L’entreprise algérienne se trouve toujours confrontée à un problème de qualification de la main d’œuvre malgré les différentes mesures prises par les Pouvoirs Publics pour faire face à ce phénomène.
Il faut reconnaître qu’avec les évolutions technologiques et techniques qui provoquent un accroissement spectaculaire des besoins en ressources humaines hautement qualifiées et l’évolution des modes de production qui ont rendu l’adaptation au changement indispensable dans la plupart des emplois, la formation est devenue un investissement stratégique pour les établissements et organismes. La formation est l’ensemble des actions qui permettent aux organisations d’avoir le personnel le plus adapté pour accomplir les tâches qui lui sont confiées. C’est dans ce sens que le conseil national consultatif des PME (CNC pme) a entamé des travaux pour mettre en place une mesure visant à former en continu, les managers des PME à travers un schéma établi en collaboration avec la faculté des hautes études commerciales de Boumerdès. En fait cette problématique a été depuis longtemps un souci majeur dont le CNC pme en a fait son cheval de batail pour trouver une solution. C’est dire que l’application de ces nouvelles exigences suite à la libéralisation économique du pays, nécessitait de nouvelles performances pour les acteurs de cette nouvelle économie. Par conséquent, le cadre algérien devait être formé pour augmenter les chances de son entreprise de survie qui se heurte à des concurrences jusque-là, inconnues. Les professionnels reconnaissent qu’avant 1995, le cadre dans l’entreprise publique ou privée était banalisé dans son rôle professionnel par manque de procédures claires dans le déroulement des carrières depuis 1962. La carrière d’un cadre était encré dans un clanisme, un népotisme et un relationnel, autant de mécanismes qui faisaient et défaisaient les carrières. Aujourd’hui le cadre n’est plus soumis à l’exécution et à l’application pure et simple de décisions, mais il est passé à celui qui détient un pouvoir de commandement dans son entreprise qu’il soit cadre supérieur, ou cadre moyen. En 2000, un cadre algérien, se trouvant selon sa propre formule “au foyer” déclarait avec regret que « l’encadrement a été la fierté du pays au moment où celui-ci avait de l’ambition ». À la même époque, un autre, encore en fonction dans une entreprise publique, disait que « les cadres avaient vécu les changements “amèrement” et avaient subi de plein fouet leurs “méchants” impacts». D’autres avouent que « la situation des cadres est préoccupante, ils sont loin des décisions, mal rémunérés et très mal considérés ». Ce type de déclarations, très nombreuses tout au long de ces dernières années, reflète l’état d’esprit des cadres algériens par rapport à ce qu’ils vivaient précédemment, c’est-à-dire, avant que le pays ne s’engageât sur la voie des réformes. Dans un contexte aussi dur et incertain, prévoir l’évolution des conditions de vie des cadres d’entreprises dans notre pays est une tâche extrêmement difficile. L’ère des cadres dont le statut repose sur un rôle relevant d’une mission bureaucratique en retrait du procès de production, voire en contradiction avec lui, est sans doute révolue. La position, le statut et la mission du cadre jusque-là connus en Algérie sont remis en cause, ouvrant de ce fait, la voie à une possible apparition d’un genre différent de cadres dont le statut s’appuierait sur un rôle productif. Possibilité d’émergence aussi d’un groupe de cadres à travers une éventuelle prise de conscience et une mobilisation, afin de se constituer comme groupe dans le champ social.
I. B.
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