La décision du ministère du Travail de l’Emploi et de la Sécurité sociale concernant l’assainissement de la scène syndicale semble avoir contrarié les concernés. C’est le cas de la coalition des 14 syndicats autonomes de différents secteurs d’activités qui a qualifié la mesure d’intimidante. Pour cette coalition : « il y a une volonté de museler la liberté syndicale ».
Face à cet état de fait, l’intersyndicale qui représente les travailleurs de plusieurs secteurs, entre autres l’Éducation nationale, la Santé, la Fonction publique, la Formation professionnelle, et les Postes, a décidé de célébrer le premier mai prochain à sa manière. C’est ce qu’a révélé, hier, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF). Selon Boualem Amoura, cette date qui représente une journée de deuil pour les travailleurs algériens, sera l’occasion d’organiser une journée d’étude en guise de réponse aux «intimidations» du ministre du Travail, Mourad Zemali. Notre interlocuteur, a souligné à ce propos que qu’il n’est pas du ressort du ministère du Travail de décider ou non de la représentativité de tel ou tel syndicat mais plutôt à la justice de le faire. De plus, poursuit-il, la grève reste un droit garanti par la Constitution et elle s’impose d’elle-même. «Il n’est pas logique de dire que les syndicats qui ne sont pas représentatifs n’auront pas le droit d’imposer une quelconque plateforme de revendication ou d’appeler à une grève», a estimé le SG du SATEF. Il est clair pour lui que le département de Zemali veut exercer une pression pour que l’intersyndicale n’aille pas vers la création de sa confédération. «Il y a également une volonté de museler la liberté syndicale», a-t-il accusé. Concernant le dernier mouvement de contestation organisé le 4 avril dernier, Boualem Amoura a fait savoir que celui-ci a été évalué de positif puisque ça a permis aux travailleurs de s’exprimer. Il a cependant dénoncé la répression par les forces de l’ordre du sit-in qui devait être organisé dans la wilaya de Bouira et l’interpellation de plusieurs travailleurs. L’intersyndicale revendique l’annulation du projet de loi sur la retraite, la révision du nouveau code du travail, et la protection du pouvoir d’achat des travailleurs. Il est nécessaire de rappeler que le ministère du Travail avait appelé tous les syndicats à transmettre, avant le 31 mars 2018, toutes les informations relatives aux éléments permettant d’apprécier leur représentativité syndicale. Toutefois, le ministre du secteur, Mourad Zemali, avait fait savoir mercredi dernier que 35 syndicats sur 65 inscrits au niveau du ministère du Travail n’ont transmis, dans le délai légal aucune information sur les éléments permettant d’apprécier leur représentativité, notamment à travers la présentation d’une liste nominale complète des adhérents, les montants des cotisations et leurs numéros d’affiliation à la sécurité sociale. De ce fait, le ministre avait indiqué que les syndicats qui n’ont pas encore confirmé leur représentativité, conformément à la loi, n’ont pas le droit de présenter une plate-forme de revendications ou de participer aux négociations ou d’appeler à la grève. Le ministre avait fait savoir, en outre, que 16 syndicats ont transmis jusqu’à présent au ministère du Travail des informations suffisantes permettant d’apprécier leur représentativité, tandis que 14 syndicats ont communiqué des informations incomplètes à ce sujet, ajoutant que des correspondances leur ont été adressées pour la révision des listes des adhérents soumises par ces syndicats. Le premier responsable du secteur avait souligné que les services de l’Inspection du Travail sont mobilisés au niveau national pour vérifier les listes soumises par les syndicats au sujet de leur représentativité. Ces listes seront rendues publiques aujourd’hui, a-t-on fait savoir à ce propos.
Ania Nait Chalal
Accueil ACTUALITÉ Elle qualifie les dernières déclarations de Zemali d’intimidantes : L’intersyndicale prépare sa...