Accueil À LA UNE GHAZA : Des enfants condamnés à mourir de faim 

GHAZA : Des enfants condamnés à mourir de faim 

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La catastrophe humanitaire qui ravage la bande de Ghaza atteint des niveaux d’horreur insoutenables. Les chiffres publiés par le ministère de la Santé sont implacables : au cours des dernières 24 heures, trois Palestiniens adultes sont morts des suites de la famine et de la malnutrition, portant à 266 le nombre total de victimes directes de la privation alimentaire, parmi lesquelles 112 enfants. 

Derrière ces chiffres se cachent des visages, des familles entières condamnées à mourir de faim, alors même que wsdes convois d’aide humanitaire restent bloqués aux frontières par l’entité sioniste. Depuis plusieurs mois, des ONG comme Amnesty International, Oxfam ou Médecins sans Frontières dénoncent l’utilisation délibérée de la famine comme outil de guerre et de soumission d’une population entière. Les enfants sont les premiers à succomber : affaiblis par la malnutrition, privés de soins et exposés en permanence aux bombardements, ils meurent de maladies évitables et de sous-alimentation chronique. L’ONU a prévenu à maintes reprises que la moitié de la population de Ghaza est aujourd’hui au bord de la famine. Mais les avertissements et les appels à la levée du blocus restent lettre morte face à l’obstination de l’occupation et à l’impunité que lui garantit une partie de la communauté internationale.

Au-delà de la famine, la guerre de destruction totale se poursuit sur le terrain 

Dans la seule journée de mardi, 30 Palestiniens ont été tués par les bombardements israéliens, dont plusieurs qui attendaient une aide alimentaire. L’hôpital Al-‘Awda a reçu deux corps et sept blessés après une attaque visant un point de distribution de nourriture à Wadi Ghaza. Les frappes n’épargnent rien ni personne : huit personnes sont mortes sous les bombes à Khan Younès dans des tentes de déplacés, tandis que d’autres bombardements visaient Jabaliya, le quartier de Sabra, et la zone de Zeitoun. À Deir al-Balah, cinq personnes ont été tuées alors qu’elles sécurisaient une distribution de nourriture. À Rafah, une frappe sur une tente de déplacés a encore fait un mort et plusieurs blessés. Chaque jour, les hôpitaux, déjà débordés et privés de matériel, reçoivent des dizaines de victimes. Les médecins, épuisés, pratiquent des opérations sans anesthésie, faute de stocks, et doivent souvent choisir qui sauver.

Le bilan effroyable depuis octobre

Depuis le début de l’agression le 7 octobre 2023, le ministère de la Santé palestinien dénombre 62 064 morts, en majorité des femmes et des enfants, et 156 573 blessés. Des milliers de corps demeurent encore sous les décombres, inaccessibles aux équipes de secours ciblées elles-mêmes par les frappes. Au cours des dernières 24 heures, 60 martyrs et 343 blessés supplémentaires ont été enregistrés. Depuis la rupture de la trêve le 18 mars, ce sont plus de 10 500 morts et 44 500 blessés qui s’ajoutent à ce bilan déjà insoutenable. À cela s’ajoute un chiffre glaçant : 1 996 Palestiniens ont trouvé la mort en cherchant de la nourriture, fauchés par les bombardements dans les files d’attente des points de distribution, et près de 15 000 ont été blessés.

« Les pires conditions de vie au monde »

« Les habitants de Ghaza vivent les pires conditions de vie au monde », a dénoncé Raed Al-Nems, porte-parole du Croissant-Rouge palestinien. Selon lui, les enfants sont les plus touchés par cette guerre qui combine bombardements, famine et exil forcé. « Il faut faire pression immédiatement pour permettre l’entrée de nourriture, de médicaments et de matériel de première nécessité.

Chaque heure compte », a-t-il insisté. De son côté, l’ONG Oxfam alerte sur une situation hors de contrôle : près de deux millions de Palestiniens souffrent de la faim, du manque d’eau potable et de la destruction de leurs moyens de subsistance. L’organisation avertit que les déplacements forcés et le siège total du territoire créent un « cycle de souffrance et de destruction qui dépasse l’imaginable ».

Réactions internationales mitigées 

Face à ces chiffres, les réactions internationales demeurent en deçà de l’urgence. Certes, de nombreux pays et organisations internationales condamnent régulièrement les bombardements contre les civils et appellent à l’ouverture de couloirs humanitaires.

Mais dans les faits, rien ne change. Les convois restent bloqués à la frontière de Rafah, contrôlée par Israël, qui autorise au compte-gouttes l’entrée d’une aide dérisoire face aux besoins colossaux de la population. L’Algérie, l’Afrique du Sud, la Bolivie ou encore la Malaisie multiplient les déclarations fortes, parlant ouvertement de génocide et exigeant des sanctions internationales. L’Afrique du Sud a porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de Justice, qui a déjà ordonné à Tel-Aviv de prendre des mesures immédiates pour empêcher la famine et protéger les civils.

Mais l’occupation défie ouvertement cette décision, poursuivant ses frappes et son siège meurtrier. Les États occidentaux, eux, restent divisés. Si la France, l’Espagne ou la Norvège réclament un cessez-le-feu immédiat, d’autres, comme les États-Unis ou l’Allemagne, continuent de livrer des armes à Israël, alimentant ainsi le cycle du massacre.

Le silence complice face à un génocide

Pour de nombreux analystes, la situation à Ghaza ne relève plus d’un simple « conflit armé » mais bien d’un génocide en cours, combinant massacres, famine organisée, destructions massives et déplacements forcés. Le recours systématique à la famine, dénoncé par l’ONU comme crime de guerre, montre une volonté claire de briser une population entière et de la pousser à l’exil ou à la mort. La stratégie est implacable : frapper les infrastructures vitales (hôpitaux, écoles, marchés), affamer la population en bloquant l’aide, terroriser les survivants par des bombardements quotidiens, et réduire en ruines tout un territoire pour le rendre inhabitable.

Un appel à la mobilisation mondiale

Face à cette tragédie, des millions de personnes dans le monde descendent régulièrement dans les rues pour réclamer la fin du siège et du génocide.

De New York à Johannesburg, de Londres à Alger, les manifestations se multiplient, accusant les gouvernements occidentaux de complicité et exigeant des sanctions contre l’entité sioniste. Les voix des associations, des syndicats, des églises et des mouvements citoyens s’élèvent pour rappeler que le droit international est clair : affamer une population civile, bombarder des camps de réfugiés et empêcher l’accès aux soins sont des crimes de guerre. Pourtant, malgré cette mobilisation, l’occupation poursuit son entreprise destructrice, convaincue de son impunité grâce au soutien indéfectible de ses alliés.

Ghaza, un cimetière à ciel ouvert

Aujourd’hui, Ghaza est devenu un territoire où la vie est impossible. Les hôpitaux sont réduits à des morgues, les écoles à des ruines, les rues à des cimetières improvisés. Les enfants, qui devraient aller à l’école, passent leurs journées à chercher de quoi manger ou à fuir les bombardements.

Chaque chiffre publié par le ministère de la Santé est plus qu’une statistique : c’est le reflet d’une vie brisée, d’une famille endeuillée, d’un peuple sacrifié sur l’autel de l’impunité internationale. La famine, combinée aux frappes aveugles et au blocus total, transforme Ghaza en une prison à ciel ouvert, condamnée à l’asphyxie. La situation à Ghaza illustre l’échec de la communauté internationale à protéger les civils palestiniens d’un génocide ouvertement mené sous ses yeux. Les morts par famine s’ajoutent chaque jour aux victimes des bombardements. Les appels humanitaires restent sans réponse. Les décisions de justice internationale sont ignorées.

Ghaza est en train de mourir, lentement et brutalement, entre la faim et les bombes. Et tant que le blocus perdurera, tant que les gouvernements complices fermeront les yeux, tant que l’impunité prévaudra, le compteur macabre continuera de grimper, transformant le silence du monde en complicité assumée.

M. Seghilani 

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