Limogé, il y a quelques jours, de son poste de sélectionneur de l’équipe nationale de handball (messieurs), Salah Bouchekriou n’a pas tardé à réagir, profitant du forum du journal arabophone ‘’El Fadjr’’, organisé hier, pour vider son sac.
‘’Ce qui m’a le plus affecté est le fait que l’on a pris cette décision de me remercier sans même prendre la peine de me parler, ni m’en expliquer les raisons’’, a-t-il dit d’emblée.
Ayant pris les commandes des Verts, dont la situation est critique depuis déjà plusieurs années, il y a quelques mois seulement, Bouchekriou a révélé qu’il n’était pas ‘’chaud’’ pour accomplir cette mission ‘’n’était-ce l’insistance du manager général (Rabah Gharbi, ndlr), qui m’a convaincu de répondre favorablement à la proposition de la présidente de la Fédération (Karima Taleb), tout en acceptant de relever le défi, en dépit de la conjoncture difficile que traverse le handball algérien, connue, du reste, par tous’’, a-t-il expliqué.
Et d’enchaîner : ‘’Je n’ai pas accepté de prendre en mains l’équipe nationale pour de l’argent, car il faudra que tout le monde sache que mon salaire ne dépasse pas les 45 millions de centimes, soit presque la moitié de ce que je touchais au sein de mon ex-club au Koweït. Cela dit, ma principale condition que j’ai posée à la présidente de la Fédération et au manager général est d’avoir carte blanche, c’est-à-dire que personne n’interfère dans les affaires techniques’’.
Une condition validée par les concernés, ce qui a poussé Bouchekriou à lancer les préparatifs des jeux sportifs arabes, tenus l’été dernier dans notre pays, au terme desquels les Verts avaient terminé à la troisième place dans le tournoi de handball.
‘’Mais les problèmes ont commencé après ces jeux, lorsqu’on m’a reproché le fait de n’avoir pas assisté à la cérémonie de remise des médailles. Au fil du temps, la présidente de la Fédération commençait à s’immiscer dans mes prérogatives, et lorsque je lui ai demandé des explications, elle m’a répliqué qu’elle était elle aussi entraineur et qu’elle connaissait tout sur le domaine’’, a encore ajouté le désormais ex-entraineur national, qui a également pointé du doigt le manager général de l’équipe nationale. ‘’Rabah Gharbi, qui perçoit le double de mon salaire, et auquel j’ai fait une confiance aveugle, rapportait tout à la président de la Fédération. Lors de précédent stage que cette responsable a imposé et qui a eu lieu en Arabie saoudite, on m’a reproché aussi le fait d’avoir permis aux joueurs d’aller accomplir la ‘’Omra’’’’a-t-il pesté.
Estimant avoir été touché dans son amour propre, Bouchekriou a accusé la Fédération de vouloir salir son image de marque, à travers le communiqué qu’elle a publié, la semaine passée, justifiant son limogeage par des raisons liées à l’aspect disciplinaire.
‘’Heureusement que le peuple algérien me connaît parfaitement, et sait du reste que je suis quelqu’un de discipliné et de rigoureux. Cela dit, avant qu’ils annoncent la décision de mettre fin à mes fonctions, le manager général m’a contacté pour me dire qu’il me conseillait de présenter ma démission, histoire de faire comprendre à l’opinion sportive que j’ai fui mes responsabilités avant un mois du championnat d’Afrique’’, a-t-il encore dit.
Il a, en outre, souligné qu’il n’avait pas été payé pendant sept mois, mais sans qu’il ne le déclare à personne ‘’car j’étais conscient de la situation financière critique de la Fédération’’, a-t-il fait savoir, informant au passage que ‘’jusqu’à l’heure actuelle, je n’ai reçu aucune notification signifiant mon limogeage’’.
Avant de terminer, l’ancien international algérien, qui a eu plusieurs passages aux commandes techniques des Verts, a adressé un appel aux responsables concernés au niveau du ministère de la Jeunesse et des Sports pour l’inviter à son tour afin de donner sa version des choses, après avoir entendu celle de la présidente de la Fédération.
H. S.
