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Et ça repart…

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Par Mohamed Abdoun

Va-t-on, enfin, vers une gestion un tantinet plus rationnelle de la poudre de lait subventionnée, sachant qu’une bonne partie de celle-ci a, depuis toujours, été détournée vers d’autres industries agroalimentaires à base de produits lactés, alors qu’elle n’est censée servir que pour la production de lait en sachet cédé à 25 dinars le litre? Il est permis de répondre par l’affirmative en s’appesantissant sur une récente instruction adoptée par les ministères de l’Agriculture et du Commerce. Celle-ci a été «pondue» après qu’une enquête eut constaté qu’une grande partie de cette poudre, achetée beaucoup moins cher que son prix réel sur le marché international, était détournée par des producteurs et industriels véreux. Avant d’enchaîner, il faut juste rappeler une fois de plus ici que le ministre du Commerce avait toujours soutenu et prétendu le contraire, alors que même le profane n’est pas sans ignorer cette réalité, qui concerne également d’autres produits subventionnés, comme le blé ou bien l’huile… Bref, la décision interministérielle en question exige des laiteries la tenue de trois registres pour suivre le mouvement des stocks de lait. Il s’agit d’un registre pour les quantités de lait cru et de lait subventionné qui entrent et qui sortent, d’un registre pour les quantités de poudre de lait provenant de l’Office national interprofessionnel du lait (Onil) et la vente du lait produit à partir de cette poudre, et d’un troisième registre pour les quantités de poudre de lait acquises en dehors de la part assurée par l’Onil. L’instruction exige aussi la différenciation des emballages des différents types de lait, pour permettre aux consommateurs de les reconnaître aisément et aux agents chargés du contrôle de distinguer les prix libres et les prix administrés. A priori, donc, de pareilles mesures, si elles sont appliquées sur le terrain avec toute la rigueur voulue, ont toutes les chances de mettre un terme au phénomène de détournement de la poudre de lait et, partant, d’en finir également avec ces perturbations et pénuries qui touchent de plus en plus ce produit, alors que celui-ci représente un facteur de stabilité sociale. Dans l’état actuel des choses, il est permis de croire que cette mesure sera appliquée dans toute sa rigueur. Preuve en est que de très sévères sanctions ont déjà frappé une dizaine de laiteries prises la main dans le sac. Le temps du laxisme, et même de la corruption, semble enfin révolu. Le dossier sera désormais d’une blancheur immaculée, pareille à celle d’une tasse de lait à base de poudre… subventionnée.
M. A.

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