Alors que le monde continue de détourner les yeux de l’enfer qui se joue à Ghaza, deux des plus grandes organisations de défense des droits humains, Human Rights Watch et Amnesty International, viennent de lancer une alerte grave et sans ambiguïté : l’entité sioniste est accusée non seulement de crimes de guerre, mais d’actes relevant du génocide. Un constat alarmant qui appelle, plus que jamais, à une réaction urgente et déterminée de la communauté internationale.
Human Rights Watch (HRW) ne mâche pas ses mots. L’organisation pointe du doigt l’utilisation délibérée de la famine comme arme de guerre. Le système de distribution d’aide humanitaire, présenté officiellement comme un mécanisme de soutien à la population civile, est en réalité un « piège mortel » selon HRW. Les corridors dits « sécurisés », lourdement militarisés, se sont transformés en scènes d’horreur où civils affamés et blessés tombent sous les balles et les bombes. L’ONG dénonce un système de distribution d’aide « défaillant et militarisé » qui a transformé les opérations humanitaires en véritables bains de sang. Ce dispositif, au lieu de soulager la détresse, l’a aggravée au point d’en faire un instrument létal. Pour HRW, cette situation n’est pas accidentelle. Elle est le fruit d’une stratégie militaire consciente et planifiée. Le blocage intentionnel et continu de l’aide humanitaire, des médicaments, de l’eau et de l’électricité, tout comme le ciblage délibéré d’infrastructures vitales, constitue non seulement un crime de guerre, mais relève aussi du crime contre l’humanité. En empêchant sciemment toute forme de secours aux civils, l’entité sioniste s’inscrit dans une logique d’extermination de la population palestinienne de Ghaza. Pendant ce temps, Amnesty International met en lumière le calvaire du Dr Hussam Abu Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adouan à Ghaza, détenu arbitrairement depuis décembre 2024. Son seul crime : avoir continué à soigner des enfants et des blessés dans un hôpital en ruine, même après avoir perdu son propre fils dans une frappe aérienne. Ce médecin, symbole de courage et de résilience, est aujourd’hui victime d’une politique de persécution systématique contre les professionnels de la santé palestiniens. Amnesty affirme que le Dr Abu Safiya a été soumis à des violences, à des traitements inhumains et à des conditions de détention dégradantes. Privé de soins, de nourriture et d’hygiène, il serait aujourd’hui en danger de mort. L’organisation rappelle que son cas n’est pas isolé. L’arrestation et le maintien en détention sans inculpation de médecins, l’effondrement du système de santé et le ciblage des hôpitaux s’inscrivent dans une politique délibérée d’anéantissement. Selon Amnesty, il s’agit d’un plan visant à détruire les conditions de vie à Ghaza, à travers la désintégration méthodique des services essentiels. L’objectif : briser la résistance d’un peuple par la désolation, la maladie et la souffrance. Ces accusations, portées par deux organisations internationalement reconnues, ne peuvent plus être ignorées. Depuis des mois, les témoignages affluent : scènes de famine dans les camps, enfants agonisants faute de soins, médecins tués ou emprisonnés, civils abattus en tentant d’accéder à de l’aide alimentaire. Le tableau est celui d’un génocide contemporain, diffusé en direct et accepté en silence par une grande partie de la communauté internationale. La réaction des puissances mondiales reste tiède, quand elle n’est pas complice. Le droit international humanitaire est piétiné. Les résolutions de l’ONU sont bafouées. Les appels à la paix se heurtent à des murs d’indifférence ou de justification. Le silence des grandes capitales occidentales, la paralysie du Conseil de sécurité, l’inaction des institutions pénales internationales confirment que ce qui se passe à Ghaza n’est pas seulement un drame humanitaire, mais une faillite collective. Face à l’horreur, seule la mobilisation populaire mondiale semble encore porter la voix des victimes. Partout dans le monde, des millions de citoyens descendent dans la rue, crient leur indignation, exigent des sanctions, un embargo militaire, la fin du commerce avec l’entité sioniste. Ces voix doivent être entendues, amplifiées, soutenues. Car ce sont elles qui portent encore l’espoir d’un monde où le droit pourrait l’emporter sur la barbarie. Ce qui se joue à Ghaza dépasse le cadre d’un conflit. Il s’agit d’un test moral pour l’humanité. Le massacre se déroule en direct, documenté, dénoncé, analysé. Et pourtant, les auteurs restent impunis, et les victimes sombrent dans l’oubli. Dans ce contexte, ne pas agir, c’est être complice. Ne pas parler, c’est être complice. Ne pas nommer ce qui se passe à Ghaza, c’est abandonner l’idée même d’un monde régi par la justice et la dignité humaine. À Ghaza, ce n’est pas seulement un peuple qui meurt. C’est notre humanité à tous qui vacille.
M. Seghilani