Accueil SPORTS Équipe nationale : Riyad Mahrez, un leader au-delà du terrain

Équipe nationale : Riyad Mahrez, un leader au-delà du terrain

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Dans l’histoire de la Coupe d’Afrique des nations, certains matchs se racontent par un but, d’autres par une attitude. La victoire de l’Algérie face au Burkina Faso (1-0), dimanche à Rabat, appartient à ces rencontres où le leadership a autant compté que le résultat. Riyad Mahrez, capitaine des Fennecs, en a offert une illustration saisissante, transformant une sortie prématurée en démonstration d’autorité et d’engagement total.

Unique buteur de la rencontre sur penalty, Riyad Mahrez n’a pas quitté la scène au moment de son remplacement, intervenu à la 60e minute. Mécontent de céder sa place, le capitaine algérien a très vite exprimé sa frustration, avant de se lever du banc et d’entrer dans une autre dimension. Installé au bout de la zone technique, il s’est mué en véritable coach improvisé, multipliant les gestes, les cris et les consignes à destination de ses coéquipiers. À mesure que la pression burkinabè s’intensifiait, Mahrez redoublait d’énergie. Chaque action défensive était suivie d’une indication, chaque relance d’un rappel à l’ordre. L’Algérie, regroupée dans un système prudent en 5-3-2, subissait sans rompre. Depuis la touche, le numéro 7 incarnait ce lien permanent entre le terrain et le banc, rappelant l’importance de la discipline et du sacrifice collectif.

La scène n’a pas échappé aux supporters présents au stade Prince-Moulay-Abdellah. Amusés et admiratifs, certains ont lancé à plusieurs reprises : « Riyad, le coach ! ». Une boutade révélatrice du rôle assumé par l’ailier d’Al-Ahli, totalement investi dans la gestion de la fin de match. À plusieurs reprises, Mahrez s’est même rapproché du sélectionneur Vladimir Petkovic pour lui souffler quelques conseils, comme un adjoint expérimenté partageant sa lecture du jeu. Cette attitude témoigne d’une maturité et d’un sens des responsabilités forgés par des années au plus haut niveau. À 34 ans, Mahrez sait que chaque détail compte dans une compétition aussi exigeante que la CAN. En endossant ce rôle de relais sur le banc, il a montré que son influence dépasse largement le cadre du terrain.

Sur le plan statistique, le capitaine algérien a également marqué l’histoire. Grâce à son penalty victorieux, il porte désormais son total à neuf buts en Coupe d’Afrique des nations, devenant le meilleur buteur algérien de l’histoire de la compétition. Un chiffre symbolique, qui reflète sa constance et son importance dans les grands rendez-vous.

Après le coup de sifflet final de l’arbitre ghanéen Daniel Laryea Nii Ayi, la tension a laissé place à une explosion de joie. Mahrez a exulté, avant de serrer longuement ses partenaires dans les bras. Une victoire précieuse, synonyme de qualification pour les huitièmes de finale et de première place du groupe E, acquise devant un public algérien nombreux et bruyant. En zone mixte, le capitaine s’est montré fidèle à son image : lucide et mesuré. « Ce sont trois points, la qualification et la première place. Hamdoulilah, tout le monde est content », a-t-il déclaré, avant de rappeler que le chemin restait long. « Quand ça se passe bien, il ne faut pas s’enflammer. Il faut continuer à travailler, on peut faire beaucoup mieux », a-t-il insisté. Mahrez a également souligné les progrès collectifs, notamment dans la maîtrise du ballon et le contrôle de l’attaque adverse. Conscient des exigences à venir, il sait que l’Algérie devra encore élever son niveau pour espérer aller au bout. « Si on veut passer un cap et remporter la compétition, on doit relever le niveau », a-t-il reconnu.

Concernant la suite du tournoi, le capitaine reste prudent. Sénégal ou République démocratique du Congo pourraient se dresser sur la route des Verts en huitièmes de finale. « Ce sera du costaud », a-t-il prévenu, sans détour.

Leader technique, buteur décisif et désormais chef d’orchestre depuis la touche, Riyad Mahrez a rappelé face au Burkina Faso que le rôle d’un capitaine ne se limite pas à porter le brassard. Dans cette CAN 2025, l’Algérie avance avec un guide pleinement conscient de sa responsabilité.

Mohamed Amine Toumiat

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