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EXPORTATIONS VERS L’EUROPE : L’Algérie pourrait revoir à la hausse le prix du gaz vendu à l’Espagne

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L’actualité énergétique nationale a été marquée par deux faits qui annoncent sans doute des développements importants dans ce domaine. D’abord, une déclaration du président-directeur général du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, à l’APS, qui apporte des éléments de réponse aux interrogations sur les exportations gazières vers l’Europe.

À ce propos, Toufik Hakkar a souligné que « depuis le début de la crise en Ukraine, les prix du gaz et du pétrole explosent. L’Algérie a décidé de maintenir, pour l’ensemble de ses clients, des prix contractuels relativement corrects. Cependant, il n’est pas exclu de procéder à un «recalcul» des prix avec notre client espagnol ». Cela signifie, de toute évidence, que Sonatrach envisage de revoir à la hausse le prix du gaz qu’elle livre à l’Espagne à travers le gazoduc Medgaz. Après le revirement surprenant, et pour le moins inamical, voire hostile à l’Algérie, du Premier espagnol sur la question du Sahara occidental, les observateurs avaient envisagé une  «riposte» qui ne se limiterait pas au rappel pour consultations de l’ambassadeur algérien à Madrid. Dans la même déclaration, le P-DG du Groupe Sonatrach a clarifié une autre question concernant les quantités supplémentaires de gaz que pourrait livrer l’Algérie à l’Europe qui cherche des alternatives au gaz russe. La réponse de Toufik Hakkar, cité par l’APS, est sans ambiguïté: l’Algérie dispose à l’heure actuelle de quelques milliards de m3 supplémentaires de gaz qui ne peuvent se substituer au gaz russe. «En revanche, a-t-il ajouté, avec la cadence de nos explorations, nos capacités vont doubler d’ici quatre ans, ce qui laisse entrevoir des perspectives prometteuses avec nos clients européens». Le groupe Sonatrach compte investir 40 milliards de dollars entre 2022 et 2026 dans l’exploration, la prospection et la production, a rappelé son P-DG. Le deuxième fait marquant de l’actualité énergétique en Algérie, en rapport direct avec le précédent, est la publication au Journal officiel du 19 mars 2022, du décret présidentiel portant création du Haut conseil de l’énergie. Présidé par le président de la République, le conseil est chargé de fixer les orientations en matière de politique énergétique nationale et d’en assurer le suivi. Ses missions sont d’ordre stratégique. Il est attendu du Haut conseil de l’énergie qu’il définisse, entre autres, la stratégie face à l’impact de la situation énergétique nationale et internationale sur le pays. Il doit également statuer sur les alliances stratégiques et les partenariats internationaux en matière énergétique, notamment les engagements et accords commerciaux à long terme et à portée stratégique. L’idée de la création de cette instance remonte au 8 mars 2020. À cette date, en Conseil des ministres, le président Tebboune avait donné l’instruction de constituer un Haut conseil de l’énergie. Le 21 novembre dernier, en Conseil des ministres également, il a ordonné de l’installer dans les meilleurs délais, pour lui confier les tâches de prospective et d’évaluation dans ce domaine. Le Haut conseil de l’énergie commence son activité dans le contexte d’un marché gazier international marqué par les répercussions des mesures unilatérales décidées par les pays occidentaux contre la Russie. Ce marché connaît des tensions du fait des craintes des pays occidentaux quant à la continuité de leur approvisionnement en gaz russe, craintes aggravées par la décision de la Russie de se faire payer en roubles. Cette situation a entraîné des pressions sur les autres pays exportateurs de gaz, dont l’Algérie, du fait de l’illusion- entretenue par les médias occidentaux- qu’ils pourraient remplacer le gaz russe sur le marché européen. Au passage, il est bon de rappeler que l’ambassadeur de Russie à Alger, Igor Beliaev, a déclaré ne voir aucun inconvénient à ce que l’Algérie augmente ses quantités de gaz vendues à l’Europe «Le problème ne se pose pas pour nous, car nous considérons que c’est une question purement commerciale loin d’affecter nos relations», a-t-il commenté à ce sujet.
M’hamed Rebah

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