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EXPORTATIONS D’ARMES VERS ISRAËL  : Des députés britanniques dénoncent un possible contournement du moratoire

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Jeremy Corbyn

Un groupe de 40 députés britanniques a adressé une lettre ouverte au gouvernement, exigeant une enquête immédiate sur la possible poursuite des exportations d’armes vers Israël, malgré la suspension officielle des licences de vente. Cette demande fait suite à une enquête du Guardian révélant que des entreprises britanniques auraient continué à fournir des équipements militaires et des munitions à l’armée israélienne, en dépit de l’embargo déclaré. Dans leur lettre, les parlementaires exhortent le ministre des Affaires étrangères à faire toute la lumière sur ce qu’ils qualifient de « graves allégations ». Ils craignent que le Parlement ait été trompé sur la réelle application du moratoire, dénonçant un possible manquement aux engagements publics du gouvernement en matière de contrôle des exportations d’armement. Selon l’enquête du Guardian, une nouvelle analyse des données commerciales israéliennes montre que des milliers de pièces d’équipement militaire britanniques auraient été livrées à Israël, malgré l’annonce de la suspension des licences par Londres. Ces révélations jettent une ombre sur la transparence du gouvernement britannique et suscitent des inquiétudes quant à une complicité indirecte dans les opérations militaires israéliennes, notamment à Ghaza. L’ancien chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn, aujourd’hui député indépendant, a vivement critiqué l’inaction gouvernementale. Dans une publication sur le réseau social X, il a déclaré : « On ne peut pas prétendre s’opposer au projet israélien de nettoyage ethnique à Ghaza tout en continuant à leur fournir les armes nécessaires à sa mise en œuvre. » Corbyn a souligné que le refus persistant du gouvernement britannique de mettre un terme à toutes les ventes d’armes à Israël devenait « chaque jour plus révoltant ». Ce n’est pas la première fois que Jeremy Corbyn prend position sur ce dossier. Il y a un mois, il avait cosigné une déclaration aux côtés de 37 autres parlementaires issus de différents partis politiques, accusant le gouvernement britannique de soutien actif à la machine de guerre israélienne. Cette déclaration détaillait les diverses formes d’aide apportée par le Royaume-Uni à Israël : ventes d’armes, échanges de renseignements, et mise à disposition de facilités militaires via les bases de la Royal Air Force situées dans la zone d’administration grecque de Chypre. Alors que les bombardements israéliens sur Ghaza continuent de susciter l’indignation dans le monde entier, la question du rôle des puissances occidentales dans la fourniture d’armements se fait de plus en plus pressante. Au Royaume-Uni, cette nouvelle mobilisation de parlementaires, issus aussi bien de la majorité que de l’opposition, pourrait accroître la pression sur le Premier ministre Rishi Sunak pour qu’il adopte une position plus ferme. Des ONG de défense des droits humains et des organisations pacifistes appellent désormais à la suspension immédiate et totale de toute coopération militaire avec Israël, tant que les accusations de crimes de guerre et de nettoyage ethnique n’auront pas fait l’objet d’enquêtes internationales crédibles. La polémique autour des exportations d’armes révèle l’écart entre les discours officiels et les pratiques sur le terrain. Alors que le gouvernement britannique affirme soutenir une solution pacifique au conflit israélo-palestinien, ses actes, s’ils sont confirmés, pourraient contribuer à alimenter un cycle de violence meurtrier, déjà dénoncé par les Nations Unies et de nombreuses ONG internationales. Le Royaume-Uni est aujourd’hui confronté à une double exigence : répondre aux attentes de transparence de ses citoyens et de ses représentants élus, et se positionner clairement sur la scène internationale face à ce que de plus en plus de voix qualifient de génocide en cours contre le peuple palestinien.

M. S.

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