La combine (on reparlera sûrement du dopage avec des contrôles positifs en nette progression rappelant combien il est urgent de remettre de l’ordre dans une maison gérée par et pour les mauvais génies qui en tirent les ficelles en même temps que les dividendes) ou cette «anguille sous roche» nous ramenant sans cesse à ces eaux troubles dans lesquelles s’embourbe le si (sic) populaire jeu à onze national.
Par Azouaou Aghiles
Le monde nous regarde…
Retour à une actualité loin de tout esprit sportif. A cette bourse particulière qui veut que la «c’hkara», comme dans bien des domaines (politique y compris ou particulièrement comme le rappellent les récentes élections sénatoriales), régule un drôle de marché s’accommodant parfaitement avec des règles du jeu décidant des verdicts de fins de saisons houleuses où les meilleurs ainsi que les recalés ne sont souvent pas ceux que les classements désignent. Honteusement, on dira. On dira (on peut dire et redire sans que les choses ne bougent dans le sens voulu) ce que disent les faits. Des chiffres ou statistiques dont le mérite, de par leur sècheresse et froideur (la redite a du bon plus souvent qu’on ne le pense même si ça dérange quelque part) est de dire les choses comme elles sont, libre aux vierges effarouchées et autres spécialistes ou consultants à la petite soirée qui n’en ratent pas une pour nous sortir leur science infuse et nous abreuver de leur(s) vérité(s), de soutenir le contraire. Pendant que toute la planète nous regarde (la brûlante actualité politique et une rue revendicative qui a décidé de faire entendre sa voix et réclame le changement en battant, par milliers, le pavé à travers tout le pays, si elle met momentanément entre guillemets la chose sportive, a cela de particulier de suggérer que ce monde si particulier n’échappera pas à la règle qui veut que le football devrait, pour les raisons que l’on sait, figurer en bonne place dans la liste des dossiers prioritaires), les scandales se succèdent et mettent le doigt là où il faut. Où ça fait mal. Sauf que cela fait mal partout sur nos terrains. Pas seulement dans cette discipline plus aussi populaire et source de bien des soucis. D’où (on parle de tribunes toujours aussi chaudes et souvent transformées en volcan prêts à rugir et, pour rester dans l’actualité, des voix, parmi des jeunes pour la plupart laissés-pour-compte, s’élèvent des slogans qu’on retrouve par hasard dans la rue depuis que cette dernière, depuis vendredi dernier, s’est chargée de prendre à son compte) nous parviennent des infos comme autant de signes que le milieu du ballon (si tant est il rebondit comme le voudraient les puristes, et donc l’opinion) rond se trompant de trajectoire. Pendant que le monde nous regarde (on croise les doigts en espérant que les «manifs» demeurent pacifiques, loin des manipulations politiciennes, pour nous éviter d’éventuels dérapages incontrôlés), cette nouvelle saison en enfer que nous offrent nos vedettes du football, ressemble à s’y méprendre à ses devancières. Dans le pire malheureusement. Avec cette violence toujours aux aguets (au moment où, mardi soir, tous les regards étaient braqués sur les étudiants qui ont décidés de déserter les «amphis» pour se joindre, dans le calme, à la contestation populaire, les fans d’El Harrach, déçus par la défaite d’une USMH incapable de rassurer et sortir la tête de l’eau en figurant, provisoirement, parmi le malheureux trio des formations sous la menace de la relégation en DNA, la D3 en terme de hiérarchie, ont décidé de réagir violemment et d’envahir le terrain avant de s’adonner à des actes de vandalismes) et prête à noircir un peu plus un tableau tellement sombre sur ce côté si difficile à maîtriser et face auquel les campagnes de sensibilisation s’avèrent inefficaces. N’en peuvent mais. Des supporters cassant tout sur leur passage à la moindre escarmouche. Du déjà-vu et revu.
… On détourne le regard
Une tradition qui colle désespérément à la peau d’un football algérien qui a, apparemment, définitivement, décidé de marquer l’évènement à sa manière. Par la triple lucarne dopage (cela fait désormais partie des décors)- violence- combine (ou corruption, à chacun de choisir le terme qui s’impose, mais Hadj Moussa restera Moussa Hadj parce que procédant de la même logique) et un regard international (on ne parlera pas des résultats techniques, nos élites reportant sans cesse leurs ambitions de titres au double plan africain et arabe face à une concurrence féroce et des écoles ayant opté, à la différence de nos si futés décideurs, pour le travail à long terme et donc la formation à la base) des plus défavorables. Le triptyque violence- combine-utilisation de produits interdits (on fait, à notre tour, comme si personne ne savait de quoi il s’agissait et on détourne le regard) s’impose à nouveau, en cette saison (attention au dernier virage menant aux verdicts de fin de saison avec des esprits qui se chauffent comme rarement sur fond de spéculations et de rumeurs tenant pour beaucoup du vrai même si les fameuses «preuves» font toujours défaut et tout le monde reste bien sage dans son coin en donnant l’impression que tout le monde «est propre», n’a rien à se reprocher en dépit d’accusations publiques demeurant lettres mortes) ouverte sur les scénarios du pire. Une autre saison en enfer rythmée aux sons de la magouille, de l’intimidation en plus d’une descente aux … enfers (les cas de joueurs pris la main dans le sac prennent l’allure d’un vrai phénomène) de nombre de nos si pourtant prometteurs (Cherif El Ouezzani ne nous démentira pas lui qui prend une «pause» de quatre longues années pour cogiter sur la trajectoire que sa carrière vient de prendre dans le sens d’un gâchis monumental) talents décidément dans le mauvais couloir. On se shoote aux drogues dures pendant (en attendant que la justice s’autosaisisse…) que les responsables des clubs échafaudent des plans (à coups d’argent sale ou de subventions étatiques sorties droit des poches du malheureux contribuable) pour démentir les verdicts d’un terrain singulièrement miné par des pratiques d’un autre âge et passibles des tribunaux alors que les supporters (la sanction du huis-clos l’emporte largement depuis que nos si houleuses compétitions se terminent dans la pagaille), las de payer cher (le prix du ticket d’entrée à des enceintes n’offrant, au passage, pas la plus élémentaire des conditions de confort et de sécurité, ne sont pas à la portée de fans pour la plupart en situation de précarité) d’interminables parodies de football animées par des acteurs aux salaires faramineux.
Copie conforme à l’original
Cette saison 2018-2019, qui ressemble à s’y méprendre à ses devancières (sauf que le dopage atteint cette fois des seuils intolérables), s’impose, avant la dernière ligne droite menant à l’arrivée de mai prochain (si bien sûr le report ne s’impose pas comme la super vedette en raison des manifestations de rue que connaît le pays et la proximité des élections présidentielles, les hautes autorités du pays se donnant le droit d’arrêter les compétitions sportives pour préserver l’ordre public) une copie conforme à l’original. Celle de toutes les peurs et des glissements dangereux dont les ficelles sont tirées, à l’ombre d’immenses privilèges, par une maffia qui aura su bien manœuvrer en prenant en otage une discipline à la source de bien des désagréments en plus de couter cher (on imagine la direction que prend ainsi l’argent débloqué par les autorités locales et autres généreux sponsors) au trésor public. Sans retour évident sur investissement, à l’international, les performances réalisées par nos pseudo-élites restant loin du compte. Des moyens énormes mobilisés. Les récentes étapes d’El Harrach (à vrai dire un deux en un à valeur d’avertissement et ça risque de voir la corde d’une sonnette d’alarme en passe de casser, céder définitivement) sous la forme d’une fin de partie en queue de poisson et qui a vu le service d’ordre user de gaz lacrymogènes pour rétablir le calme dans et aux alentours d’un stade, une relique bonne pour le musée voire la casse, du «1er novembre» dépassé par le temps, gronder violemment en raison de la défaite subie at-home par «Essefra» qui voit ses chances de maintien en Ligue 2 «Mobilis» s’amenuiser. Et, ce qui n’est pas fait pour réinstaller la quiétude dans cette localité de la banlieue-est d’Alger, cette affaire de dopage qui ébranle un club en besoin pourtant de sérénité car engagé dans la lutte pour la survie dans l’antichambre de l’élite après que son joueur (Naili, qui jure par tous les saints être innocent et porte des accusations graves de manipulation de son échantillon d’urine) est tombé (une affaire à suivre qui risque un tournant majeur mettant en cause la probité de la commission chargée de cet épineux dossier) dans les mailles du filet de l’anti-dopage. Pas plus loin de là, de Khemis EL Khechna, nous parvenaient samedi dernier (il n’y a pas de fumée sans feu ?) des informations sur des soupçons de combine au terme de la rencontre mettant aux prises la formation locale, l’IRBKEK, au leader du groupe «Centre» de la DNA (lire Division Nationale Amateur, soit l’équivalent du 3e palier), le RC Arba qui s’imposera nettement et … sans bavure (???) sur le score sans appel de 0-3. Jusque-là, rien de bien (mal ?) intéressant, sinon que les présents au stade affirment avoir assisté à un «non match» et une curieuse passivité des joueurs locaux qui auraient levé le pied pour faciliter la tâche à leurs invités du jour qui prennent les commandes à la faveur de la défaite de son concurrent à l’accession, l’ES Ben Aknoun revenu de son voyage à Boufarik (le 2e pôle de la Mitidja dans ce palier) avec un revers.
De dérapages en dérapages
On se rend, ente voisins, des services. C’est de bonne guerre quand l’éthique est respectée, sauf qu’on dit que la LNFA ne l’entend pas de cette oreille en s’apprêtant à diligenter une enquête afin de démêler l’écheveau d’une autre affaire condamnée, on le craint, à aller mourir dans les tiroirs de structures dirigeantes souvent surprises en flagrant délit de compromission. De démission collective. A tous les niveaux. Attentistes et «hors de la zone de couverture», et donc hors champs, ne répond jamais quand il faut, comme dirait cette belle voix que nous servent les opérateurs téléphoniques quand le correspondant est absent (on préfère, pour notre part, ce qualificatif pour des responsables n’assumant pas les charges pour lesquelles ils ont été élus, voire parachutés) ou «pas en ligne». Quand ils ne font pas exprès de garder leurs portables éteints. Noires idées donc (on craint des dérapages, c’est-à-dire le pire, à l’orée d’une autre fin d’exercice à dépassements en tout genre avec des matches-couperet à très hauts risques et l’agression sans précédent dont vient d’être victime le boss de la JS Kabylie ainsi que la majorité de son staff administratif et les énormes dégâts matériels subis par le siège du club, a de quoi inquiéter car perçu par la rue Tiziouzéenne comme une escalade dangereuse ternissant encore plus l’image d’un football algérien défrayant la chronique à cause de ses travers), plus une «blanche» (suivez notre regard à laquelle succombent désormais facilement des stars en «devenir» et jette le trouble dans un milieu en pourrissement avancé) gagnant du terrain parmi une frange de jeunes (en crise d’adolescence grassement payés et ne savant plus quoi faire d’une aisance financière, de comptes en banque trop lourds pour leurs frêles épaules et dépensant sans compter), plus des «sacrifices» dont on connaît la provenance (merci encore une fois le contribuable dont le maigre porte-monnaie est sans cesse mis à rude contribution) qui nous ramènent à ce marché à la griffe algérienne où tout le monde achète tout le monde, tout le monde s’achète et crie au scandale mais participe, grâce à des dessous de table mirobolants pour s’offrir le «précieux» point vous assurant le maintien ou un titre «tombé du ciel», rendant ainsi caduque le verdict du terrain.
Un cocktail détonant et toujours prêt à exploser. Incapable de retrouver le chemin de la raison et d’une gestion saine (on ne dira pas professionnelle, le chemin est encore long, les contradictions nombreuses), le sport le plus populaire en Algérie signait (ce n’est une surprise pour personne), bien avant l’amorce du dernier tiers des compétitions (à tous les niveaux de la hiérarchie, dans tous les paliers et toutes catégories d’âges), une autre saison en enfer. Pour avertir, peut-être (on le craint parmi les amoureux du beau jeu), que le temps de la rédemption n’est pas encore d’actualité. Qu’il faudra donc prendre son mal en patience. Durant cette longue attente, on peut se rabattre sur les images venues du ciel pour apprécier (gratuitement en plus et sans risques) le vrai spectacle. Des espoirs toutefois et des reports. Que de reports. Mais y a-t-il encore de l’espoir? Pessimistes comme jamais, on en doute. A bon entendeur…
A. A.