Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, a appelé à « la reprise immédiate des négociations directes et substantielles entre le Maroc et le Front Polisario pour une solution juste et durable garantissant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».
C’est la « seule voie qui s’ouvre devant nous », a-t-il précisé dans son intervention lors des travaux de la session du Comité de décolonisation de l’ONU (C-24), consacrés mardi à la question du Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975. En même temps, l’Algérie encourage le Comité des 24 à mobiliser tous ses instruments pour protéger les droits du peuple sahraoui et parachever finalement ce processus de décolonisation ». Amar Bendjama a rappelé que la question du Sahara occidental, dernier territoire africain non autonome- qui « ne souffre d’aucune ambiguïté », « demeure une question de décolonisation qui oppose le Maroc au Front Polisario ». Elle est inscrite à l’ordre du jour de l’ONU depuis 1963, a-t-il fait remarquer en déplorant qu’ »après six décennies de débat à l’Assemblée générale de l’ONU, le référendum d’autodétermination promis au peuple sahraoui n’ait toujours pas eu lieu, et ce en dépit de la résolution 2229 qui réaffirme avec force ce droit fondamental ». L’ambassadeur a déploré également le fait que la Mission des Nations unies pour l’Organisation du Référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui a été établie il y a près de quatre décennies par le Conseil de sécurité onusien, « peine encore à accomplir son mandat » qui consiste à organiser le référendum. Amar Bendjama a rappelé les « les éléments du droit international sont clairs: l’avis consultatif historique de la Cour internationale de justice (CIJ) de 1975 a formellement exclu tout lien juridique entre le Sahara occidental et le Maroc », pouvant affecter l’application de la résolution 1514, portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés ; dans le même sens, la Cour de justice européenne (CJUE) vient de réaffirmer ce statut en octobre 2024 en annulant un accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc pour défaut de consultation du peuple sahraoui. S’agissant de la situation des droits de l’Homme dans les territoires sahraouis occupés, « tout se passe en vase clos ». Le représentant permanent de l’Algérie à l’ONU a cité quelques points relevés dans le rapport du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres à savoir: « Encadrement policier, détention arbitraire, interdiction de visites et expulsion de parlementaires y compris européens, expulsion des rapporteurs onusiens y compris les journalistes ». Amar Bendjama a rappelé que l’Algérie « a terriblement souffert » de la colonisation, elle « soutient résolument les causes justes ». Pour l’Algérie, «l’ONU doit agir avec détermination pour éliminer les derniers vestiges du colonialisme ». Le Comité des 24 a entamé lundi sa session de fond 2025. Il a débattu mardi de la cause du Sahara occidental, occupé par le Maroc depuis 1975.
D’autre part, Sidi Mohamed Ammar, membre du Secrétariat national du Front Polisario, son représentant auprès des Nations unies et coordonnateur de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), a adressé une lettre à l’ambassadrice Caroline Rodriguez Berkett, Représentante permanente du Guyana auprès des Nations unies et présidente en exercice du Conseil de sécurité, réfutant, preuves à l’appui, les allégations fausses et trompeuses contenues dans la récente lettre adressée au Conseil de sécurité par le représentant de l’État marocain occupant, qui jettent également le doute sur la crédibilité du Conseil de sécurité et l’intégrité de ses rapports. Il a réitéré les faits établis : « Le conflit du Sahara occidental est un conflit international dans lequel les organes compétents des Nations unies reconnaissent l’État occupant marocain et le Front Polisario, seul et légitime représentant du peuple sahraoui, comme les deux parties au conflit».
M’hamed Rebah