La réunion du G20 au niveau des ministres des Affaires étrangères, tenue les 20 et 21 février courant à Johannesburg, capitale de l’Afrique du Sud, a été une occasion pour les spécialistes des relations internationales d’observer, d’un côté, des pays qui confirment leur ascension diplomatique et, de l’autre, des pays en perte de vitesse sur le double plan régional et africain. Décryptage !
On le sait, l’Afrique du Sud qui assure actuellement la présidence du G20 a convié, à la réunion ouverte jeudi dernier et inaugurée par le président Cyril Ramaphosa, cinq pays africains que l’on peut citer selon l’ordre établi par l’organisation: l’Algérie, le Nigeria, l’Ethiopie, l’Egypte et l’Angola. Au regard de ces cylindrées africaines, il est ainsi aisé pour les profanes de constater que cette liste n’est pas le résultat d’un tirage au sort. Mais, le choix porté sur ces cinq pays, très actifs et au poids très important, répond à des critères bien précis qui seraient liés au statut économique et à la position diplomatique de chacun. Sur les plans régional, africain et même mondial pour une organisation de l’envergure du G20.
Cela dit, nous nous intéressons, ici et avant tout, à notre pays qui, après le succès retentissant réalisé lors du 38e sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, s’est retrouvé à la table des 20 pays les plus industrialisés dans le monde. Il ne serait peut-être pas utile de rappeler ici toutes les prouesses diplomatiques réalisées par l’Algérie antérieurement aux deux derniers événements marqueurs sur le continent africain. En revanche, on ne peut éluder le fait que des pays, géographiquement plus proches de nous, mais que tout nous sépare sur les plans diplomatique et politique, avaient tendance à faire passer un échec diplomatique pour un imaginaire exploit construit sur le mensonge.
Ainsi, à la lumière de la réunion de Johannesburg, un grand rendez-vous international auquel seuls les grands du monde ont de la place, le Makhzen qui continue à ouvrir le gossier même après l’échec cousu de fil blanc d’Addis-Abeba, confirme son déclin régional et continental. Il est ainsi clair que si l’Algérie est présente, c’est qu’elle est reconnue dans son rôle de puissance régionale, de partenaire sûr et crédible et d’un pays pivot dans le domaine de la paix et de la sécurité en Afrique.
A contrario, le Maroc, dont le régime de Mohammed VI est aux antipodes des principes mêmes fondateurs de l’UA, notamment ceux relatifs aux pratiques coloniales prohibées dans l’organisation, continue sa descente aux enfers. Autrement dit, le grand retour de l’Algérie dans les fora internationaux éclipse, et efface d’un trait et du coup, le Makhzen, et reflète l’isolement croissant du Maroc, notamment qu’il est aux abonnés absents dans les grands événements régionaux et internationaux. Et lorsqu’il l’est, le Maroc essuie une humiliation de plus comme celle qu’il a eue, par le biais de son chef à la diplomatie Nasser Bourita, lors du dernier sommet de l’UA. On a vu comment le représentant du Makhzen a été isolé, l’image était éloquente.
Farid Guellil