Le drame humanitaire qui se joue dans le nord de la bande de Ghaza depuis plus de deux mois transcende toute mesure. La population civile, asphyxiée par le siège imposé par l’armée de l’occupant sioniste, se retrouve dépouillée du droit le plus élémentaire : offrir une sépulture digne à ses martyrs. Dans un Ghaza privé d’accès aux besoins de base, les linceuls manquent cruellement dans les hôpitaux. Les familles, dépassées par l’ampleur des pertes quotidiennes, enveloppent leurs défunts dans des couvertures ou des plastiques, une image déchirante révélatrice de l’effondrement humanitaire dans la région. Au nord du territoire, dans des zones telles que Jabalya, Beït Lahia et Beït Hanoun, les témoignages des habitants révèlent une réalité insoutenable. « Les rues empestent la mort. Des corps jonchent les ruelles, à la merci des chiens errants », rapporte Khaled B., un survivant de cette tragédie. Des images glaçantes de chiens dévorant les corps des martyrs palestiniens, sous le regard impassible des soldats israéliens, empêchent les secours d’atteindre les lieux. Ces scènes, dénoncées par la résistance palestinienne comme la preuve d’une « sauvagerie et d’une barbarie inhumaines », sont un cri d’alarme adressé au monde entier. Dans cette stratégie délibérée, l’armée israélienne cible les infrastructures vitales, allant jusqu’à bombarder l’hôpital Kamel Adwan de Beït Lahia et ses réservoirs d’eau et de carburant. Cette méthode, assimilable à des crimes de guerre, vise à éradiquer toute forme de vie dans le nord de la bande de Ghaza. Les récits poignants des habitants, tels que celui de Ghaliya Q., témoignent de la violence inédite des méthodes employées. « Des robots explosifs ont détruit la maison où nous étions réfugiés, tuant presque tout le monde. Seules trois personnes ont survécu », raconte-t-elle, marquée à jamais par cette expérience. La tragédie de Ghaza s’inscrit dans une indifférence mondiale troublante. Le silence des dirigeants arabes et musulmans, dénoncé avec véhémence par des figures comme le journaliste égyptien Magdi Hussein, est perçu comme une trahison. « Nous avons crié pour Ghaza pendant 14 mois, mais le silence persiste, et le massacre continue », déclare-t-il avec amertume. Alors que les martyrs palestiniens deviennent la proie des chiens et que les survivants luttent pour leur dignité. Selon des sources médicales, le nombre de martyrs dans la bande de Ghaza a atteint 45 097, dont une majorité de femmes et d’enfants, depuis le début de l’agression israélienne. Le nombre de blessés s’élève à 107 244, tandis que des milliers de victimes restent coincées sous les décombres des bâtiments détruits. Au cours des dernières 24 heures, l’occupation a commis trois nouveaux massacres, tuant 38 civils et blessant 203 autres. Ces chiffres illustrent l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui frappe la région, où la population endure des bombardements incessants et un siège étouffant, entravant les efforts de secours.
Les massacres se poursuivent sans répit
Une femme palestinienne a été martyrisée et cinq autres blessés, mardi, dans un bombardement israélien visant une tente de déplacés dans la région de Mawassi, à Khan Younès, dans le sud de Ghaza, une zone que Tel-Aviv prétend pourtant « sécurisée ». Selon des secouristes palestiniens, la frappe israélienne a touché une tente près de la mosquée Al-Qubba, causant la mort d’une femme et des blessures pour cinq autres déplacés. Dans le nord de Ghaza, à Beït Lahia, huit Palestiniens, membres des familles Ashqar et Sweiti, ont été martyrisés et sept autres blessés dans une frappe aérienne qui a visé une maison abritant des déplacés. Le bombardement a provoqué un incendie dans le bâtiment, blessant plusieurs victimes par brûlures. Dans le même temps, des avions israéliens ont intensifié leurs frappes dans divers quartiers, notamment autour de l’école Al-Nazla à Jabaliya, et ont pilonné à l’artillerie les zones civiles, aggravant le bilan humain et matériel. Au nord, à proximité de l’hôpital Kamal Adwan, des frappes intenses ont mis le feu au service de soins intensifs, le seul de la région. Selon le directeur de l’hôpital, Dr. Houssam Abou Safiya, l’attaque a causé la panique parmi les équipes médicales et les patients. Le service est désormais hors service en raison du manque d’eau et des destructions continues. Selon le ministère de la Santé à Ghaza, l’armée israélienne a commis trois massacres distincts en 24 heures, tuant 31 Palestiniens et en blessant 79 autres. Parmi eux, 15 martyrs restent sous les décombres, inaccessibles en raison de l’intensité des frappes. Pendant que les massacres se poursuivent, des négociations menées sous l’égide du Qatar et de l’Égypte pourraient aboutir à un accord de trêve et d’échange de prisonniers entre Israël et le mouvement Hamas. Les pourparlers incluraient la libération de 700 à 1000 prisonniers palestiniens contre des captifs israéliens et un cessez-le-feu temporaire d’environ six semaines. Cependant, sur le terrain, l’agression israélienne se poursuit, accompagnée de la destruction systématique des infrastructures civiles et d’une famine imposée, privant les Palestiniens de nourriture, d’eau et de médicaments depuis des semaines.
Ghaza est une plaie ouverte, mais sa résistance demeure
Le 439e jour de la guerre sur Ghaza, les factions de la résistance palestinienne ont infligé des pertes importantes à l’armée de l’occupant sioniste sur plusieurs fronts, tandis que des informations provenant de diverses parties font état de progrès vers un accord de cessez-le-feu. L’armée israélienne a annoncé la mort d’un commandant de compagnie et d’un soldat à Rafah, au sud de la bande de Ghaza, tandis que les médias israéliens ont rapporté un « incident sécuritaire grave » à Jabaliya, au nord de Ghaza. Les Brigades Al-Qassam, bras armé du mouvement Hamas, ont déclaré avoir abattu trois soldats israéliens à bout portant à l’ouest du camp de Jabaliya. Elles ont également fait exploser une maison piégée, piégeant ainsi une unité israélienne de 11 soldats au centre du camp, causant des victimes parmi eux. Dans un contexte où des signes positifs émergent quant à la possibilité d’un accord, Hamas a qualifié les discussions menées à Doha, sous la médiation du Qatar et de l’Égypte, de « sérieuses et constructives ». Toutefois, il a souligné que tout accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers restait subordonné à l’arrêt des nouvelles conditions imposées par l’occupant. Malgré la violence des bombardements israéliens, la résistance palestinienne poursuit sa défense acharnée. À Jabaliya, des combattants palestiniens ont abattu trois soldats israéliens lors d’une confrontation directe et détruit un véhicule blindé à l’explosif. La résistance continue de s’opposer à la politique d’annihilation menée par Israël, appelant la communauté internationale, ainsi que les institutions religieuses et sociales, à agir face à cette inhumanité. Cette guerre, soutenue par les États-Unis depuis le 7 octobre 2023, ne se limite pas à une simple escalade militaire. Elle a conduit à des massacres de masse.
L’ONU dénonce les entraves à l’aide humanitaire dans le nord de Ghaza
le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a condamné les blocages systématiques imposés par l’entité sioniste aux opérations d’aide humanitaire dans le nord de la bande de Ghaza. S’appuyant sur des rapports du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), M. Dujarric a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue mardi, que « les efforts humanitaires menés par l’ONU dans le gouvernorat du nord de Ghaza continuent d’être largement rejetés, en particulier dans les zones assiégées de Beit Lahiya, Beit Hanoun et certaines parties de Jabalya ». Selon OCHA, trois missions visant à acheminer de la nourriture et de l’eau aux populations de ces régions assiégées ont été bloquées ce mardi par les autorités de l’occupation. « Depuis le début du mois de décembre, l’ONU a tenté 40 fois d’atteindre ces zones, mais 38 tentatives ont été refusées et deux entravées », a précisé M. Dujarric. Soulignant l’urgence de protéger les civils dans le nord de l’enclave palestinienne, le porte-parole a exhorté l’entité sioniste à respecter les droits fondamentaux des habitants et à répondre à leurs besoins vitaux. « Cela implique de permettre à l’ONU et à ses partenaires humanitaires d’accomplir leur mission : fournir de la nourriture, de l’eau, des soins médicaux et d’autres formes d’aide essentielle, sans obstruction », a-t-il insisté.
Une vague d’arrestations massive depuis octobre 2023
Depuis le début de la guerre d’extermination menée par l’occupant sioniste contre le peuple palestinien en octobre 2023, la répression contre les Palestiniens a pris des proportions dramatiques, avec plus de 12 100 arrestations enregistrées en Cisjordanie occupée, y compris à El-Qods occupée. Ce chiffre, déjà alarmant, ne prend pas en compte les arrestations massives qui ont lieu dans la bande de Ghaza, où des milliers de Palestiniens sont également détenus dans des conditions inhumaines. Ces arrestations font partie d’une politique de terreur et de répression systématique visant à écraser toute forme de résistance et à semer la peur parmi la population palestinienne. Les détenus sont souvent emprisonnés sans procès, soumis à des interrogatoires violents, et privés de leurs droits les plus fondamentaux.
M. Seghilani