Accueil À LA UNE GHAZA : Israël poursuit sa politique de la terre brûlée

GHAZA : Israël poursuit sa politique de la terre brûlée

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Objet d’intenses tractations depuis mardi dernier, l’ouverture ou pas du point de passage de Rafah pour le passage des aides humanitaires à la bande de Ghaza soumise à d’intenses bombardements de l’armée de l’occupation israélienne reste totalement confuse.

Des centaines de camions chargés d’aides humanitaires pour les Palestiniens sont restés ainsi bloqués en Égypte après la menace d’Israël de prendre pour cible tout convoi de ce genre destiné à l’enclave dans une opération de punition collective contre les habitants de Ghaza après l’opération Déluge El-Aqsa menée par la résistance palestinienne. Avec la fermeture de ce passage, le blocus sur la bande de Ghaza est total. Encore que les habitants de cette enclave sont privés depuis l’offensive israélienne de l’eau, du carburant, de nourriture, de l’électricité, et des médicaments. La situation humanitaire des plus de deux millions d’habitants de ce territoire est devenue ainsi insupportable. Pourtant des camions d’aide, déjà présents à Rafah du côté égyptien de la frontière, pourraient livrer de l’eau et des médicaments. Sauf que l’occupant israélien a décidé autrement pour punir les Ghazaouis. Pour le carburant, l’État sioniste pourrait toujours l’interdire, considérant que le Hamas le détourne pour faire fonctionner les générateurs de ses tunnels et non pour répondre aux besoins des civils. Au début des tractations, les Occidentaux notamment les États-Unis négocient avec l’Egypte l’autorisation de passage de leurs seuls ressortissants coincés en Palestine. Le Caire a carrément rejeté cette proposition. Pour les Égyptiens soit le point s’ouvre aussi pour le passage des aides humanitaires pour les Palestiniens, soit il reste fermé pour tout le monde. L’Égypte est restée intraitable sur cette question. Le directeur du Forum d’études stratégiques du Moyen-Orient, Samir Ghattas, a, d’ailleurs, confirmé la position égyptienne, affirmant que des détenteurs de passeports américains et suédois étaient censés partir, mais l’Égypte a annoncé que les étrangers, quelle que soit leur nationalité, ne seraient pas autorisés à entrer dans la bande de Ghaza ou à la quitter pour se rendre en Égypte en vue d’un voyage ultérieur à l’étranger tant que l’aide humanitaire ne serait pas autorisée à entrer dans Ghaza ». Dans ce même cadre, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a appelé Israël à autoriser l’aide humanitaire à Ghaza, assurant que les stocks de nourriture, de médicaments et de carburant de l’ONU en Égypte, en Jordanie, en Cisjordanie et en Israël « pourraient être expédiés en quelques heures », ajoutant que les équipes de l’ONU « doivent être en mesure d’acheminer ces fournitures dans toutes les parties de Ghaza en toute sécurité et sans délai. »
Hier matin, une information selon laquelle Israël, l’Égypte et les États-Unis se sont entendus sur un cessez-le-feu de plusieurs heures dans le sud de Ghaza avec la réouverture du point de passage de Rafah vers l’Égypte avait largement circulé. Toutefois le Mouvement Hamas a indiqué qu’il n’avait aucune information sur l’existence d’une telle trêve.
Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a fait savoir, de son côté, qu’il n’y avait rien de nouveau dans la réouverture du poste frontière de Rafah. Du côté des Israéliens, le ministre de l’Énergie et de l’Infrastructure et membre du Cabinet Israël Katz s’est fermement opposé à la levée du blocus et à l’entrée des aides à Ghaza pour des raisons humanitaires. Le cabinet s’est réuni hier soir pour voter sur chaque décision concernant le cessez-le-feu. Ben Gvir a, d’ailleurs, demandé au Premier ministre Benjamin Netanyahu que toute facilitation pour Gaza, comme l’ouverture de l’eau ou l’acheminement de aides, soit présentée au cabinet. Pour l’ambassadeur d’Israël à Londres, il n y a pas de crise humanitaire à Ghaza. À son inverse, le président égyptien, Abdel Fattah El-Sisi, a insisté lors de sa rencontre avec la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sur la détérioration des conditions humanitaires dans la bande de Ghaza, appelant la communauté internationale à assumer ses responsabilités en fournissant une réponse humanitaire et de secours urgente à la population pour alléger la souffrance de la population et de mettre fin à la politique punitives contre les Palestiniens.

Israël tue 14 enfants palestiniens chaque heure
Entre temps, les forces de l’occupation israélienne ont poursuivi, hier, au 10eme jour leur génocide contre la population palestinienne de la bande de Ghaza et de la Cisjordanie, faisant plusieurs morts et blessés, et autant de déplacés. Rien que pour la matinée d’hier, plus de 50 Palestiniens, principalement des femmes et enfants, ont été tués et des dizaines ont été blessés dans des frappes aériennes contre diverses régions de l’enclave. Également pas moins de 70 Palestiniens ont été arrêtés à Al Qods occupée outre les restrictions imposées aux Palestiniens dans les territoires de 1948 en vertu de la « loi d’urgence » israélienne. Selon l’Observatoire euro-méditerranéen des droits de l’homme, l’armée de l’occupation a largué une munition sur la bande de Ghaza qui équivaut à un quart d’une bombe nucléaire. Dans son offensive contre Ghaza affirme, la même source, Israël tue 14 Palestiniens en moyenne chaque heure.
L’Observatoire a noté, par ailleurs, que les raids israéliens ont détruit plus de 17 000 bâtiments résidentiels et endommagé environ 87 000 logements, au moins 73 écoles, 61 sièges de médias, 18 mosquées et 165 installations industrielles.

Enterrements dans des fosses communes à Ghaza
Dans l’impossibilité de creuser des tombes individuelles pour chaque martyr, au milieu des bombardements israéliens qui ne s’arrêtent jamais, les Palestiniens enterrent leurs morts dans des fosses communes. En effet, le correspondant d’Al-Mayadeen a rapporté que deux fosses sont actuellement en préparation dans la bande de Ghaza pour enterrer les corps des martyrs.
En réponse à l’agression israélienne contre les civils palestiniens, la résistance palestinienne à Ghaza continue de bombarder les colonies juives avec une salve de missiles, ciblant l’aéroport Ben Gourion, les villes occupées d’Ashdod et Beer Sheva et d’autres colonies. Les missiles tirés en direction de l’aéroport Ben Gourion ont été lancés une demi-heure avant l’arrivée de l’avion du secrétaire d’État américain Anthony Blinken.
50 sièges de médias détruits et 11 journalistes palestiniens tués
Victime des agressions aveugles des tirs de l’armée sioniste, le syndicat des journalistes a annoncé la destruction par les forces israéliennes de 50 institutions médiatiques et bombardé les domiciles des journalistes faisant depuis le début de l’offensive militaire, 11 martyrs parmi des journalistes palestiniens, plus de 20 blessés et deux disparus. Dans le cadre de cette répression contre les journalistes, la correspondante de RT à Al Qods occupée, Dalia Al-Nimri, a rapporté qu’elle avait été arrêtée lundi par les forces israéliennes, sous la menace d’une arme, parce qu’elle parlait arabe alors qu’elle assurait la couverture des événements dans une émission en direct avec RT Studio.

Les yeux braqués sur la rencontre de l’OCI demain
Ces évènements interviennent à deux jours de la tenue, mercredi en son siège à Djeddah, d’une réunion ministérielle d’urgence du Comité exécutif de l’Organisation de coopération islamique (OCI), pour discuter de l’escalade militaire et de la menace pesant sur les civils sans défense à Ghaza. Le président du Conseil libanais des députés Nabih Berri a recommandé au nom du peuple libanais aux États membres de l’Organisation d’annuler tous les accords avec «Israël». « Nous n’accepterons pas les pressions occidentales pour dénoncer le Hamas » a répliqué le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, face aux pressions exercées par les Occidentaux pour dénoncer le mouvement de résistance Hamas, tout en exprimant sa solidarité avec le peuple palestinien. Il a fait savoir, par ailleurs que son pays mène de nombreux contacts et démarches avec des parties de la région et d’ailleurs pour contribuer à l’arrêt des attaques contre la bande de Ghaza. Le PM malaisien a tenu ces propos lors d’un appel téléphonique avec le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyeh. Dans sa dernière mise à jour, le ministère de la Santé a déclaré que 2 750 Palestiniens ont été tués dans les frappes aériennes israéliennes sur la bande de Ghaza assiégée et que plus de 9 700 personnes ont été blessées depuis le début de l’agression israélienne dévastatrice le 7 octobre dernier.
En Cisjordanie, ajoute le communiqué, 58 personnes ont été tuées depuis le 7 octobre et plus de 1 250 blessées par les tirs de l’armée israélienne contre des manifestants dans toute la Cisjordanie occupée, y compris à El-Qods-Est.
B.O.

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« Les droits humains des militants sahraouis sont violés »