Accueil ACTUALITÉ GHAZA : La famine s’aggrave sur fond d’une gestion scandaleuse des aides

GHAZA : La famine s’aggrave sur fond d’une gestion scandaleuse des aides

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La bande de Ghaza s’enfonce, chaque jour davantage, dans une tragédie humanitaire d’une ampleur inédite. Depuis l’aube de ce mercredi, les forces de l’entité sioniste ont perpétré une nouvelle série de massacres qui ont coûté la vie à plus de vingt Palestiniens, dont une majorité de déplacés installés dans des tentes à l’ouest de la ville de Ghaza.
Ce nouveau crime s’ajoute à une hécatombe qui ne cesse de s’alourdir : plus de 64 656 Palestiniens ont été martyrisés et 163 503 blessés depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle a débuté cette guerre génocidaire. Selon les chiffres publiés par le ministère de la Santé de Ghaza, la période la plus récente, entamée le 18 mars dernier, a été particulièrement sanglante : 12 098 martyrs et 51 462 blessés supplémentaires ont été recensés. Rien que durant les dernières vingt-quatre heures, 41 nouveaux corps ont été déposés dans les morgues et 184 blessés ont afflué dans les hôpitaux, tandis que des dizaines de victimes demeurent coincées sous les décombres ou dans les rues, inaccessibles pour les équipes de secours impuissantes. Au-delà des bombardements qui visent indistinctement habitations, camps de réfugiés et lieux publics, l’entité sioniste mène une guerre de la faim méthodique. En 24 heures, 12 Palestiniens supplémentaires sont tombés en martyrs alors qu’ils tentaient de récupérer des vivres dans les files d’attente pour l’aide humanitaire. Le bilan global de ces « martyrs de la subsistance » s’élève à 2 456, auxquels s’ajoutent plus de 17 861 blessés. La famine, instrumentalisée comme arme de guerre, a déjà coûté la vie à 404 personnes, dont 141 enfants. Rien qu’hier, cinq décès ont été enregistrés à cause de la malnutrition et de l’absence de soins, dont celui d’un enfant. Ce chiffre glaçant illustre la stratégie de l’occupation : transformer la faim en outil d’extermination collective.

Des frappes intensives
Les frappes de ce mercredi témoignent d’une volonté de terre brûlée. Quinze civils ont été tués lorsque l’armée sioniste a bombardé les tentes des déplacés dans la zone des chalets, à l’ouest de la ville de Ghaza. Quatre autres ont été exécutés par une frappe de drone sur un groupe de réfugiés dans le centre de Khan Younès. Dans la même ville, un Palestinien a succombé sous les balles alors qu’il attendait une distribution d’aide. Un autre bombardement a ciblé le complexe résidentiel « Taïba 2 », situé face au port de Ghaza. L’immeuble a été gravement endommagé, tout comme les bâtiments voisins, piégeant sous les décombres plusieurs habitants que les secouristes tentent d’extraire dans des conditions extrêmement précaires. Ces attaques répétées ne sont pas le fruit du hasard. Elles visent à vider Ghaza et son nord de ses habitants, en multipliant la terreur et en rendant toute vie impossible. Pourtant, selon le Bureau de presse gouvernemental, plus de 1,2 million de Palestiniens demeurent toujours dans la ville et ses environs. Malgré la peur et les privations, ils refusent le déplacement forcé que l’occupation cherche à imposer.

Le scandale des « aides humanitaires» militarisées
Un autre élément vient aggraver l’ampleur de la tragédie : la révélation d’un scandale autour de la gestion des «sites de distribution d’aides ». Un rapport d’investigation de la BBC a mis en lumière la présence, à Ghaza, d’une société de sécurité américaine, « UG Solutions », chargée de sécuriser ces lieux. Cette entreprise aurait recruté des membres d’une bande de motards américaine, connue pour son idéologie islamophobe, afin d’assurer la protection armée de ces sites. Il s’agit du club « Infidels Motorcycle Club », fondé en 2006 par des vétérans de l’armée américaine ayant participé à l’occupation de l’Irak. Leur imagerie est ouvertement « croisée», et leur discours pullule de haine contre les musulmans, jusqu’à organiser des provocations symboliques comme des barbecues de porc durant le mois sacré du Ramadhan. Dix de leurs membres ont été identifiés à Ghaza, dont sept occupant des postes de commandement dans la chaîne sécuritaire de l’aide. Ces sites, où des centaines de Palestiniens ont trouvé la mort en quête de nourriture, sont ainsi sous la coupe d’individus qui n’ont jamais caché leur haine de l’Islam.

Des criminels de guerre recyclés dans l’humanitaire
Parmi eux figure Johnny Mulford, ancien sergent de l’armée américaine, déjà condamné pour corruption et vol, aujourd’hui promu « chef d’équipe national» de la société UG Solutions. Sur les réseaux sociaux, il avait lui-même lancé des appels à recruter d’anciens soldats capables de « tirer, se déplacer et communiquer », invitant ses contacts à rejoindre son « équipe » à Ghaza. Des images diffusées montrent même certains de ces agents poser à côté de banderoles proclamant « Make Ghaza Great Again », reprenant un slogan tourné en dérision face à la souffrance des habitants. Leur entreprise vend également des tee-shirts ornés de slogans guerriers tels que « Embrace the Violence » (« Embrasse la violence »). Le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) a dénoncé cette situation comme une aberration : « C’est comme si l’on confiait au Ku Klux Klan la distribution d’aides au Soudan. C’est absurde et forcément meurtrier », a déclaré son directeur adjoint, Edward Ahmed Mitchell.

Une complicité directe entre Washington et Tel-Aviv
Cette révélation n’est pas anodine. Elle montre comment l’entité sioniste, appuyée par l’administration américaine, transforme même les canaux humanitaires en outils de contrôle et de terreur. Les files d’attente pour de la farine ou des conserves deviennent des pièges mortels, encadrés par des mercenaires étrangers porteurs d’idéologies extrémistes.
L’organisation Médecins Sans Frontières a confirmé que ses propres cliniques à Ghaza avaient documenté des attaques ciblées sur des Palestiniens affamés lors de ces distributions. Elle a réclamé le démantèlement immédiat du système actuel, au profit d’une aide coordonnée et gérée par les Nations unies.

Le peuple palestinien entre massacre et résistance
À travers ces crimes, l’entité sioniste poursuit une stratégie claire : briser la société palestinienne par la terreur, la faim et l’exil. Pourtant, malgré l’intensité des frappes et l’inhumanité du blocus, le peuple de Ghaza persiste à rester sur sa terre. La guerre, entrée dans son 703ᵉ jour, est bien plus qu’un affrontement militaire. C’est une guerre contre la dignité, la mémoire et l’existence même du peuple palestinien. Mais chaque martyr, chaque blessé, chaque enfant emporté par la faim rappelle au monde la gravité de l’impunité dont bénéficie l’occupation. Dans ce champ de ruines, la résistance se poursuit : celle des secouristes qui creusent sous les décombres, des médecins qui opèrent sans médicaments, des familles qui refusent l’exil forcé, et de tout un peuple qui affirme son droit inaliénable à la vie et à la liberté.
M. S.

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