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GHAZA : Plus de 22 mois de génocide

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Plus de 22 mois après le déclenchement de la guerre d’extermination menée par l’entité sioniste, la bande de Ghaza continue de sombrer dans l’horreur absolue.

Les bombardements aériens et les tirs d’artillerie s’abattent sans répit sur les civils, pendant que la famine organisée par le blocus israélien tue lentement les enfants, les malades et les plus vulnérables. Les chiffres publiés par le ministère palestinien de la Santé dressent un constat effroyable : 61 827 martyrs et 155 275 blessés depuis le 7 octobre 2023, parmi lesquels une majorité de femmes et d’enfants. Le dernier épisode sanglant illustre la cruauté de cette guerre. Samedi, au moins 11 Palestiniens ont été tués alors qu’ils attendaient une distribution alimentaire. À Zikim, au nord-ouest de Ghaza, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur une foule de civils désespérés venus chercher de quoi nourrir leurs familles : cinq personnes ont été abattues sur place, plusieurs autres blessées. Quelques heures plus tard, l’aviation israélienne frappait une maison familiale à Beir al-Naaja, près du camp de Jabalia, tuant cinq membres de la famille At-Toum. Plus au sud, une femme a été tuée dans une frappe sur une tente de déplacés à Cheikh Ajlin, quartier déjà dévasté de la ville de Ghaza. Ces scènes ne sont pas isolées. À chaque distribution de nourriture, les mêmes drames se répètent. Le Bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a confirmé que plus de 1 760 Palestiniens ont été tués entre mai et août 2025 alors qu’ils tentaient simplement d’accéder à l’aide humanitaire. « Personne ne devrait mourir pour avoir cherché de quoi manger », a dénoncé l’organisation.

Des enfants ciblés et amputés

Les enfants paient un tribut insoutenable. Dans le camp de Bureij, une frappe a tué six personnes, dont quatre enfants, en visant une maison au cœur d’une zone déjà saturée de réfugiés. Dans le quartier Zeitoun, au sud de Ghaza, une petite fille a succombé à une frappe aérienne près de la mosquée Imam al-Chafiï. Dans la même zone, des dizaines de maisons ont été rasées, provoquant le déplacement forcé de centaines de familles. La famine vient accentuer cette tragédie. Le directeur du ministère de la Santé, Dr Mounir al-Barsh, a confirmé que 251 personnes sont déjà mortes de malnutrition, dont 108 enfants. Plus de 40 000 nourrissons souffrent de malnutrition aiguë sévère. « Nous avons dû amputer les membres de près de 1 000 enfants, faute de traitements et d’antibiotiques », a-t-il révélé. Les hôpitaux, saturés et privés de médicaments essentiels, ne peuvent faire face. Dans le camp de Nuseirat, l’hôpital Al-Awda a accueilli en 24 heures neuf martyrs – dont six enfants – et quatorze blessés, victimes de bombardements autour d’un point de distribution d’aide. Au complexe médical Nasser, à Khan Younès, deux civils ont été tués par des tirs israéliens près d’un centre d’aide. Au nord de Rafah, des blessés continuent d’affluer, souvent mutilés, brûlés ou atteints de balles alors qu’ils tentaient de récupérer des rations alimentaires. Les médecins parlent d’une « médecine de catastrophe ». Le directeur de l’hôpital Al-Chifa, Dr Mohammed Abou Salmiya, a alerté : « La vie de plus de 200 patients est directement menacée par le manque de médicaments et de nourriture. Les amputations se multiplient, car nous n’avons pas d’antibiotiques pour lutter contre les infections. Les couloirs sont saturés de blessés gisant à même le sol. ». Depuis le 2 mars dernier, l’occupant sioniste a totalement fermé les points de passage vers Ghaza, empêchant l’entrée de l’aide humanitaire. Des centaines de camions d’assistance restent bloqués à la frontière, tandis que seules quelques cargaisons sont autorisées à passer, en quantités dérisoires. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti que près d’un tiers des habitants de Ghaza n’ont rien mangé depuis plusieurs jours. L’OCHA dénonce des attaques systématiques contre les civils et même contre ceux qui sécurisent les convois humanitaires. Depuis début août, onze incidents documentés ont coûté la vie à au moins 46 Palestiniens qui tentaient de protéger ces convois ou d’y accéder. Cette politique a conduit à l’effondrement de tout semblant d’ordre public, exacerbant le chaos et la faim.

Destruction systématique et projet colonial

En parallèle au massacre, l’entité sioniste accélère ses projets de colonisation en Cisjordanie occupée. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a validé un plan de colonisation dans la zone dite « E1 », qui aurait pour conséquence de couper ElQods de la Cisjordanie occupée, menaçant définitivement la viabilité d’un État palestinien. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé cette politique coloniale comme une violation flagrante du droit international, appelant à son arrêt immédiat. À Ghaza, le quartier Zeitoun est devenu le symbole de cette stratégie d’occupation progressive. Depuis le 11 août, des frappes massives et l’utilisation de robots piégés ont rasé des dizaines de maisons. Ismaïl al-Thawabta, directeur du bureau gouvernemental à Ghaza, a dénoncé « un plan systématique visant à détruire la ville maison après maison, dans le but de remodeler la démographie par la force et d’expulser les habitants ». Les organisations palestiniennes et internationales parlent d’un génocide au sens juridique du terme. Les attaques contre des civils, la famine utilisée comme arme, les destructions massives de logements et d’infrastructures essentielles s’inscrivent dans une politique planifiée et assumée par le gouvernement israélien. La Cour internationale de justice a déjà ordonné à Israël de mettre fin à sa politique d’extermination à Ghaza, mais les décisions restent lettre morte. Soutenue politiquement et militairement par les États-Unis, l’entité sioniste continue d’agir dans l’impunité, défiant les résolutions onusiennes et le droit international humanitaire.

Appels à une mobilisation internationale

Face à cette catastrophe, des voix s’élèvent pour exiger des actions concrètes. Amjad al-Shawa, directeur du réseau des ONG à Ghaza, a réclamé l’évacuation médicale urgente de plus de 15 000 patients et blessés, ainsi que l’installation d’hôpitaux de campagne. « Sans intervention immédiate, des milliers de personnes mourront dans les jours qui viennent », a-t-il averti. Les agences humanitaires des Nations Unies insistent : seule une entrée massive, rapide et sécurisée de l’aide peut éviter un effondrement total. « La situation déjà désastreuse à Ghaza pourrait empirer sans un approvisionnement fiable et sans entrave », a déclaré l’OCHA, rappelant que les civils doivent être protégés et qu’aucun déplacement forcé ne saurait être toléré. Depuis le 7 octobre 2023, date du début de la guerre d’extermination, le bilan est vertigineux 61 827 martyrs, dont une majorité de femmes et d’enfants ; 155 275 blessés ; plus de 9 000 disparus ; près de 240 victimes de famine, dont 107 enfants ; 1 898 travailleurs humanitaires tués et plus de 14 000 blessés ; des centaines de milliers de déplacés, contraints de vivre dans des tentes ou à la belle étoile. Ismaïl al-Thawabta résume la situation en ces termes : « Ce qui se passe à Ghaza n’est pas une opération militaire classique. C’est une politique de destruction totale, visant à effacer un peuple et son identité. »

L’urgence d’une réponse politique et judiciaire

De nombreux juristes et défenseurs des droits humains appellent à saisir la Cour pénale internationale et à activer des mécanismes de sanctions. « Il ne suffit plus de condamner. Il faut suspendre immédiatement la coopération militaire et économique avec Israël et traduire ses dirigeants en justice pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité », insiste un collectif d’avocats internationaux. Pour l’heure, les appels restent sans effet. Les capitales occidentales continuent d’afficher un soutien politique à Israël, malgré les preuves accablantes. Les peuples, eux, se mobilisent dans les rues, dénonçant l’impunité et réclamant un cessez-le-feu immédiat. L’ampleur du désastre à Ghaza dépasse déjà les pires crises humanitaires de l’histoire récente. La guerre combine bombardements massifs, famine organisée, déplacements forcés et destruction systématique de la société palestinienne. Dans ce contexte, le silence des grandes puissances et l’inaction du Conseil de sécurité des Nations Unies apparaissent comme une complicité. L’histoire retiendra non seulement l’atrocité des crimes commis, mais aussi la faillite morale d’une communauté internationale incapable de protéger un peuple livré à l’extermination.

M. Seghilani 

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