L e drame humanitaire s’intensifie à Ghaza. Une fillette âgée d’un an et demi est morte ce vendredi à Deir AlBalah, au centre de Ghaza, des suites de malnutrition sévère. Les structures hospitalières sont submergées par des centaines de cas similaires touchant toutes les tranches d’âge. Selon des sources médicales, environ 17 000 enfants souffrent de famine aiguë, dont certains présentent des symptômes d’épuisement extrême et de pertes de mémoire dues à la faim prolongée. Les hôpitaux de Ghaza, déjà privés de médicaments et de matériel médical, ne disposent plus ni de lits ni de ressources pour prendre en charge l’afflux massif de patients. L’UNRWA (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine) a alerté que les cas de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans ont doublé entre mars et juin 2025, conséquence directe du blocus israélien. Près de 74 000 examens médicaux ont été réalisés durant cette période, révélant 5 500 cas de malnutrition aiguë sévère et plus de 800 cas critiques. Un nouveau chapitre sanglant de la guerre menée par l’occupation israélienne contre la population palestinienne s’est ouvert aujourd’hui, avec la mort de plus de 100 civils dans des bombardements ciblant les différentes régions du territoire assiégé. En parallèle, la famine et la malnutrition continuent de faire des ravages, notamment parmi les enfants, dans un contexte de blocus implacable. Dans le nord du territoire, cinq Palestiniens ont été tués lors d’une frappe aérienne sur la localité de Jabalia An-Nazla. Les forces d’occupation ont également procédé à des démolitions massives de maisons et d’immeubles à Beit Hanoun, Jabalia et dans d’autres localités du nord de Ghaza. Au sud, cinq autres Palestiniens ont péri dans un bombardement qui a visé une maison dans le camp de Khan Younès, tandis que plus de dix autres ont été blessés. Des vedettes militaires israéliennes ont également ciblé les embarcations de pêcheurs dans le port de Mawasi Al-Qarara, au nord-ouest de la ville. Par ailleurs, deux corps non identifiés ont été retrouvés dans la zone de Shakoush, au nord-ouest de Rafah. À l’aube, une femme et un enfant ont été tués et vingt autres personnes blessées lors d’une frappe qui a visé les tentes de déplacés dans la zone des Mawasi, au sud de Khan Younès. Un autre enfant a succombé à une attaque similaire dans le même secteur, près de la zone agricole de l’Ard Al-Tayyiba. Des tirs de chars ont également été enregistrés autour de la région de la Koutayba et à l’ouest de la localité de Satr, tandis que l’aviation israélienne a bombardé des bâtiments résidentiels dans l’est de Khan Younès. Une frappe de drone a visé l’école Hanawi, au nord-ouest de la ville, faisant deux morts et plusieurs blessés.
UNE JOURNÉE NOIRE : 56 PALESTINIENS TUÉS DEPUIS JEUDI
Les frappes israéliennes n’ont cessé depuis l’aube de jeudi. Au moins 56 Palestiniens ont été tués en moins de 24 heures, selon les services médicaux locaux. Parmi eux, 20 personnes dans le nord du territoire, dont 14 victimes de frappes de drones alors qu’elles attendaient de l’aide humanitaire dans les zones de Touam et de Soudaniya. Six autres, dont deux enfants, ont été tuées à Jabalia lors de bombardements sur des rassemblements de civils. Dans la ville de Ghaza, 21 morts ont été recensés. Cinq d’entre eux ont péri dans le quartier de Zaytoun, trois autres dans une attaque contre l’église catholique de la SainteFamille, et deux à Tuffah. Deux autres corps ont été extraits des décombres d’une maison bombardée deux jours auparavant dans le camp d’Al-Shati. Des frappes de drones ont également touché les quartiers de Daraj et de Yarmouk, tandis que l’artillerie israélienne pilonnait le secteur de Birket Sheikh Radwan. Au centre du territoire, six morts ont été signalés, dont cinq dans une attaque visant l’école Abu Helou, qui abritait des personnes déplacées à Al-Bureij. Un jeune homme est également décédé des suites de blessures antérieures à AnNuseirat. Dans le sud, neuf Palestiniens, dont un enfant et une fillette, ont été tués dans des frappes sur les tentes de déplacés à l’ouest de Khan Younès et aux alentours de Mawasi. Une école abritant des réfugiés a aussi été visée. Trois civils sont morts de blessures antérieures, tandis que trois autres corps ont été découverts dans divers secteurs de la ville.
UN GÉNOCIDE SILENCIEUX : 198 000 VICTIMES EN NEUF MOIS
Depuis le 7 octobre 2023, la guerre menée par Israël contre la population de Ghaza a fait plus de 58 667 morts et 139 000 blessés, selon les derniers bilans. Plus de 198 000 personnes tuées ou blessées, pour l’essentiel des enfants et des femmes, s’ajoutent à plus de 10 000 disparus, des centaines de milliers de déplacés internes et une famine structurelle qui décime la population. Le niveau de destruction est sans précédent : des quartiers entiers ont été rasés, les infrastructures sanitaires et éducatives ciblées, les civils pris pour cibles, y compris dans les zones censées être « sécurisées ». Face à ces crimes documentés et à ce qui est de plus en plus qualifié par les organisations internationales de génocide en temps réel, la communauté internationale continue de briller par son inaction. Tandis que les bombardements s’intensifient et que les enfants meurent de faim, Ghaza sombre dans une catastrophe humanitaire aux proportions historiques.
M. S.
