Le Forum des fournisseurs de Stellantis, constructeur automobile mondial, se tient depuis hier à Oran, avec la large participation d’environ 70 investisseurs du secteur des pièces détachées, dont 39 entreprises étrangères spécialisées dans les systèmes d’échappement, la mécanique automobile, les tapis de véhicules et autres pièces, en plus des entreprises algériennes en quête d’opportunités de partenariat et de nouvelle localisation industrielle. En perspective : la signature de contrats visant à renforcer le réseau de sous-traitance et à dynamiser la production nationale. Le but est d’accélérer le développement de la filière automobile algérienne. Selon les organisateurs, Stellantis compte lancer, à cette occasion, un Pôle National d’Ingénierie, pour développer les talents et les technologies qui façonneront le secteur automobile du pays, grâce notamment à ses partenariats universitaires avec l’ISTA-USTO MB, l’Ecole Nationale Polytechnique d’Oran, et l’Ecole Nationale Polytechnique d’Alger. Les mêmes sources indiquent que le but est, également, de démontrer, une fois encore, l’ampleur du projet industriel de Stellantis en Algérie, qui a connu un développement substantiel depuis la première convention d’avril 2024. Stellantis aspire à favoriser l’émergence d’un tissu local de fournisseurs pouvant couvrir 30% dès 2026 du contenu des véhicules produits à Tafraoui. Ceci, par l’établissement, en Algérie, du premier écosystème automobile intégré qui n’a rien à voir avec la démarche qui consistait à « gonfler les pneus « de voitures importées en pièces détachées pour les remonter en Algérie. Ces pratiques dont les auteurs ont été envoyés en prison, ont couté cher au pays, en pertes de sommes colossales, sans création d’emplois. En rupture avec ces pratiques anti nationales, les pouvoirs publics, sous la conduite du ministère de l’Industrie, cherchent à augmenter progressivement et de manière réfléchie le taux d’intégration, en s’appuyant sur une approche basée sur la production et la fabrication réelles de composants automobiles dans le pays. Dans ce sens, ce lundi, un accord de partenariat a été signé pour la création d’un groupement d’intérêt économique algéro-italien (GIE), spécialisé dans la fabrication de pièces en plastique pour véhicules dans la wilaya de Sétif. Selon le communiqué du ministère de l’industrie qui a donné l’information, l’accord a été signé par l’entreprise « SIPLAST », filiale du groupe public Plastique et Caoutchouc (ENPC), et le groupe italien « SIGIT » spécialisé dans la fabrication de composants en plastique et en caoutchouc destinés à l’industrie automobile, en présence du ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb. Cette démarche s’inscrit « dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie du ministère de l’Industrie visant à domicilier diverses industries stratégiques en Algérie et à atteindre l’intégration locale dans l’industrie automobile », selon le ministère. Cet accord tend à créer un groupe industriel spécialisé dans la fabrication de pièces en plastique pour véhicules au niveau de la zone industrielle de la wilaya de Sétif. Le mois dernier, le ministre de l’Industrie a reçu une délégation du groupe international APTIV, spécialisé dans la fabrication de câbles électriques pour automobiles, en vue d’examiner un projet de création d’une usine de production de faisceaux de câbles électriques en Algérie, en partenariat avec un industriel algérien. Cette réunion s’est tenue au siège du ministère en présence d’un représentant de Stellantis Algérie, ainsi que de cadres centraux. À cette occasion, la délégation d’APTIV a présenté un exposé détaillé sur le projet, qui constitue, selon le ministre, « une étape essentielle pour le développement d’une industrie automobile locale, en favorisant la fabrication locale de composants, au lieu de les importer et en créant un environnement concurrentiel propice à l’investissement et au transfert de technologie ».
M. R.