L’armée israélienne a reconnu, hier, la mort de deux soldats, dont un officier de la redoutée unité du génie « Yahalom », lors de combats acharnés dans le sud de la bande de Ghaza.
Un événement que les médias israéliens qualifient eux-mêmes de « dramatique » et révélateur de l’échec croissant d’Israël à atteindre ses objectifs militaires face à la résistance palestinienne. Le capitaine Noam Ravid et le sergent-chef Uli Yahli Serur ont trouvé la mort lorsqu’une charge explosive a détoné alors que leur unité inspectait une ouverture de tunnel dans une zone urbaine du sud de Ghaza. Deux autres soldats ont été grièvement blessés dans la même opération. L’explosion, qui aurait été causée par un engin non détecté lors des inspections préliminaires, démontre à quel point les pièges de la résistance palestinienne continuent de coûter cher à l’armée d’occupation, malgré des mois d’offensive brutale. Dans le nord du territoire, un autre soldat de réserve de la brigade « Jérusalem » a été grièvement blessé samedi, soulignant que les pertes israéliennes sont loin d’être cantonnées à un seul front. Ces pertes surviennent alors que la résistance palestinienne intensifie ses attaques, infligeant des coups durs aux forces israéliennes malgré un blocus étouffant et un déchaînement militaire d’une ampleur rarement vue. Une autre ombre vient s’ajouter au tableau : l’enquête interne de l’armée israélienne sur l’attaque du 7 octobre sur la plage de Zikim révèle des « fautes opérationnelles et éthiques sans précédent ». Des soldats de l’unité « Golani », bien que numériquement supérieurs et ayant détecté les combattants palestiniens, se seraient retirés sans engager le combat. Cinq corps de soldats et colons ont même été oubliés pendant une semaine dans une salle de protection mobile. Ces révélations ont provoqué l’indignation en Israël, où les critiques internes sur l’impréparation de l’armée et son incapacité à protéger les zones frontalières se multiplient. Les médias israéliens l’admettent désormais : Israël ne parvient pas à atteindre ses objectifs à Ghaza. La chaîne 14 affirme que le Hamas a réussi à se réorganiser, poser de nouveaux pièges, mobiliser ses combattants et piéger les tunnels — rendant toute opération terrestre extrêmement risquée. Malgré la reprise des combats, le « retour des otages » promis n’a pas été tenu. Le journal Maariv souligne que l’échec militaire s’accompagne d’une crise politique : une opération terrestre supplémentaire pourrait mettre en péril les otages encore détenus. Les familles de ces derniers ne décolèrent pas. Dans une déclaration cinglante, elles accusent Netanyahu de « sacrifier leurs enfants au lieu de les sauver ». Face à l’impasse stratégique, l’armée israélienne a entamé l’envoi de dizaines de milliers d’ordres de rappel pour ses réservistes, dans ce qui semble être une tentative désespérée d’élargir l’opération militaire. Environ 60 000 soldats de réserve sont appelés à rejoindre les rangs, notamment pour permettre à l’armée régulière d’intensifier ses actions à Ghaza. Mais ce renforcement cache une réalité alarmante : l’usure avancée des forces israéliennes. L’armée tente de minimiser les pertes humaines et matérielles, mais les fuites médiatiques évoquent une érosion aussi bien morale que logistique. L’État-major est confronté à une question à laquelle il ne semble plus avoir de réponse : combien de sang devra-t-on encore verser pour une guerre déjà perdue dans les cœurs et les esprits ?
M. Seghilani
