La classe politique espagnole a dénoncé le brusque revirement de la position du gouvernement de Pedro Sanchez, cédant ainsi au chantage du Maroc.
Une réaction partagée par des personnalités, universitaires, artistes et la majorité des acteurs de la société civile espagnole, décidés à maintenir leur mobilisation contre l’alignement du chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez à la position de l’occupant marocain sur le Sahara occidental. Des manifestations ont débuté, déjà hier, en Espagne, pour contester cette nouvelle position, notamment un grand rassemblement à Séville et le grand rendez-vous prévu, samedi prochain à Madrid. C’est ce qu’a annoncé, hier, Fernando Perito, président de la plateforme de la solidarité espagnole avec le peuple sahraoui, dans ses déclarations à la radio nationale Chaîne 3, indiquant que « samedi prochain, tout le peuple espagnol se mobilisera à Madrid pour manifester et crier haut et fort, « non à la concession stupide » du gouvernement de Sanchez, Perito assure que « la pression populaire sera forte au point de pousser le chef du gouvernement et son ministre des Affaires étrangères à la démission ». Déclarant qu’ «une grande contestation, à gauche comme à droite, contre le gouvernement qui a pris cette décision tout seul », qualifiée par la majorité des espagnol « de coup de couteau dans le dos », il affirme « à gauche, les partis socialistes protestent parce que le gouvernement a décidé sans consultations, notamment avec ses partenaires », et d’ajouter qu’ « à droite , on proteste aussi car on n’a pas compté sur eux dans la prise de cette décision, d’où une grande déception en direction du gouvernement Sanchez ». Selon Perido, en plus de la diaspora sahraouie, tous les syndicats représentant les forces ouvrières avec les partis politiques (de gauche et de droite), du monde universitaire et d’autres ont décidé, à participer, hier, à la manifestation de Séville, en Andalousie, pour réaffirmer leur soutien à la cause du peuple sahraoui et dénoncé la position du gouvernement de Pedro Sanchez. Concernant le grand-rendez-vous, prévu samedi prochain, au cœur de Madrid, il dira qu’il sera « une manifestation populaire et au niveau de toutes les villes espagnoles » et d’ajouter que « ça sera une grande démonstration qui réunira les deux peuples, espagnol et sahraoui, pour dénoncer cette position de la honte contre les aspirations du peuple sahraoui et en violation de la légalité internationale ». Rappelant que « l’ensemble des tendances de la gauche espagnole se sont concertées et ont adopté une position commune contre la décision du parti socialiste », il est aussi question, dans leur démarche d’exiger que « la question fasse l’objet d’un débat au parlement ».
Onze groupes parlementaires espagnols demandent, pour rappel, au chef du gouvernement, de s’expliquer devant la chambre des représentants à propos du changement de position de Madrid concernant le conflit du Sahara occidental. Rappelons que le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez a exprimé, il y a trois jours, son soutien à la proposition du Maroc pour « l’autonomie » du Sahara occidental alors que l’Espagne a, depuis des décennies, affiché une position de neutralité à l’égard de cette question.
K. B.