Pendant ce temps, les autorités israéliennes évaluent les lourdes conséquences de l’escalade militaire. Selon le journal Maariv, environ 40 000 demandes de compensation ont déjà été déposées auprès de l’Administration fiscale, principalement pour des dommages matériels causés par les missiles iraniens. Amir Dahan, responsable du département des indemnisations, a indiqué que les frais pourraient atteindre 5 milliards de shekels (environ 1,5 milliard de dollars). Il a cité en exemple les dommages majeurs au centre scientifique Weizmann et à la raffinerie de Bazan, dont les réparations dépasseraient à elles seules les 2 milliards de shekels. L’administration fiscale a dû activer une plateforme numérique d’indemnisation rapide pour les victimes de traumatismes causés par les ondes de choc, avec des aides allant jusqu’à 30 000 shekels. Cette situation a provoqué un vif débat politique. La députée Orit Farkash-Hacohen a critiqué l’opacité de l’actuel système d’indemnisation et exigé une réforme législative pour garantir des droits clairs aux citoyens en cas de conflit armé. D’autres voix, comme celle du président de la Chambre de commerce, Shahar Turgeman, réclament une approche similaire à celle adoptée lors de la guerre du 7 octobre 2023.
Les frappes américaines jugées inefficaces
Une évaluation préliminaire de la Defence Intelligence Agency (DIA) et du Commandement central américain, relayée par CNN, contredit les déclarations officielles de l’administration Trump sur l’impact des frappes contre le programme nucléaire iranien. D’après ce rapport, les bombardements n’ont causé qu’un retard temporaire de quelques mois, sans endommager sérieusement les capacités de production ou les stocks d’uranium enrichi. Ce constat a provoqué des remous à Washington.
Tandis que la porte-parole de la Maison-Blanche, Caroline Leavitt, rejette les conclusions du rapport, des analystes affirment que l’évaluation pourrait évoluer avec l’arrivée de nouvelles données satellite et de terrain. En Israël, cette information renforce les critiques à l’encontre de la stratégie militaire : les objectifs « sensibles » auraient été manqués, et l’efficacité réelle des frappes remise en question. Selon la presse israélienne, un profond désaccord agite désormais les plus hauts échelons de l’administration américaine sur les résultats de cette offensive coordonnée. Entre mesures judiciaires spectaculaires, tensions nucléaires, guerre de propagande et répercussions économiques sévères, l’après-guerre Iran-Israël laisse place à un champ de bataille diplomatique et intérieur d’une rare intensité.
Les semaines à venir seront cruciales pour évaluer si le cessez-le-feu tiendra, ou s’il ne constitue qu’une trêve éphémère dans une confrontation aux ramifications régionales et internationales explosives.
M. S.