Environnement à Tipasa : Nouri voit rouge

Le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, Abdelouahab Nouri, s’est montré très en colère, hier lundi à Tipasa, à l’égard des cadres de son secteur. En effet, et en premier lieu, il a fait montre de sa désapprobation à l’égard des responsables de la Société de dessalement de l’eau de mer (SDEM) de Fouka-Marine (à l’Ouest de Tipasa) qu’il venait de passer en revue, leur reprochant, ouvertement, un manque flagrant de communication autant institutionnel qu’en direction du citoyen. «Je constate une rétention de l’information, de votre part, en direction des autorités locales. Il faut identifier les défaillances dans la communication, et je vous invite à travailler en concertation», a dit le ministre, s’adressant aux responsables de la direction locale des ressources en eau et de l’environnement de Tipasa, de Seaal et de la SDEM, jugeant que l’abonné avait le droit d’être informé des éventuelles ruptures de l’alimentation en eau potable. Les efforts déployés par les pouvoirs publics en terme d’investissements, notamment pour assurer la couverture en eau potable, ne sont pas proportionnels à la qualité de services proposés, a encore dit le ministre. Sur sa lancée, il a appelé à préserver cette installation stratégique (SDEM) [ndlr], qui assure pour 80% de la consommation en eau potable des wilayas de Tipasa et d’Alger. Nouri a aussi plaidé pour qu’il y est une rationalisation de cette consommation, et a donné des instructions fermes. Sur celles-ci, il s’est pris par deux fois plutôt qu’une, demandant expressément des explications sur les ruptures récurrentes de l’alimentation et décrétant que les opérations de maintenance de la station ne devait pas perturber, outre mesure, le confort du consommateur. La Société de dessalement de l’eau de mer (SDEM) de Fouka-Marine assure l’approvisionnement d’une partie des communes de la Capitale, Alger, et des communes de la wilaya de Tipasa. Note optimiste, le ministre s’est félicité du fait que sur les 28 communes de Tipasa, 14 sont alimentées en H/24, tandis que 12 autres sont approvisionnées à raison de 16 heures/jour. Selon les explications fournies par les responsables de Seaal, il s’avère que l’entreprise susmentionnée reçoit 4 000 à 5 000 réclamations par jour, et ce sont près de 700 fuites qui sont réparées par mois. «La situation s’est largement améliorée depuis, mais nous faisons face à un réseau qui est majoritairement en mauvais état, et à des branchements illicites», a soutenu le directeur de Seaal, Jean-Marc Jahn. Cependant, le ministre s’est déclaré outré, en visitant le quartier la «Paillote» de la ville de Bou-Ismaïl, un site qui a fait jaser la vox populi et les réseaux sociaux, en raison de la grave dégradation qu’il a subie du fait du déversement des eaux usées provenant de la zone industrielle de cette ville. En effet, il n’a pas mâché ses mots, aussi bien en direction des responsables locaux que des représentants du mouvement associatif, allant même jusqu’à reprocher aux différents responsables le peu d’empressement qu’ils manifestent, afin de préserver le site. «Je suis très outré devant la catastrophe subie par ce coin de plage. Je demande que des mesures d’urgence soient adoptées devant cette catastrophe», a lancé Nouri, tout en ne manquant pas de souligner que la wilaya de Tipasa reçoit, annuellement, 4 millions d’estivants qui sont en droit d’être accueillis convenablement. «Nous sommes tenus par une obligation de résultats», a rappelé le ministre, tout en tançant vertement les premiers responsables directs de cette grave situation, mais aussi en appelant au sens civique du citoyen.
Mohamed Djamel