Accueil ÉCONOMIE Entretien avec Ahmed-Zineddine Aoudia, président de la Fédération nationale des auto-écoles

Entretien avec Ahmed-Zineddine Aoudia, président de la Fédération nationale des auto-écoles

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-Le Courrier d’Algérie : Le ministère des Transports connaît un changement à sa tête avec la désignation de Boudjema Talai en remplaçant d’Amar Ghoul. Certains estiment que ces changements fréquents des ministres à la tête de ce département, affectent le bon déroulement des projets lancés dans le secteur comme celui du permis à points qui dure depuis plus de trois ans sans qu’il ne soit appliqué sur le terrain. Ce dernier a été annoncé pour 2013, puis 2014, et ensuite fin 2015 ou début 2016. Pourquoi ce projet tarde à se concrétiser à votre avis ?
– Ahmed Aoudia : Le projet du permis à points est gelé depuis quelques mois alors que tout le monde était optimiste à ce sujet et je ne pense pas que ça sera pour tout de suite, il faudra attendre encore à en croire le ministère des Transports. Le grand problème qui se pose actuellement pour le ministère c’est le fichier national.
Déjà que le permis biométrique accuse du retard dans son application, car comme je vous l’ai expliqué, s’il n’y a pas de fichier national, il n’y aura jamais de permis à points. Le ministère est face à un problème c’est comment arriver à faire rentrer 2 millions de conducteurs dans le fichier en quelques mois seulement sachant qu’il y a 700 daïras.Mais pour nous la fédération, il faut accélérer les choses pour ce projet car le permis à points permettra d’éviter de multiples actions frauduleuses de la part des conducteurs.
Certains possèdent deux permis de conduire pour tromper la sécurité et échapper au retrait de permis tout en réservant le deuxième pour la suite. Mais avec le permis de conduire biométrique c’est différent. Cette pratique serait totalement évitée. J’insiste sur l’avantage de ce papier biométrique qui offre une meilleure fonctionnalité, pratique, intègre des techniques de reconnaissance biométrique et permet de nombreuses applications de gestion. Il faut savoir que sans fichier national, ni le permis à points ni le permis biométrique ne pourront voir le jour. J’ai entendu parler de la construction d’un siège pour abriter ce fichier, mais pour l’instant rien n’a été fait à ma connaissance.

-Le problème de l’obtention du permis officiel est toujours d’actualité où plusieurs conducteurs se plaignent du renouvellement, chaque trois mois, du récépissé ?
-Les retards proviennent des daïras qui déplorent l’absence du papier-carton du permis de conduire actuellement. Ce sont les raisons principales de ces lenteurs administratives, sachant qu’en 2013, il y a des gens qui ont attendu plus d’une année pour l’obtention du permis officiel, alors qu’ils roulaient avec le récépissé.
Dans l’impossibilité de se procurer le papier-carton, les responsables ont envisagé d’émettre un numéro spécial pour les titulaires des permis de conduire. Ce problème persiste depuis plusieurs mois, lorsqu’il a été annoncé le remplacement de l’ancien permis de couleur rose par le nouveau (biométrique) qui est bleu. En fait, il faut voir le nombre de conducteurs qui fréquentent quotidiennement les daïras afin d’obtenir ce nouveau permis.
Il y a presque 50% des conducteurs qui circulent avec un récépissé. Ils sont obligés de proroger sa validité tous les trois mois. Cette situation commence à embarrasser les conducteurs.

-Un nouveau programme de formation des candidats pour l’obtention du permis de conduire est censé être lancé cette année. Qu’en est-il au juste ?
-Nous avons rencontré à ce propos les représentants du Centre national des permis de conduire (Cenapec) où nous leur avons, en tant que fédération, soumis notre proposition concernant le nouveau programme de formation des candidats de la catégorie b c’est-à-dire poids léger. En fait ce projet date de plus de deux ans suite aux différents appels lancés par les auto-écoles qui estiment que l’actuel programme est dépassé et nécessite des arrangements. Le programme devrait être étudié par le centre et transmis par la suite au ministère des Transports qui est habilité à le valider. L’application de ce programme devrait entrer en vigueur dès cette année.
Ce programme contribuera à mieux former les candidats mais aussi à diminuer les accidents de la circulation qui endeuillent chaque jour des dizaines de familles et qui causent des dizaines de morts chaque semaine.
La deuxième étape du projet concerne la confection d’un autre programme qui concerne la catégorie C, c’est-à-dire le poids lourd et suivra la troisième étape pour la catégorie D c’est-à-dire le transport en commun.
«Nous espérons que le ministère des Transports valide ce programme le plutôt possible afin de le mettre en application.
Entretien réalisé par I. B.

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