L’État sioniste a décidé l’intensification de ses frappes sur la bande de Ghaza en préparation d’une invasion terrestre de l’enclave palestinienne faisant fi des appels de la communauté internationale pour un arrêt immédiat de son agression contre la population ghazaouie. « Dès aujourd’hui, nous allons augmenter les frappes » sur la bande de Ghaza, a prévenu samedi le général Daniel Hagari, porte-parole de l’armée israélienne.
«Nous allons entrer dans Ghaza » a affirmé, un autre général israélien. Annoncée comme proche à mainte reprise puis repoussée à chaque fois, les forces de l’occupation restent toujours indécises sur une invasion terrestre de la bande de Ghaza sous bombardements massifs depuis plus de deux semaines après l’héroïque opération Déluge d’Al-Aqsa menée avec brio par le mouvement de la résistance palestinienne, Hamas, qui contrôle l’enclave depuis 2006. Ce n’est pas une mince affaire de pénétrer dans un territoire rompu à la lutte et à la résistance sans y laisser des plumes. Et c’est pour toutes ces raisons que l’armée israélienne hésite. Depuis l’attaque des hommes du Hamas contre Israël, le 7 octobre, Ie Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou s’est juré, pour laver l’affront, d’anéantir le Mouvement Hamas. Du côté palestinien, les dirigeants de la Qatibat de Azzeddine El Qassam, du mouvement, affirment ne rien souhaiter de plus qu’une intervention terrestre des forces israéliennes en leur promettant de vivre l’enfer à l’intérieur de l’enclave. Une invasion terrestre de la bande de Ghaza implique, en effet, des combats urbains maison par maison dans un terrain sous contrôle des Hommes du mouvement Hamas depuis des années et qui se sont déjà préparés à ce genre de situation. Les combattants du Mouvement Hamas sont, en effet, aguerris et connaissaient bien la topographie des lieux. De l’avis même des israéliens à l’instar de Yitzhak Brik, Général de division de réserve, cité par la presse israélienne, la résistance palestinienne a préparé un plan défensif exactement comme elle a établi un plan pour l’attaque du 7 octobre.
55 Palestiniens tombent en martyrs en une nuit
Dans la nuit de samedi à dimanche, les forces de l’occupation ont, en effet, doublé leurs attaques contre l’enclave de Ghaza et ont continué en toute impunité et avec le soutien clairement affiché de l’Occident, au 16ème consécutifs de pilonner la bande de Ghaza faisant plusieurs morts (55 martyrs) et blessés, des enfants et des femmes en majorité.
Ces personnes ont été tuées « dans la nuit jusqu’à 6H00 du matin et plus de 30 habitations (ont été) détruites », a indiqué un communiqué du mouvement Hamas. L’occupation intensifie ses raids sur des zones vitales de Ghaza, telles que les boulangeries et les marchés, dans le but de tuer et d’augmenter le nombre de victimes.
Les villes de Rafah au sud de la bande de Ghaza, de Khan Yunis, la localité de Beit Lahia, ont été ainsi bombardées par les forces israéliennes faisant plusieurs morts et blessés. L’artillerie de l’occupation israélienne a également tiré des dizaines d’obus vers les zones orientales le long de la bande frontalière à l’est de la bande de Ghaza et s’est concentrée dans les quartiers est de la ville de Ghaza, en particulier Al-Tuffah, Al-Zaytoun, Al-Shuja’iya et le Quartier Juhr Al-Dik au sud-est de la ville. Des avions militaires israéliens ont lancé trois raids à proximité de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa, dans la bande de Ghaza.
Le porte-parole du ministère de la Santé de la bande de Ghaza, Ashraf Al-Qudra, a annoncé que les forces de l’occupation ont mené 24 raids au cours des dernières 24 heures. 266 Palestiniens sont tombés en martyrs au cours de ces bombardements, dont 117 enfants, dont la majorité issue du sud de la bande, selon la même source.
La situation en Cisjordanie qui bouillonne depuis les premières agressions israéliennes contre les habitants innocents de la bande de Ghaza, demeure également instable dans cette région rebelle.
Selon des sources médicales, au moins cinq Palestiniens ont été assassinés par les forces d’occupation israéliennes dans diverses régions de la Cisjordanie occupée.
Plus de 1 000 arrestations en Cisjordanie depuis le 7 octobre
Pas moins de 1 050 Palestiniens ont été arrêtés par les forces de l’occupation en Cisjordanie occupée depuis le début de l’agression sioniste, le 7 octobre, dont 100 en une seule journée selon Amani Sarhana, responsable du Club des prisonniers palestiniens. Rien que pour la journée d’hier, les forces de l’occupation israélienne ont arrêté 58 Palestiniens dont des travailleurs de Ghaza. À Ramallah et Al-Bireh, l’armée d’occupation a arrêté 22 civils Palestiniens dont le maire d’Al-Bireh, Islam Al-Taweel et un autre homme de 45 ans.
Les forces d’occupation ont arrêté 13 Palestiniens dont un père et son fils à Hébron, six à Jénine, trois à Tubas, un à Salfit, trois à Tulkarem, six à Naplouse et trois à El-Qods occupée.
La résistance en Irak, en Syrie et au Yémen rejoint le front
L’État hébreu est l’allié stratégique des États-Unis dans la région. Au cours de cette nouvelle agression, Washington s’est comme à son habitude clairement rangé du côté israélien. Les Américains leurs apportent aide et assistance militaire, économique, politique et diplomatique en toutes circonstances. Cette attitude tendancieuse de l’administration américaine a été mainte fois dénoncée par les résistants palestiniens et leurs alliés. Washington s’est attiré en raison de sa politique de deux poids deux mesures les foudres des résistants en Irak, en Syrie et au Liban.
Hier encore des missiles Katyusha ont visé la base aérienne d’Ain al-Assad, qui abrite les forces américaines et internationales dans l’ouest de l’Irak, et une explosion a été entendue à l’intérieur de la base. Une opération revendiquée par la « Résistance islamique en Irak ».
De même, la résistance irakienne a ciblé le champ pétrolier d’Al-Omar et le gazoduc reliant le champ gazier de Conico et Badia Abu Khashab, dans la campagne de Deir ez-Zor en Syrie. La résistance irakienne avait déjà promis qu’elle « ne restera pas les bras croisés face au génocide perpétré contre les Palestiniens à Ghaza ».
Le porte-parole militaire des Brigades irakiennes du Hezbollah, Jaafar Al-Husseïni, a annoncé : «La résistance en Irak est entrée dans la bataille du déluge d’Al-Aqsa et a dirigé ses frappes sur les bases américaines ».
Il y a quelques jours, le chef des Forces de mobilisation populaire irakiennes, Faleh Al-Fayyad, a déclaré que l’Irak assumerait «tous ses devoirs envers les Palestiniens», que ce soit au niveau des aide humanitaires ou au niveau militaire ».
Il y a quelques jours, trois drones ont été lancés à partir de la Syrie contre la base américaine d’Al-Tanf, près de la frontière avec la Jordanie et l’Irak. Deux de ces drones ont été abattus par la coalition internationale dirigée par les États-Unis alors que le troisième a pu toucher, provoquant des dégâts matériels, rapportent les médias. L’attaque n’a pas été revendiquée pour le moment. Le champ pétrolier de Koniko, dans le gouvernorat de Deir ez Zor, dans l’est de la Syrie a été également visé par deux roquêtes. De leur côté, les Houthis yéménites, ont affiché leur soutien à la Palestine.
Selon le Pentagone, un destroyer américain «opérant dans le nord de la mer Rouge» a abattu jeudi trois missiles sol-sol et plusieurs drones lancés par les Houtis. Ces missiles se dirigent « potentiellement » selon le ministère de la Défense US vers « des cibles en Israël».
Les aides humanitaires au compte-gouttes
Un deuxième convoi humanitaire composé de dix-sept camions d’aide a, en effet, traversé, hier, le terminal égyptien de Rafah en direction de la bande de Ghaza. Il s’agit du deuxième convoi en deux jours destiné au territoire palestinien depuis le début de la guerre. Le premier convoi de 20 camions d’aides humanitaires est entré samedi à Ghaza à partir du même terminal, le seul qui n’est pas sous contrôle des forces de l’occupation. L’ONU avait estimé que sa cargaison n’équivalait qu’à 4% des besoins quotidiens de la population de Ghaza. Une goutte d’eau dans un océan en comparaison avec les besoins réels d’une population qui a vécu plus de 15 jours sous les bombardements intensifs, privée d’eau, d’électricité, de carburant et des médicaments. Avant le siège total sur la bande de Ghaza plus de 500 camions chargés d’aides humanitaires entraient chaque jour à l’enclave.
Le système de santé dans la région menace de s’effondrer en l’absence des médicaments et du carburant pour faire fonctionner les générateurs. Le manque critique de carburant dans la bande de Ghaza met en péril le fonctionnement des couveuses de plus de 120 nouveau-nés prématurés, a alerté le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef). Les forces de l’occupation hésitent toujours sur l’entrée du carburant à Ghaza de peur qu’il soit détourné par Hamas pour soi-disant alimenter ses réseaux souterrains, éclairer ses tunnels et ses bunkers. Pour la communauté internationale, l’Organisation mondiale de la santé, l’Office des Nations unies pour les réfugiés, le manque de carburant impacte en premier lieu la population civile de Ghaza. En effet, l’unique centrale électrique de l’enclave palestinienne a été fermée. Il ne reste donc que les générateurs comme source d’énergie. Ces derniers fonctionnent avec du carburant pour fabriquer du courant.
Les aides internationales pour les Palestiniens notamment pour ceux de la bande de Ghaza continuent d’affluer vers l’Égypte. En effet, L’Algérie a envoyé, hier, des aides constituées de produits alimentaires et médicaux, de vêtements et de tentes. Elles sont acheminées vers l’Aéroport El-Arich en Égypte pour les introduire en Palestine via le terminal de Rafah. Un pont aérien composé de plusieurs avions relevant des Forces aériennes de l’ANP été ouvert à l’occasion.
L’Inde a acheminé, de son côté 38,5 tonnes d’aide humanitaire dans la région égyptienne du Sinaï pour les civils palestiniens de la bande de Ghaza, a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Un avion de transport Boeing C-17 de l’armée de l’air indienne « transportant près de 6,5 tonnes d’aide médicale et 32 tonnes de matériel de secours pour le peuple de Palestine » a décollé en direction de l’aéroport égyptien d’El-Arish (nord-est), a déclaré Arindam Bagchi.
Il a ajouté que des forces militaires « supplémentaires » seraient placées en état de « pré-déploiement », afin d' »augmenter leur préparation et leur capacité à répondre aussi vite que nécessaire ».
Selon les données, publiées hier, par les hôpitaux de la bande de Ghaza, les attaques israéliennes contre les Palestiniens ont fait 4 651 martyrs, dont 1 873 enfants, 1 023 femmes, 187 personnes âgées et 14 245 blessés, depuis le début de l’agression israélienne. La même source a indiqué avoir reçu 1 450 signalements de personnes disparues, encore sous les décombres, dont 800 enfants.
B.O.