C’est bientôt la reprise du marché de l’automobile en Algérie, depuis notamment la signature au mois d’octobre 2022 de la convention-cadre entre le ministère de l’Industrie et le groupe italien de construction automobile FIAT, pour le lancement d’un projet de construction automobile dans la zone industrielle de Tafraoui, dans la wilaya d’Oran.
Ce qu’avait annoncé le ministre Zeghdar, concernant la date de sortie du premier véhicule FIAT, à savoir qu’il « devrait être disponible à partir de la fin de l’année 2023 », a finalement été approuvé hier, par le directeur des Industries sidérurgiques, mécaniques aéronautiques et navales au ministère de l’Industrie, Mohamed Djebili en l’occurrence. Intervenant en tant qu’invité à la Radio nationale, Djebili a apporté plus de précisions et affirmé que «Les premiers véhicules FIAT produits en Algérie seront commercialisés à partir du 1er décembre 2023». Dans ses témoignages, Djebili a évoqué le dossier de la sous-traitance des PME, faisant part des grandes ambitions du ministère de « faire aboutir les projets de sous-traitance et l’alimentation des constructeurs automobiles en pièces et composants à travers les PME algériennes qui vont fortement contribuer à cette industrie », ajoutant au passage qu’une « trentaine de PME sont déjà en contact avec le constructeur FIAT». Poursuivant son discours, le cadre du ministère a lancé « un appel aux sous-traitants intéressés par la production de la pièce de rechange à rejoindre le ministère », les informant que le ministère allait « organiser une rencontre avec le constructeur FIAT, et éventuellement avec d’autres constructeurs, qui vont parler de leurs ambitions d’intégration à court, moyen et long termes ». Rappelons dans le sillage, que cette nouvelle dynamique dans les relations algéro-italiennes, s’est davantage intensifié, après la visite d’État en Italie de Tebboune, en mai 2022, précédée par la visite d’État, en Algérie, du Président italien Mattarella, en novembre 2021. Une dynamique marquée par une convergence totale autour des questions d’intérêt commun, ainsi qu’une détermination à développer la coopération bilatérale stratégique entre les deux pays amis, dont le secteur de l’industrie automobile.
Nouvel acquis pour le partenariat algéro-italien
Une annonce officielle qui marque ainsi le début d’une nouvelle ère pour l’industrie automobile en Algérie, et qui s’inscrit également dans le cadre du renforcement et de l’élargissement de la coopération économique et stratégique algéro-italienne. Un partenariat auquel le président Tebboune avait accordé un intérêt particulier, compte tenu de la volonté commune avec son homologue italien, Sergio Mattarella. Un acquis de plus pour cette alliance entre Alger et Rome, motivée notamment par le transfert des connaissances au profit de l’Algérie. «Le choix de FIAT a été motivé par l’engagement de cette marque à réaliser un transfert technologique effectif ainsi qu’un taux d’intégration qui s’accorde avec les aspirations du ministère pour bâtir une industrie automobile à la hauteur des objectifs fixés», avait expliqué Zeghdar en marge des premières négociations avec la marque italienne. Pour sa part, et conscient des enjeux d’un tel contrat, le P-DG du groupe Stellantis, qui compte dans son portefeuille la marque FIAT, avait quant à lui affirmé que « le consommateur algérien aura droit aux mêmes modèles et aux mêmes technologies, pour une mobilité sûre, propre et abordable», soulignant « l’adhésion de son groupe à la nouvelle vision et stratégie de l’Algérie de construire une industrie automobile plus solide et plus forte ».
FIAT, JAC et OPEL, officiellement agréés par le ministère de l’Industrie
Trois marques automobiles étrangères pourront désormais importer et commercialiser leurs véhicules neufs en Algérie, à savoir la firme italienne « Fiat Algérie », la Chinoise « Jac », et la célèbre marque allemande « Opel ». Une annonce faite par le ministre de l’industrie, Ahmed Zeghdar, ce lundi au siège du ministère. Il est souligné sur le communiqué publié sur la page Facebook de la tutelle que « ces agréments définitifs ont été accordés après que les concessionnaires ont rempli toutes les conditions stipulées dans le cahier des charges précisant les modalités d’exercice de cette activité, ce qui leur permet de commencer à exercer leur activité ». Le document ajoute que « 35 autorisations préalables ont été accordées à des opérateurs souhaitant exercer cette activité, dans la transparence totale ». Par ailleurs, le ministre a indiqué que « les travaux de construction de l’usine Fiat à Oran ont atteint un stade avancé », sans donner de chiffre précis. Selon Zeghdar, cette usine devrait être livrée « à la fin du mois d’août prochain ». Une reprise des importations qui contribuera à la création d’emplois, à réduire le nombre de véhicules d’occasion, à mettre un terme à un marché parallèle florissant mais incontrôlable et peu profitable pour l’économie du pays, à même de dynamiser le marché automobile en Algérie. Rappelons à ce titre, que le MI avait récemment déclaré que « plusieurs usines étaient en passe de reprendre leurs activités en Algérie, à l’instar des marques Peugeot et Renault ». Zeghdar a également affirmé que « des négociations sont en cours avec d’autres constructeurs européens et asiatiques pour une éventuelle implantation d’usines en Algérie ». Une relance du marché automobile, synonyme de signal fort du gouvernement algérien aux investisseurs étrangers, certes, mais qui pourrait profiter au marché parallèle des devises. En effet, selon les derniers chiffres, le prix des devises a bondi de plusieurs dinars en quelques jours. Ainsi l’euro, par exemple, est passé de 214 dinars à 224 dinars, à la vente. À méditer…
Hamid Si Ahmed