Six ans après son arrivée au Qatar, Yacine Brahimi tient enfin son premier trophée. Le meneur algérien a remporté samedi soir la Coupe de l’Émir avec Al-Gharafa, au terme d’une finale disputée face à son ancien club, Al-Rayyan (2-1). Une consécration symbolique pour l’ex-international, dans un stade Khalifa plein à craquer.
Dans une atmosphère de fête, c’est bien Al-Gharafa qui a eu le dernier mot face à Al-Rayyan, en finale de la 51e édition de la Coupe de l’Émir. Une victoire historique (2-1) pour les Panthères, qui attendaient ce moment depuis 2012. Plus encore, ce sacre marque le retour au sommet d’un club en quête de reconnaissance et de stabilité, mais aussi l’aboutissement d’un cycle personnel pour Yacine Brahimi, dont le talent n’avait jusque-là pas été récompensé au Qatar. Arrivé en 2019 en provenance du FC Porto, Brahimi avait d’abord brillé sous les couleurs d’Al-Rayyan, sans toutefois décrocher de titre. C’est en rejoignant Al-Gharafa en 2022 que l’ancien joueur du Stade Rennais a retrouvé une dynamique plus positive, portée par un projet cohérent et un rôle central sur le terrain. Titulaire lors de la finale, il a disputé l’intégralité du match, apportant sa maîtrise technique et son expérience dans les moments clés. Ferjani Sassi a très vite lancé les siens en ouvrant le score dès la 4e minute, suivi par Joselu à la 18e, qui doublait la mise d’un tir précis. En face, Al-Rayyan a tenté de réagir, réduisant l’écart sur un penalty transformé par Roger Guedes peu après la pause (50e). Malgré l’expulsion de Sano à la 63e minute, Al-Gharafa a résisté jusqu’au bout, défendant bec et ongles un avantage synonyme de titre.
Un sacre au goût de revanche
Cette victoire face à son ancien club donne une dimension particulière au triomphe de Brahimi. Écarté en 2022 dans des conditions discutables, il a su rebondir chez le voisin rival avec efficacité et régularité. Son bilan cette saison parle de lui-même : 9 buts et 11 passes décisives en 28 matchs, toutes compétitions confondues. Un rendement digne de ses années européennes, et surtout, un rôle de leader silencieux qui a permis à son équipe de franchir un palier.
S’il ne portait pas le brassard de capitaine, Brahimi était bel et bien l’âme de cette équipe. Sa place sur la tribune d’honneur aux côtés de Ferjani Sassi lors de la remise du trophée a illustré à quel point son apport dépasse le cadre du rectangle vert. À 35 ans, le natif de Paris montre qu’il reste un joueur décisif, capable de porter un collectif vers le succès.
Avec cette Coupe de l’Émir, Al-Gharafa valide son billet pour la prochaine édition de la Ligue des Champions asiatique. Une belle vitrine qui permettra à Brahimi de retrouver le haut niveau continental et, pourquoi pas, de prolonger son aventure dans un club qui semble lui convenir parfaitement. Ce retour en grâce pourrait aussi raviver l’intérêt autour d’un joueur qui, malgré les années, continue d’attirer le regard des puristes.
Brahimi a enfin brisé le plafond de verre qui le séparait de la gloire au Qatar. Reste à savoir si ce titre sera le début d’une nouvelle ère pour Al-Gharafa… ou le chant du cygne d’un grand technicien.
Mohamed Amine Toumiat