Le génocide des forces de l’occupation israélienne contre la population innocente et désarmée de la bande de Ghaza s’est poursuivi, hier encore, au vu et au su de la communauté internationale et des puissances occidentales adeptes de la politique à géométries variables.
C’est le 17ème jour consécutif de l’agression israélienne sans relâche, sans répit et sans lésiner sur les moyens contre les Palestiniens de Ghaza ou de la Cisjordanie. La population de la bande de Ghaza a vécu, dans la nuit de dimanche à lundi, la nuit la plus violente et la plus longue depuis le début de l’agression le 7 octobre dernier. Les frappes israéliennes étaient encore plus intenses et plus denses que d’habitude faisant plusieurs morts et blessés, des enfants et des femmes en grande partie. Dans la matinée d’hier, également les avions d’occupation israéliens ont continué de lancer des raids sur de vastes zones de la bande de Ghaza, après une nuit cauchemardesque pour les civils.
Selon des sources médicales, 23 Palestiniens sont tombés en martyrs en moins de 12 heures dans le gouvernorat de Khan Yunis, et ce, dans plusieurs raids visant la région. Dans la zone d’Al-Faluga, au nord de la bande de Ghaza, 17 civils ont été tués et des dizaines d’autres ont été blessés à la suite du bombardement aérien. À l’est de Khan Yunès, au sud de l’enclave, cinq martyrs et un certain nombre de blessés ont également été retrouvés sous les décombres d’une maison ciblée par l’aviation de l’occupation. Dans la ville de Rafah, une femme a été abattue et plusieurs autres ont été blessés suite à un raid israélien. La ville de Deïr al-Balah au nord, a eu également son lot de morts. Plus de 10 Palestiniens sont, en effet, tombés en martyrs suite à un raid aérien.
Cisjordanie : des martyrs et des arrestations en masse
En Cisjordanie également la répression israélienne s’est encore intensifiée. Plusieurs morts et blessés ont été également signalés. Selon le ministère de la Santé, deux Palestiniens ont été tués par balles et six autres grièvement blessés, lors d’affrontements avec les forces d’occupation israéliennes dans le camp de réfugiés de Jalazoun, au nord de Ramallah. L’armée de l’occupation a également bombardé, dimanche matin, le camp de Jénine.
La campagne des arrestations menée par les forces de l’occupation contre de jeunes Palestiniens s’est aussi intensifiée en Cisjordanie ou plus de 120 citoyens dont 40 travailleurs de Ghaza ont été arrêtés. D’autres attestations ont été également opérées à Ramallah, Al-Bireh, Hébron, à Betlahéem, Naplouse, à Tulkarem, à Jéricho et à Jénine.
Réagissant à l’escalade de l’agression israélienne notamment en Cisjordanie où l’armée de l’occupation a fait appel, dimanche à l’aube, à son aviation pour bombarder le camp de Jénine, le ministère palestinien des Affaires étrangères et des Expatriés a appelé, dans un communiqué relayé par l’agence de presse Wafa, à une « véritable » pression internationale sur l’entité sioniste pour qu’elle mette fin à son agression continue contre le peuple palestinien et permettre l’entrée sans entraves de l’aide humanitaire.
Le bombardement par les forces d’occupation sionistes le camp de Jénine, lit-on dans le texte, est une escalade dangereuse et une tentative, ajoute-t-il, de généraliser ce qui se passe actuellement dans la bande de Ghaza à d’autres zones de Cisjordanie occupée, tout en tenant l’entité sioniste entièrement et directement responsable des résultats de cette escalade. La diplomatie palestinienne a également mis la communauté internationale devant ses responsabilités, vu « son incapacité à prendre des mesures jusqu’à présent pour mettre fin aux massacres et destructions contre Ghaza et sa population ».
Coup dur pour les forces de Tsahal
Chose promise chose due. La résistance palestinienne a frappé fort une nouvelle fois. En effet, alors que les tirs de missiles en direction de Tel Aviv et les différentes colonies israéliennes se poursuivent toujours, les combattants palestiniens ont pris dans une embuscade une patrouille des forces blindées israéliennes qui a franchi la barrière frontalière de la bande de Ghaza. Un soldat israélien a été tué lors de cette opération par un tir de missile antichar. Trois autres ont été légèrement blessés, rapporte la presse israélienne.
Selon le chef du Front populaire, Maher Mezher, cité par la chaîne TV à Al-Mayadeen, l’héroïque opération du Déluge Al Aqsa n’est que la partie minime des capacités de la résistance palestinienne, assurant que cette opération constitue non seulement une défaite pour la partie israélienne ; mais également pour tous ses soutiens d’où l’acharnement des forces de l’entité sioniste. « Nous sommes en train de réaliser des victoires et l’axe de la résistance doit continuer à épuiser l’ennemi sur plusieurs axes. Nous avons beaucoup de surprises » a dit, Maher Mezher qui s’exprimait alors à partir de la bande de Ghaza. Un autre avion kamikaze a visé, par ailleurs, le quartier général de la division Sinaï de « l’armée » d’occupation, à la base « Tselem », selon des médias. Apportant son soutien indéfectible à la cause palestinienne, le chef du gouvernement de salut au Yémen, affilié au groupe Ansar Allah à Sanâa, Abdoul Aziz Saleh ben Habtoor, a averti que les navires israéliens dans la mer Rouge seront la cible de ses forces si les bombardements sur la bande de Ghaza se poursuivaient. « Les Américains ont intercepté des missiles et des drones qui se dirigeaient vers les territoires occupés et en ont abattu une partie, tandis que l’autre a pu atteindre leurs cibles », a-t-il déclaré dans son discours, réaffirmant que « Sanaa a contribué et contribuera avec toutes ses capacités à répondre aux massacres à Ghaza ».
200 000 Israéliens déplacés en internes
Outre les handicapés à vie, les blessés, les morts, les dégâts matériels, et les répercussions néfastes de son expédition macabre sur son économie, l’intensification de la riposte des militants de la résistance palestinienne contre les exactions israéliennes, et les tensions à la frontière avec le Liban, ont poussé également environ 200 000 Israéliens à quitter leurs foyers, et ce, depuis le début du « déluge d’Al-Aqsa », le 7 octobre dernier, a rapporté la presse israélienne. En signe de solidarité avec la Palestine, la société indienne « Marian Apparel », qui constitue l’une des principales sociétés fournissant des uniformes à la police israélienne, a annoncé, par ailleurs, la résiliation de son contrat avec la partie israélienne pour des raisons « d’éthiques » liées à son agression contre la bande de Ghaza. « La décision de suspension a été prise après le raid sur l’hôpital Mamadani à Ghaza, qui a fait de nombreux martyrs. », a déclaré Thomas Olekal, PDG de cette entreprise qui fournit à la police israélienne environ
100 000 uniformes par an depuis 2015.
Pour marquer également leur solidarité avec les Palestiniens, les employés de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) ont tenu, par ailleurs, hier à Beyrouth, la capitale libanaise, un rassemblement devant le siège de la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO), un organisme dépendant de l’ONU pour dénoncer l’agression israélienne contre Ghaza.
Les appels pour un cessez-le-feu se multiplient
Plusieurs pays à travers le monde ont appelé à un arrêt de l’agression contre la Palestine et à l’autorisation de l’entrée des aides humanitaires à Ghaza. Nombreuses également sont les capitales sur les quatre coins de la planète qui ont connu de grandes manifestations populaires de soutien aux Palestiniens appelant à l’arrêt immédiat de l’agression contre Ghaza. Des organisations régionales et internationales ont aussi condamné l’agression israélienne, et appelé à un cessez le feu immédiat. « Il faut arrêter la furie et la rage d’Israël », a déclaré Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale de l’ONU. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, qui a réclamé, hier lundi, plus d’aide pour les Ghazaouis, tout en se disant, « à titre personnel », favorable au cessez-le-feu humanitaire réclamé par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Ce denier a déjà appelé à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ».
Entre temps, un troisième convoi d’aide humanitaire est entré, hier, dans la bande de Ghaza, alors que l’enclave palestinienne continue d’être pilonnée et assiégée par Israël. 34 camions chargés d’aides humanitaires avaient ainsi traversé Rafah, le seul terminal qui n’est pas sous contrôle israélien, depuis samedi. Les aides humanitaires de l’ONU contiennent de l’eau, de la nourriture et du matériel médical. L’ONU réclame au moins 100 camions par jour pour les 2,4 millions de Ghazaouis privés de tout sachant qu’avant le blocus total, plus de 500 camions traversaient quotidiennement ce point de passage pour venir en aide à la population Ghazaouie. Selon des sources médicales palestiniennes, le nombre de martyrs Palestiniens dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie s’est élevé à 5182, depuis le début de l’agression de l’occupation, le 7 octobre. L’agression contre la bande de Ghaza a fait à elle seule, 5087 martyrs, dont 2055 enfants, 1119 femmes, 217 personnes âgées et 15273 blessés. En Cisjordanie, le bilan s’élève à 95 martyrs, avec la mort des deux martyrs abattus par les forces d’occupation dans le camp de Jalazoun, au nord de Ramallah, rapporte la même source. Le Ministère de la Santé à Ghaza, a fait savoir, peu avant que les forces de l’occupation ont commis 23 massacres au cours des dernières heures, coutant la vie à 436 martyrs, dont 182 enfants. La plupart viennent du sud de la bande de Ghaza. Au total, l’armée israélienne a commis 597 massacres sur une population désarmée et innocente, selon la même source.
B. O.