Ce retour du crédit à la consommation pourrait booster le surendettement des ménages. Afin de contrer cette possibilité la Banque d’Algérie mettrait en place en parallèle une institution pour endiguer une potentielle crise de surendettement et prévenir toute catastrophe sociale et financière. Ainsi, le retour au crédit à la consommation sera accompagné par l’entrée en service de la Centrale des risques prévue dès le deuxième semestre de 2015, selon le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci. «On va créer une centrale entièrement nouvelle sous tutelle de la Banque d’Algérie», a-t-il précisé avant d’ajouter qu’une opération de modernisation touche la centrale déjà existante. «Le lancement de la Centrale des risques est précédé par des préparatifs intenses», a encore indiqué le gouverneur qui a souligné que l’Algérie peut bénéficier de l’expérience étrangère dans ce domaine.
Pour M. Laksaci, la Banque d’Algérie est prête pour la gestion des risques induits par le retour du crédit à la consommation dans le cadre de la loi de finances de 2015. Le Fiben (Fichier bancaire des entreprises) centralise les montants de crédits et les incidents de paiement des entreprises. Quant au Service central des risques gère les informations relatives aux concours et engagements bancaires à l’intention des entreprises. Le système bancaire doit normalement contenir entre autres le Fichier bancaire des entreprises (Fiben) et la Centrale des risques. Le Fiben centralise les montants des crédits et des incidents de paiement des entreprises. C’est un fichier descriptif des entreprises et de leurs dirigeants qui est alimenté par les déclarations obligatoires des établissements de crédit.
Les banques utilisent Fiben dans le cadre de la politique monétaire mais aussi au titre de missions de service public avec la centralisation des risques et des impayés ou par l’intermédiaire de l’Autorité de contrôle prudentiel. Elles restituent gratuitement certaines informations sur leurs clients (risques, impayés et cotations) aux établissements de crédit. Elles commercialisent les autres informations, à destination exclusivement des établissements de crédit. Les risques bancaires comprennent les concours et engagements bancaires. Quant au Service central des risques, il gère la base de données sur les entreprises (Fiben). Les informations sont collectées à partir de données ou des greffes des tribunaux de commerce, des documents comptables (bilan, compte de résultat et annexes) et les comptes consolidés pour les groupes, des encours de crédit accordés par les établissements de crédit aux entreprises et aux entrepreneurs individuels. Les renseignements récupérés permettent d’analyser et d’évaluer la situation financière d’une entreprise et de lui attribuer une cote reflétant l’opinion de la banque sur son risque de crédit. Cette cote est accessible à la profession bancaire. Elle est communiquée systématiquement à l’entreprise concernée, qui peut demander les explications. La centralisation des risques bancaires concerne tous les établissements de crédit relevant de la loi bancaire ainsi que les succursales d’établissements étrangers. Les personnes répertoriées sont toutes les entreprises, personnes morales quelle que soit leur catégorie juridique (société, groupement d’intérêt économique,…) sauf celles exerçant une activité d’établissement de crédit ; les personnes physiques qui exercent une activité professionnelle salariée. Les informations contenues dans le Fiben sont utilisées par les autorités monétaires et publiques, qui souhaitent analyser de manière fine la distribution du crédit et disposer par ce biais de renseignements sur l’état de la conjoncture économique, les établissements de crédit afin de mieux maîtriser leurs risques et leur connaissance du marché du crédit, l’Autorité de contrôle, dans le cadre de sa mission de contrôle prudentiel.
I. B.