La Coordination nationale des enseignants du primaire annonce l’organisation d’une grève nationale le 30 novembre prochain. Hier c’était l’Union des travailleurs de l’éducation et de la formation (UNPEF) qui a observé un débrayage d’une journée, pour dénoncer le manque de sécurité dans les établissements scolaires en ces temps de pandémie.
Désormais, le secteur de l’Éducation n’en finit pas avec la contestation, même en cette conjoncture sanitaire marquée par la pandémie de Covid-19. Alors que la rentrée a difficilement été entamée, en raison justement du contexte épidémiologique, les choses se corsent à quelques semaines de la reprise des cours. En effet, la non application stricte du protocole sanitaire de prévention contre le virus dans les établissements ainsi que la charge de travail à la quelle font face les enseignants, et surtout le silence maintenu de la tutelle face à toutes ces préoccupations sont autant de facteurs qui ont engendré la colère des travailleurs, à leur tête les enseignants. Cette colère a été justement traduite par une journée d’arrêt de travail observée hier par les adhérents à l’Unpef. Une action qui a largement été observée à l’échelle nationale, à en croire Belaïdi Mebarek qui est membre du bureau national de ce syndicat. Selon notre source, le taux de suivi à atteint les 50% dans les établissements relevant de la région d’Alger-ouest. « Dans les wilayas du Sud, ce taux a atteint les 79% contre 75% dans les wilayas de l’Est et 78% à l’Ouest »a-t-il indiqué. Belaïdi, qui n’écarte par le durcissement du mouvement de contestation de l’UNPEF dans le cas où la tutelle ne répond pas à ses doléances, a relevé que les enseignants sont dans l’incapacité de continuer à travailler dans les contions actuelles. Outre l’absence totale de moyens de prévention contre le virus, Belaïdi évoque un rythme de travail pénible et très chargé en raison de l’adoption du système de double vacation. La même source a également soulevé le problème d’absence de moyens de transport les samedis, ce qui rend les déplacements des enseignants vers leur lieu de travail quasi impossible, surtout dans les régions enclavées du pays. Par ailleurs, la Coordination nationale des enseignants du primaire a, elle aussi, menacé d’observer une journée de grève le 30 novembre prochain pour appeler à la prise en charge de ces revendications, tirant la sonnette d’alarme sur les conséquences graves que peut engendrer la non-application des mesures préventives contre la pandémie de la Covid-19 dans les écoles du primaire. La coordination a dénoncé dans un communiqué, rendu public, les décisions injustes et répressives infligées à l’ensemble des enseignants de ce palier. Elle évoque à ce sujet le refus de la tutelle d’accorder des congés exceptionnels aux enseignants malades chroniques et aux femmes enceintes, mais également la non-prise en charge des cas Covid-19 du secteur. Aussi la même coordination a exprimé des réserves s’agissant des nouveaux plannings mis en place, notamment en ce qui concerne l’obligation de travailler les samedis.
Évoquant le problème d’absence de transport les week-ends, rendant les déplacements pour les enseignants très difficiles, la coordination des enseignants du primaire refuse qu’on porte atteinte à un droit fondamental qui est le repos hebdomadaire assuré par la loi 09/244 modifiant le décret 97/59. Il est essentiel de relever que face à cette grogne des travailleurs, que le ministère semble ne pas entendre, les élèves restent les seuls perdants. Avec déjà un programme surchargé et difficile à assimiler dans des conditions de scolarité qui laissent à désirer, ils payent les frais d’un bras de fer qui risque de perdurer si la situation n’est pas très vite prise en main.
Ania Nait Chalal