C’est fait : l’Algérie a officiellement adhéré au Traité d’amitié et de coopération de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).
La cérémonie de signature de l’accord a eu lieu en marge de l’ouverture de la 58e session de la réunion des ministres des Affaires étrangères de cette Organisation, mercredi à Kuala Lumpur en Malaisie, à laquelle a participé le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, en présence du Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, dont le pays assure la présidence tournante de l’ASEAN au titre de l’année 2025, selon un communiqué du ministère.
Dans son discours d’ouverture, Ahmed Attaf a expliqué que l’adhésion de l’Algérie au Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est (TAC) était motivée par la fierté de partager avec tous les États membres de l’ASEAN son attachement indéfectible aux principes du TAC, d’autant plus que ces principes sont inscrits dans la Charte des Nations unies. Ahmed Attaf a ajouté que ces principes, issus du droit international et fondés sur son respect, constituent les fondements de la politique étrangère de l’Algérie. « Je suis convaincu que nous convenons tous que notre monde a un besoin urgent d’un engagement renouvelé envers ces principes, notamment au vu des évolutions et tendances extrêmement préoccupantes qui se dessinent jour après jour », a poursuivi le ministre d’État. « Le plus inquiétant, a-t-il souligné, est la tendance croissante aux violations délibérées du droit international, y compris des principes fondamentaux de la Charte des Nations unies».
Dans son allocution, Ahmed Attaf a déclaré : « J’exprime ma sincère gratitude au gouvernement malaisien pour avoir accueilli cette cérémonie de signature et pour l’opportunité de participer à cette célébration fraternelle et familiale. J’exprime ma profonde gratitude à tous les États membres de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est pour avoir accueilli favorablement la candidature de l’Algérie et soutenu son adhésion à cet important traité ». Ahmed Attaf a exposé les considérations qui ont motivé cette adhésion de l’Algérie : l’ASEAN est un modèle d’intégration régionale remarquable, susceptible d’inspirer des initiatives similaires dans le monde, et sur le continent africain en particulier ; l’Algérie a la ferme volonté de renforcer les relations d’amitié et de coopération de longue date qui l’unissent à tous les États membres de l’ASEAN. « En adhérant aujourd’hui au Traité d’amitié et de coopération, nous souhaitons ajouter une nouvelle dimension à ces relations bilatérales. Une dimension qui inclut l’ASEAN en tant que bloc unifié dont la voix collective s’élève et dont l’influence positive sur la scène internationale s’accroît », a ajouté Ahmed Attaf.
L’Algérie veut renforcer ses interactions et consolider ses relations avec l’ASEAN par l’instauration d’un dialogue de partenariat sectoriel. À cette occasion, le ministre d’État a rencontré le Premier ministre malaisien, auquel il a transmis les salutations du président Abdelmadjid Tebboune, ainsi que sa volonté d’œuvrer, de concert avec lui, pour le renforcement de la coopération entre les deux pays frères, sur le plan bilatéral ou dans le cadre du partenariat liant l’Algérie à l’ASEAN, précise la même source. De son côté, le Premier ministre malaisien s’est félicité de l’adhésion de l’Algérie au TAC, au moment où son pays assure la présidence de l’ASEAN et a chargé le ministre Ahmed Attaf de transmettre ses salutations au président de la République, lui affirmant son engagement à œuvrer, conjointement avec lui, pour le développement des relations de partenariat entre l’Algérie et la Malaisie, à différents niveaux », selon un communiqué du ministère. Chargé par le président Abdelmadjid Tebboune, Ahmed Attaf est arrivé, mardi, à Kuala Lumpur, dans le cadre de sa mission officielle en Malaisie. Le même jour, il a eu, à Kuala Lumpur, des entretiens bilatéraux avec le Secrétaire général de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Kao Kim Hourn. Ahmed Attaf, a tenu également, mardi à Kuala Lumpur, une séance de travail avec le ministre malaisien des Affaires étrangères, Mohamad Hasan.
M’hamed Rebah
L’ASEAN, c’est quoi ?
Cette organisation politique, économique et culturelle s’est présentée sur son site web comme suit : « l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) a été créée le 8 août 1967 à Bangkok, en Thaïlande, par la signature de la Déclaration de l’ASEAN (Déclaration de Bangkok) par les membres fondateurs de l’ASEAN : l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour et la Thaïlande. Le Bruneï Darussalam a rejoint l’ASEAN le 7 janvier 1984, suivi du Vietnam le 28 juillet 1995, de la RDP lao et du Myanmar le 23 juillet 1997, et du Cambodge le 30 avril 1999, constituant ainsi les dix États membres actuels de l’ASEAN ». La même source revient sur le parcours de l’ASEAN en indiquant que « Le 8 août 1967, cinq dirigeants – les ministres des Affaires étrangères d’Indonésie, de Malaisie, des Philippines, de Singapour et de Thaïlande – se sont réunis dans le hall principal du ministère des Affaires étrangères à Bangkok, en Thaïlande, et ont signé un document. C’est ainsi que l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) est née. Les cinq ministres des Affaires étrangères qui l’ont signé – Adam Malik d’Indonésie, Narciso R. Ramos des Philippines, Tun Abdul Razak de Malaisie, S. Rajaratnam de Singapour et Thanat Khoman de Thaïlande – seraient par la suite salués comme les pères fondateurs de ce qui est probablement l’organisation intergouvernementale la plus prospère du monde en développement aujourd’hui. Le document qu’ils ont signé serait connu sous le nom de Déclaration de l’ASEAN ».
Le TAC, c’est quoi ?
Le TAC que l’Algérie s’apprête à l’intégrer a, pouvait-on lire sur le site de l’ASEAN, été établi en 1976 et incarne les principes universels de coexistence pacifique et de coopération amicale entre les États d’Asie du Sud-Est ». Le TAC « constitue un code juridiquement contraignant pour les relations interétatiques dans la région et au-delà. Le Traité a été amendé à trois reprises, respectivement en 1987, 1998 et 2010, afin de permettre l’adhésion d’États extérieurs à l’Asie du Sud-Est ainsi que d’organisations régionales dont les membres sont des États souverains, entre autres. En octobre 2024, le TAC comptait 55 Hautes Parties contractantes ».
M. R.