Le président de l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), Abdelouahed Kerrar, a plaidé hier en faveur d’une restructuration du mode de financement du système de sécurité sociale, en rendant le système du remboursement des médicaments plus ciblé.
Invité hier à la chaîne 3 de la Radio nationale, Kerrar a estimé que « l’industrie pharmaceutique ne peut pas être la seule variable d’ajustement dans l’équilibre de la caisse de sécurité sociale », en réponse à une question: si cette restructuration aura une incidence négative à les caisses des retraites. « Aujourd’hui, le développement de la production locale de médicament a tiré les prix vers le bas. Il a permis l’installation de tarifs de référence confortables. Il a permis ainsi à la Caisse de sécurité sociale de garder son équilibre », a-t-il expliqué. « La production locale a économisé à l’Algérie chaque année presque 300 millions de dollars et donc elle a permis à la caisse de sécurité sociale de rester dans un état d’équilibre budgétaire », a-t-il ajouté. Kerrar préconise de se rediriger vers « d’autres voies de financement » qu’il faut aujourd’hui rechercher, citant comme exemple d’avoir une assiette de recouvrement un peu plus large, lutter sérieusement contre l’informel et aller taxer des produits qui sont nocifs pour la santé. « Personne ne parle aujourd’hui de la facture d’importation de tabac qui a été multipliée par 12 entre 2004 et 2016, en passant de 30 millions de dollars à 376 millions de dollars », s’est-il étonné. « Il faut une refonte carrément de la structure de la sécurité sociale. Aujourd’hui, cette structuration est calibrée pour un pays qui a des ressources importantes, et qui sont en constante croissance, il faut avoir une analyse un peu plus fine, et un peu plus ciblée de système de remboursement qui est le seul garant de la pérennité de ce système de sécurité sociale et surtout de développement de l’industrie pharmaceutique, car ces deux segments sont intimement liés », a-t-il jugé. Pour Kerrar, revoir le mode de financement n’aura pas des incidences sur le système de tiers payant. « 92 % des médicaments sont des produits fabriqués localement. Donc le tiers payant ne ressentira rien du tout. Il y a un système de financement pour la sécurité sociale qu’il faut rechercher. On ne peut plus rester sur le système des cotisations. On voit ce que d’autres pays ont déjà fait », a-t-il analysé. Par ailleurs, le président de l’UNOP a nié l’existence de toute complicité entre les producteurs et les distributeurs des médicaments, des pratiques dénoncées par certaines pharmacies. « Ce n’est pas de la complicité. C’est un état de fait qui se produit quand l’offre est inférieure à la demande, Ces dérives peuvent arriver. Il ne faut pas les nier parce qu’elles existent. Le seul moyen de lutter contre ces dérives c’est que l’offre, surtout dans un secteur aussi stratégique que les médicaments, soit supérieure à la demande », s’est-il défendu.
Hamid Mecheri
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