Le directeur général des travaux et des services à la Sonelgaz, Tahar Djouambi, a fait état des difficultés financières que traverse cette société publique. Quoique cette crise, dit-il, soit « surmontable » grâce au recouvrement de la facturation des montants des consommations qui sont de l’ordre de 101 milliard de dinars. Les créances impayées des clients de Sonelgaz sont en augmentation « constante », depuis le début de la crise sanitaire. Aujourd’hui, elles avoisinent les 180 milliards de dinars, dont 110 milliards DA sont domestiques.
Intervenant, hier, sur les ondes de la radio chaîne 3, Tahar Djouambi n’a pas caché le fait que la Sonelgaz vit une situation difficile qui perdurera jusqu’à 2021, indiquant que « malgré les difficultés cette situation reste surmontable » à travers le recouvrement de la facturation des montants des consommations des ménages. Aussi, grâce aux « dispositions qui ont été prisent par le management du groupe » a-t-il indiqué, en ajoutant « nos investissement seront beaucoup plus dans le transport ; d’ailleurs une partie de ces équipements est déjà dans le magasin. La partie de la mise en œuvre sera réalisée et « prise en charge par nos sociétés à l’intérieur du groupe », poursuivant que « les investissements de l’entreprise dans les 10 années à venir seront de 150 milliards DA pour réaliser les projets dans les différents niveaux de la chaîne de production transport électricité – gaz, distribution électricité- gaz ».
Concernant les créances impayées, il a considéré que « si cette situation dure dans le temps, ce montant (180 mds da) peut causer un sérieux déséquilibre sur la balance de l’entreprise ». « Il est indispensable d’essayer de récupérer une bonne partie de ces créances le plus vite possible », suggère-t-il. Parmi les actions que l’entreprise a entamées pour surmonter cette difficulté, il met en avant la reprise de l’activité de recouvrement après plusieurs mois d’arrêt et de non coupures, à cause de la situation sanitaire que traverse le pays.
Un plan de communication pour récupérer les créances
Un plan a été mis en place par l’entreprise pour récupérer les créances, dit-il, notamment auprès des industriels et des établissements publics. « On a commencé par les administrations. C’est une question de temps, le paiement prendra quelque jours, mais ça va se régler», ajouta-t-il. Pour ce qui est des clients tertiaires, les commerçants et la petite industrie, l’invité affirme que «la Sonelgaz a lancé un plan de communication » et « aujourd’hui on va passer à l’action ». Il fait savoir, à ce propos, qu’au niveau des administrations l’entreprise a entamé les coupures et « ça sera la même chose » pour les tertiaires qui refuseraient de coopérer pour l’élaboration d’un échéancier de paiement. En ce qui concerne les clients ordinaires, que Sonelgaz n’a pas sollicité pour les paiements depuis le début de la pandémie, Djouambi a affirme qu’un ensemble de mesures de facilitations et différents modes de paiement a été mis en place. Il a indiqué que « nous allons intervenir » par niveau de créances et par abonné. « Nos systèmes peuvent nous donner la situation par volume de factures impayées par client », dit-il, et sur la base de ces informations, on va instaurer un échéancier pour ceux qui ne sont pas en mesure de payer leurs factures, explique-t-il, mettant en garde les abonnés contre le non-respect de l’échéancier de paiement parce que, dans ce cas, la Sonelgaz sera obligée de passer à la coupure. Par ailleurs, le même responsable a évoqué le dossier de la tarification. « Nous informons à chaque fois la commission de régulation de l’électricité et du gaz (CREG) qui travaille en coordination avec l’État pour trouver des solutions à ce déséquilibre entre le coût et le prix appliqué. Indiquant dans ce sens que le prix actuel est légèrement au-dessus des 4 DA le kilowatt et au-dessus de 5 DA à la livraison.
Exportation de l’électricité
Evoquant l’échec des tentatives d’exportation de l’énergie électrique à l’étranger à cause des difficultés rencontrées avec des pays européens comme l’Espagne notamment, le cadre de Sonelgaz explique que cette opération est liée au réseau de nos voisins, « on produit dans notre réseau 400 kilowatt pour permettre de véhiculer toute la puissance et l’énergie produite dans le pays, on a toujours des contrats avec nos voisins, la Libye, la Tunisie et le Maroc» et on a fait des tentatives vers l’Europe dont certaines ont échoué et pour d’autres on a réussi à vendre des quantités ». Concernant nos voisins, les quantités exportées restent limitées à cause du manque de transport dans ces pays », a-t-il conclu.
Sarah Oubraham