La trêve humanitaire de quatre jours signée entre l’entité sioniste et le mouvement palestinien Hamas devant expirer lundi a été prolongée de deux jours après les efforts de la médiation menés par les Qataris, les Égyptiens et les Américains.
L’accord prolongé porte sur la libération en deux jours de 20 Israéliens et de 60 détenus palestiniens supplémentaires, toujours selon la formule de 1 contre 3. La pause entame ainsi son 5éme jour sans interruption. La trêve qui a débuté vendredi, a permis la libération de dizaines d’Israéliens et étrangers, et plus de 100 prisonniers palestiniens. Dans la matinée d’hier, le gouvernement israélien a annoncé avoir reçu la liste des dix personnes devant être libérées dans la journée d’hier sans toutefois dévoiler leurs noms. Les Palestiniennes qui seront libérées durant ces deux jours sont originaires des territoires palestiniens occupés en 1948, d’Al Qods occupée et de la Cisjordanie occupée dont Aahd Bassem Tamimi. Cette dernière âgée de 22 ans, est militante de la cause palestinienne. Elle a fait la « Une » des médias en 2017, lorsqu’elle s’était rebellée à 16 ans contre des soldats israéliens. Elle a été de nouveau arrêtée le 6 novembre dernier lors d’un raid en Cisjordanie occupée pour « incitation au terrorisme » à travers un supposé message menaçant posté sur Instagram.
Des prisonniers… sans aucun crime
Plus des deux tiers des Palestiniens libérés et devant l’être des geôles de l’occupant dans le cadre de la trêve n’ont été reconnus coupables d’aucun crime. Ils ont été arrêtés pour la plupart alors qu’ils étaient encore enfants. Plus de 7000 Palestiniens croupissent arbitrairement dans les geôles israéliennes. Le nombre a nettement augmenté depuis l’opération du «Déluge El Aqsa» du 7 octobre dernier. Ils sont également de plus en plus maltraités depuis cette date. La question des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes a été abordée par le Washington Post qui s’est interrogé à juste titre d’ailleurs comment Israël peut-il détenir des centaines de Palestiniens dans les prisons sans inculpation.
Le journal a évoqué la pratique de la détention administrative contre les Palestiniens notamment en Cisjordanie. Cette pratique qui relève d’un système judiciaire déviant a été souvent critiquée, a rappelé le journal américain. En raison des violations répétées de l’accord précédent, la résistance palestinienne a appelé les médiateurs à faire pression sur l’État sioniste pour qu’il respecte tous les termes de cette nouvelle trêve (sol et airs) rappelant son engagement à respecter la pause tant qu’elle est respectée par l’ennemi.
Des évènements importants pour la cause
Cette prolongation intervient à la veille de trois évènements importants consacrés à la cause palestinienne. Il s’agit en premier d’une réunion de haut niveau sur la question israélo-palestinienne du Conseil de sécurité, l’organe exécutif de l’Organisation des Nations unies (ONU). La rencontre est convoquée par la Chine qui assure la présidence tournante du Conseil. La réunion a été annoncée avant-hier par le porte-parole du ministère Wang Wenbin. Elle sera présidée par le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi.
La Chine espère à l’occasion la promotion des échanges approfondis, l’établissement d’un consensus, et la prise de mesures concrètes pour atténuer la crise humanitaire à Ghaza, instaurer un cessez-le-feu et une cessation des combats, protéger les civils et promouvoir une solution globale, juste et durable à la question palestinienne par le biais d’une solution à deux États, a déclaré le porte-parole.
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté le 27 octobre une résolution à une très large majorité un texte non contraignant réclamant une « trêve humanitaire immédiate ». Les États-Unis et Israël avaient voté contre cette résolution qui ne mentionnait pas le Hamas.
Le Conseil de sécurité de l’ONU divisé sur la question a appelé le 15 novembre dernier à des «pauses humanitaires» de quelques jours dans la bande de Ghaza. La résolution a été rédigée par Malte. Elle est adoptée par 12 voix pour et 3 abstentions (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie). La résolution appelle à des pauses et couloirs humanitaires étendus et urgents pendant un nombre de jours suffisants» pour permettre d’apporter une aide humanitaire aux civils de Ghaza.
La guerre a coûté à Israël 53 milliards USD
Selon la Banque centrale israélienne, la guerre à Ghaza a coûté à Israël environ 53 milliards de dollars.
La banque a indiqué que le montant des coûts répartis dans les dépenses de défense s’élevait à 107 milliards de shekels (28,8 milliards de dollars) en plus des coûts d’indemnisation des dommages directs et indirects, les paiements de la dette publique et la perte de recettes fiscales.
Début novembre la même Banque a indiqué que la guerre coûte 600 millions de dollars par semaine, soit 6% du PIB. Cette situation économique est due en grande partie à la mobilisation massive des réservistes qui prive les entreprises de personnel, au soutien aux entreprises affectées par la guerre et aux employés mis au chômage sans solde.
B. O.