Les établissements scolaires d’enseignement primaire semblent constituer le parent pauvre du secteur dans la wilaya de Constantine. En plus de l’éloignement de certains d’entre les apprenants et l’absence de moyens de transports, ils s’en trouvent qui, sans exagération, défrayent le décalage entre l’école telle qu’elle est officiellement présentée et la réalité du terrain.
En effet, il semblerait pour le moins inconcevable qu’au moins deux prestations essentielles fassent défaut, il s’agit de l’entretien et du gardiennage. Deux actions à même d’assurer l’essentiel pour la santé et l’intégrité physique des enfants. C’est le cas de l’école Chenti Ahmed, sise à hauteur de l’unité de voisinage 20 d’Ali Mendjeli, une ville véhiculant allègrement le titre de «Nouvelle ville ». «Vieille » de cinq ans l’école ne dispose ni de personnel d’entretien ni de gardiennage. Des conditions quasi-dantesques qui ont poussé les enseignants et leurs élèves à protester ces derniers jours et carrément engager une grève. Ce qui, pourtant, est loin de leur faire connaitre un feed-back favorable sachant qu’avec la formidable multiplication d’établissements scolaires à travers la wilaya, multiplication elle-même conséquence de celle (multiplication) des pôles d’habitation (social, promotionnel et Aadl en plus de l’auto-construction) les municipalités, leurs délégations ne sont pas en mesure de suivre cette évolution et pour cause des difficultés de financement. À telle enseigne que même pas deux personnes l’une pour l’entretien et l’autre pour le gardiennage ne peuvent être budgétisées. Pire encore, il en arrive à ce qu’en soit remise même l’acquisition d’outils et équipements pédagogiques. Et, image surréaliste, ce sont dans certains cas, comme celui de l’école Chenti Ahmed, les parents qui contribuent à doter en produits de nettoyage et d’entretien à telle enseigne qu’un volontaire parmi lesdits parents d’élèves assure et assume le gardiennage et par extension l’entretien des espaces. Bien entendu, la direction de l’établissement adresse rapport sur rapport à l’APC sauf qu’il n’y a pas de retour. Il y a enfin la restauration et cet aspect des prestations est commun à l’ensemble des établissements scolaires qui dévaluent un acte contributif sans exclusive et sans discrimination pour tous les élèves consistant en le bénéfice en une frugale «ration » alimentaire rarement distribuée au moment idoine, autrement dit, à la première pause matinale mais généralement à la fin des cours quand les écoliers rejoignent leur domicile, voire en fin d’après-midi. Notons également que ces «casse-croutes » (une demi-baguette, une ou deux portions de fromage c’est selon, un pot de yaourt) sont transportées, déposées et remises dans des conditions d’hygiène douteuses et le pain étant assez souvent…rassis sachant que le «casse-croûte » pour des raisons de retard d’arrivée du fournisseur soit décalé au lendemain. Le risque est, et cela est désormais vérifiable, que cet état de fait s’achemine vers un effet boule-de-neige.
Med R. D.
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