, le chef de l’État « a félicité » son convive pour son élection comme recteur de la Grande mosquée de Paris. Comme le Président « a exprimé ses souhaits pour ma mission et pour que je réussisse dans cette noble institution », rapporte celui qui a ravi le poste huppé à deux autres concurrents de poids, notamment l’éminent islamologue algérien Mustapha Cherif, et Ghalib Benchikh, chef de la Conférence mondiale des religions.
Hier encore, c’est autour du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, d’accorder une audience ministérielle à Chems-Eddine Hafiz, indiquent dans un communiqué les services du département dirigée par Youcef Belmehdi. Au sortir de cette rencontre, le ministre des ARW a reconnu la position stratégique de la GMP, la qualifiant d’ « un centre de rayonnement civilisationnel aux dimensions cultuelle et scientifique qui est lié à l’Algérie par des relations traditionnelles ». Belmehdi a rappelé, en ce sens, les missions et les imams qui y sont envoyés pour assurer l’encadrement cultuel de la communauté algérienne et musulmane en France et en Europe.
Pour sa part, le recteur de la GMP a précisé qu’il « partageait avec le ministre les mêmes préoccupations concernant certains dossiers liés à la Grande mosquée de Paris et à la communauté algérienne et musulmane en France ».
Enfin, objectif recherché à travers ces consultations tous azimuts, Chems-Eddine Hafiz rentrerait à Paris non sans le soutien du ministre des Affaires religieuses, à travers, du moins dans un premier temps, « la relance de nombre de projets visant à faire de la Grande mosquée de Paris un centre islamique de rayonnement mondial».
Farid G.