Le président du Front du changement (FC), Abdelmadjid Menasra, a appelé, hier, à unir les rangs de tous les acteurs politiques et encourager un débat national rassembleur, sans exclusion aucune, pour espérer arriver à des propositions concrètes de sortie de crise. S’exprimant en marge de l’ouverture d’une réunion ordinaire du bureau national, il a estimé que seule la concrétisation d’un débat national rassembleur de tous les acteurs, pourrait donner des résultats palpables. «Ni l’initiative du FFS portant la préparation de la Conférence nationale du consensus, ni celle de la CNLTD portant la transition démocratique pacifique, ne pourront seules sortir l’Algérie de la crise. Les deux parties sont appelées à concrétiser un projet commun du débat national impliquant toutes les parties, y compris le pouvoir», a-t-il déclaré. Menasra a souligné que les deux initiatives ont porté un plus pour le débat national, mais aucune ne pourrait réussir seule, si leurs projets ne sont pas jumelés. Appelant, ainsi, les acteurs politiques à se démasquer de leurs différends et conjuguer leurs efforts dans le sens de se rapprocher davantage pour l’intérêt du pays. Pour rappel, le Front du changement (FC) avait participé à la rencontre de Zéralda de la CNLTD, et a donné, récemment, son accord de principe pour participer au projet porté par le plus ancien parti de l’opposition. Menasra avait reçu, il y a quelques jours en son siège, la délégation du FFS avec laquelle il avait débattu le contenu de son projet du consensus national.
Il avait aussi participé aux consultations autour de la révision de la Constitution, menées par Ahmed Ouyahia, directeur de cabinet à la présidence de la République. «Nous souhaitons réaliser un consensus général et non partiel, en impliquant le pouvoir comme un élément indissociable du débat national, ainsi que les autres parties de la société», a-t-il ajouté non sans soulever quelques «lacunes» des deux initiatives. Selon lui, les leadeurs de la CNLTD excluent le pouvoir du débat et remettent en cause la légitimité des institutions étatiques, tandis que le FFS croit à la réussite de son projet sans l’apport des partis et personnalités de la CNLTD. Menasra a rappelé que le pouvoir tente toujours exploiter la moindre faille de la part des partis d’opposition, pour affaiblir leurs initiatives. Un jeu connu dans le monde de la politique, mais qui ne doit se faire, estime-t-il, au détriment de l’intérêt du pays. Au sujet de la Conférence nationale du consensus, il rappelle que ce projet n’est pas une fin en soi, mais plutôt le point de départ pour tenter de proposer des solutions à la crise actuelle. À souligner que la rencontre d’hier a été consacrée au débat sur la participation du FC à la conférence programmée par le FFS. Abordant la conjoncture politique actuelle du pays, le président du FC a déclaré que cette rencontre intervient dans un contexte politique particulièrement difficile.
La conjoncture est marquée, rappelle-t-il, par la montée inquiétante du front social, la crise du secteur de l’Éducation et autres menaces du terrorisme international, pour ne citer que ceux-là. Il a cerné les menaces pesant sur l’Algérie en quelques points, à l’exemple du terrorisme international qui plane sur nos frontières. Un phénomène qui nécessite, soutient-il, un traitement profond, plutôt que la résistance militaire. Menasra s’est longuement étalé sur les phénomènes de la corruption et l’anarchie qui ternissent l’image des institutions algériennes, en plus des conflits politiques internes.
Salim Nasri