Sérieusement, Abderrahmane Belayat est dans l’œil de cyclone, cette fois-ci. À entendre le chef de groupe parlementaire du FLN, Tahar Khaoua, l’ancien ministre sous Chadli va se retrouver, dans deux semaines, devant les tribunaux. Selon le député de Batna, une plainte sera déposée contre celui qui se réclame toujours coordinateur du BP, conformément à l’article 242 du code pénal ayant trait à l’usurpation de qualité. «Belayat a usurpé la qualité de SG du parti et a tenu, à maintes reprises, des propos mensongères», martèle Tahar Khaoua. Notre interlocuteur, que nous avons joint hier par téléphone, ne mâche pas ses mots : «Celui-ci (Belayat) prétend avoir l’aval du président de la République, en parlant de convocation d’une session extraordinaire du CC. Faux ! Le chef de l’État n’a jamais pris attache avec lui». Sur un ton ironique, le même orateur pousse le bouchon plus loin, en ajoutant que l’ancien ministre sous Chadli «fait le clown». «L’actuel secrétaire général, Amar Saâdani en l’occurrence, a été légalement élu le 29 août dernier. Mais, ce bonhomme n’arrive toujours pas à comprendre qu’il est devant le fait accompli», poursuit encore notre interlocuteur. Et qui est derrière cette initiative de déposer plainte contre Abderrahmane Belayat ? Le chef du groupe parlementaire de l’ex-parti unique parle de cadres qui veulent mettre fin aux «agissements de l’ancien ministre sous Chadli». «Il est temps de remettre les pendules à l’heures», a-t-il asséné. Le député de Batna ajoute en outre que le détracteur de Saâdani ne sera pas seul puisque, dit-il, ses «acolytes», à l’instar de Amar Tou pour ne citer que celui-ci, seront également interpellés. Il s’agit donc de véritables menaces brandies à l’encontre du groupe de celui qui se réclame toujours membre de bureau politique du Front de libération nationale. L’ancien ministre ne cesse en effet de subir des coups durs. Le dernier en date était, rappelons-le, lorsque Abdelkrim Abada, a pris la décision de rejoindre le camp de l’ancien président de la Chambre basse du Parlement, en assistant à la réunion du CC qu’il avait présidée, le 24 juin dernier, au niveau de l’hôtel El-Aurassi. Le chef de file des redresseurs avait alors justifié sa présence par le fait que le groupe de Belayat était favorable au retour de Belkhadem au poste du secrétaire général de l’ex-parti unique. Il est important de rappeler, pour rester toujours dans le même ordre d’idées, que le SG déchu du FLN avait affirmé, dans un entretien accordé dernièrement à une chaîne privée, que le président de la République a donné son feu vert pour l’inscription du point inhérent à l’élection d’un nouveau secrétaire général dans l’ordre de jour de la dernière réunion du comité central. N’ayant pas apprécié la démarche de son prédécesseur qui ne cachait plus son intention de vouloir regagner le poste duquel il a été éjecté, le 31 janvier 2012, l’ancien président de l’Assemblée populaire nationale avait ouvert le feu sur ce dernier, lors de la dernière session du comité central, pour l’accuser de vouloir faire du parti une «propriété privée». Le successeur du conseiller du président de la République est revenu, par la suite, à la charge pour rappeler ce dernier à l’ordre. «Belkhadem est un membre du CC, ni plus ni moins».
Soufiane Dadi
