Une explosion survenue dans la matiné de vendredi dernier au niveau de l’unité auxiliaire de dépoussiérage du complexe sidérurgique Algéro-turc de Tosyali dans la zone industrielle de Bethioua, à l’Est d’Oran, a fait deux morts et un blessé.
De nombreuses questions entourent la mort des deux ouvriers algériens ayant succombé sur place, vendredi dernier, après l’explosion survenue. Que s’est-il passé plus exactement ? Pour l’heure, l’enquête judicaire a pris son cours. En attendant les explications et les résultats de l’enquête en question qui a été aussitôt enclenchée par les éléments de la brigade de Gendarmerie nationale de la daïra de Bethioua, la responsabilité de l’entreprise est pointée du doigt par les témoignages des travailleurs de l’usine et des familles des victimes. Ces derniers interpellent également « l’inspection du travail en lui demandant «d’effectuer un contrôle rigoureux sur la conformité du plan de prévention et de sécurité des travailleurs du complexe». Interrogé sur place par une chaîne de télévision privée, un ouvrier du complexe Tosyali raconte avec un pincement au cœur que «Noureddine, l’une des deux victimes ayant trouvé la mort après l’explosion, effectuait une opération de maintenance de routine au niveau de l’un des hauts-fournaux de l’usine, que l’on appelle «l’enfer», où l’explosion s’est produite».
Poursuivant, il indique que «Ali, la deuxième victime succombera sur place, du côté de Noureddine, tandis que fort heureusement la chance a été du côté du troisième ouvrier, qui se trouve actuellement à l’hôpital, et il est toujours en observation au service des urgences de l’hôpital d’El Mohgoun après avoir subi des brûlures après l’explosion». L’explosion a généré une vrai panique parmi les travailleurs qui réclament, depuis plusieurs mois, des meilleures conditions socioprofessionnelles, notamment la revalorisation des salaires et des primes, la permanisation des salariés recrutés sous CDD (durée déterminée) après avoir accumulé un certain nombre d’années, ainsi, que la cessation des «licenciements abusifs». Le frère de Noureddine, interrogé sur place par une autre chaîne de télévision privée a raconté que «le défunt est marié et père de trois enfants», ajoutant qu’«il se plaignait des conditions de travail déplorables». Dans ce sens il y a lieu de noter qu’en février dernier, les travailleurs du complexe sidérurgique algéro-turc, Tosyali, ont observé un mouvement de grève de plusieurs jours, revendiquant la revalorisation des salaires, des primes et la permanisation des salariés recrutés sous contrats à durée déterminée (CDD) après qu’ils ont accumulé un certain nombre d’années, ainsi, que «la cessation des licenciements abusifs». Non loin de cette optique, il est à rappeler, qu’en début du mois courant, le directeur du commerce extérieur et du suivi des investissements de Tosyali, Ramzi Azzi, cité par le journal arabophone El Djoumhouria avait indiqué que «90% des travailleurs du complexe sont embauchés sous contrat à durée déterminée CDD». De retour à l’affaire de l’explosion survenue au sein du complexe sidérurgique Algéro-turc de Tosyali, le frère de la victime a indiqué que «suite à la mort de mon frère, et pour que d’autre vies des travailleurs soient épargnées, je demande à l’autorité concernées, notamment l’inspection du travail d’effectuer un contrôle rigoureux sur la conformité du plan de prévention et de sécurité des travailleurs du complexe». Par ailleurs, il y a lieu de noter enfin que de leur côté, les responsables de la société Tosyali Algérie se disent «être désolés qu’il y a eu deux morts et un blessé parmi les travailleurs du complexe», indique un communiqué de l’entreprise. «Les efforts de la société sont orientés vers l’accompagnement psychologique et social des familles des défunts», a conclu la même source.
Mohamed Amrouni