Après avoir amorcé une légère baisse, au début de la deuxième semaine du Ramadhan, les prix des fruits et légumes ont connu, hier, une augmentation, sous l’effet des pluies orageuses qui se sont abattues sur le pays. Le spectre de la hausse des prix, tant redoutée par les pauvres smicards refait surface en cette seconde semaine du mois sacré du Ramadhan. Les prix des fruits et légumes restent otages d’une spéculation orchestrée, tandis que la folie de la mercuriale est souvent justifiée par l’inaccessibilité aux champs, en cas de fortes pluies. Les conditions climatiques, l’arrivée dans les marchés de la récolte de saison, l’épuisement des stocks, la hausse de la demande autant de facteurs soulevés par les « professionnels», mais qui n’arrivent plus à convaincre le citoyen. Comment peut-t-on justifier que le kilo de pomme de terre qui était cédée avant-hier à 40 DA, passe à 70 DA. Ce n’est pas tout, puisque la tomate qui était cédée à 80 DA a augmenté pour atteindre les 110DA au niveau de Kouba. Quant à l’oignon, son prix reste toujours «inaccessible » et est proposé à 120DA/kg. Idem pour les courgettes et les carottes, dont le prix n’a pas bougé en restant à 100DA/kg. Les aubergines, sont excessivement chères et sont proposées à 140DA/kg, tandis que les haricots verts étaient proposés à 200DA/kg. La laitue est vendue à 170 DA/Kg, tandis que le piment est à 140DA, et les poivrons à 100DA/kg. Le citron reste hors de prix et est proposé à 300DA/kg. Dans l’ensemble, au cours de notre virée aux commerces, nous avons constaté, qu’à l’exception de la pomme de terre, aucun légume n’est cédé à moins de 100DA. Quant aux fruits, très demandés, leurs prix sont toujours trop élevés, à l’instar des abricots que nous trouvons en très grandes quantités et qui coûtent 150DA/Kg, alors que la fraise, en fin de parcours, est cédée à 200 DA la boite. Les pêches, même entrées en force, coûtent 350 DA, la banane vaut 350 DA, contre 270 DA il y a quelques jours. Pour ce qui est de la pastèque, son prix a légèrement augmenté en passant de 70 DA à 90 DA. Le melon est toujours inaccessible à 160 DA le kilo, alors que les dattes sont proposées à 600DA/kg. Du côté des viandes, le poulet est cédé à 350DA/kg, l’escalope de poulet à 690DA, et l’escalope de dinde à 790 DA. La viande hachée est à 1550 DA, la viande d’agneau à 1750 DA, et la viande de bœuf à 1400 DA. Les fruits secs ne sont également pas épargnés par cette flambée des prix. « Les prix passent du simple au double et vice versa en l’absence des outils de contrôle et de régulation des prix», a regretté un citoyen rencontré au marché, qui refuse de croire que la pluie serait à l’origine de cette nouvelle hausse.
Les prix de l’informel plus « cléments »
Afin de faire face, à la cherté des prix, les Algérois préfèrent s’orienter vers les marchés informels, dont les produits proposés sont cédés à de plus bas prix. Le Ramadhan est justement l’une des occasions où le commerce parallèle prolifère de manière fulgurante. Les consommateurs sont généralement attirés par les produits moins chers. En effet, pour certaines denrées, l’on constate que la baisse est de l’ordre de 20 à 50 DA. Ainsi, il est plus raisonnable pour les petites bourses de s’approvisionner des fruits et légumes auprès des vendeurs de la rue, même si ces produits ne respectent pas toujours les normes. En gros, l’informel prospère et vient à la rescousse, permettant aux petites bourses de remplir leurs assiettes.
Lamia Boufassa