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Elles proviennent de laboratoires clandestins : de nouvelles drogues hautement toxiques en circulation

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Des drogues dangereuses et nouvelles circulent en Algérie, et menacent la santé et l’équilibre mental des jeunes en proie à la toxicomanie.

Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati, a tiré la sonnette d’alarme sur les différents types de drogue introduits en Algérie, et la prolifération de laboratoires clandestins de fabrication de drogues de synthèse.
Au cours de son passage, hier, sur les ondes de la radio Chaîne 3 dans l’émission “L’Invité de la Rédaction, le président de la Forem a alerté quant à l’émergence de deux nouveaux types de médicaments classés comme étant de nouvelles drogues qui sont produits par des laboratoires clandestins. Dans ce sillage, le président de la Forem a précisé que plusieurs nouvelles substances psycho-actives «qui sont en train d’inonder le marché algérien», parmi lesquelles celles provenant de la frontière ouest. Par ailleurs, le président de la Forem a rappelé que sa Fondation a plaidé depuis des années pour la mise en place d’un Observatoire national de lutte contre le fléau, tout en prenant en charge la mission d’identification de nouveaux types de médicaments qui «menacent la stabilité de la société, en particulier au niveau de la frontière occidentale, qui constituent un danger pour la composition chimique, la santé humaine physique et mentale» . Parmi ces substances toxiques, il y a les opiacés qui contiennent de la morphine (molécule antidouleur) ou de la codéine. Le Pr Khiati relève les dangers de ces substances qui modifient le comportement, les humeurs, les perceptions et l’activité mentale des utilisateurs. Selon lui, leur consommation entraîne forcément des risques et des dangers pour la santé des usagers. En plus de créer une dépendance, ils peuvent avoir des conséquences néfastes dans la vie quotidienne du consommateur. D’ailleurs, l’intervenant a cité les exemples du «Mythilone» et le «Bythilone» qui sont deux nouveaux psychotropes qui ont envahi dernièrement l’Algérie. Les effets que procure le Mythilone, par exemple, sont la dés-inhibition, la sensation d’énergie et de forme (meilleures performances physiques), la sensation de bien-être, d’euphorie, la sensation d’empathie et l’exacerbation des sens (notamment tactile et sensibilité à la musique). Autrement dit, il s’agit d’un outil de déconnexion totale de la dure réalité de la vie. Ainsi, l’intervenant a souligné les effets désastreux de ces nouvelles drogues sur la santé des jeunes.

900 000 toxicomanes en Algérie
D’autre part, le président de la Forem souligne l’ampleur du fléau de la consommation des drogues dures ou de synthèses. Il estime à 900 000 le nombre d’individus qui se droguent. Le fléau touche aussi bien l’école et l’université que les milieux professionnels et sportifs. Les Algériens se droguent pour s’extraire temporairement d’une réalité amère. Ainsi, parmi ces toxicomanes figurent 15% de collégiens, 27% de lycéens et 31% d’universitaires. Cela démontre que les jeunes sont les plus exposés à ce fléau qui ravage la société algérienne. De surcroît, Khiati a insisté sur les effets et les conséquences de la consommation de la drogue qui fait des ravages dans le cerveau. D’ailleurs, atteste-t-il, «40% des personnes souffrant de troubles mentaux sont des consommateurs de drogue». L’hôte de la Radio algérienne fait état des moyens et des efforts consentis par l’État pour juguler ce fléau. Il indique qu’environ 5 000 toxicomanes sont traités par an dans des centres spécialisés. Mais cela reste insuffisant. Le président de la Forem parle de l’impératif d’accompagner des personnes qui ont développé une dépendance aux psychotropes d’une assistance psychologique. Pour lui, le traitement médical n’est pas suffisant. En sus, l’hôte de la radio Chaîne 3 a estimé que le traitement des «drogués» ne doit pas se limiter à la création d’infrastructures d’accueil. Allusion faite aux 181 cellules d’écoute et de sensibilisation sur les dangers de la consommation de drogue et les 15 hôpitaux spécialisés dans traitement des toxicomanes auxquels s’ajoutent 53 centres intermédiaires de soins. La raison est que les personnes ayant une dépendance à la drogue ne s’adressent jamais à ces structures. Il plaide ainsi pour la création de centres anonymes qui attireraient un maximum de monde.
Par ailleurs, afin de venir à bout de ce fléau dévastateur, Khiati préconise la révision du plan de lutte de 2004, comme il a insisté sur l’arrêt de la médicalisation de la prise en charge des toxicomanes et d’opter pour les communautés thérapeutiques. La mobilisation du mouvement associatif à qui doit échoir la mission de sensibilisation est aussi souhaitée en coordination avec les secteurs concernés.
Lamia Boufassa

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