L’occupation israélienne poursuit son expédition macabre contre la population innocente de la bande de Ghaza, visant les hôpitaux, et les différents quartiers ghazaouis dont certains ont été rasés en entier, alors que l’enclave étouffe déjà sous le poids de la privation imposée par l’occupant.
En effet, à Ghaza, il n’y a ni eau, ni nourriture, ni médicaments, ni carburant. La répression sanglante s’accentue également contre les Palestiniens de la Cisjordanie. L’agression sioniste est entrée dans son 43e jour hier samedi faisant près de 12 000 morts. Des femmes et des enfants en grande partie.
Dans la nuit de vendredi à samedi, une frappe contre trois immeubles de Khan Younès a encore fait 26 morts et 23 blessés graves, selon le directeur de l’hôpital Nasser de cette ville du centre de la bande de Ghaza. En effet, les avions de guerre israéliens ont bombardé plusieurs maisons, un centre culturel et une mosquée au sud et à l’est de la bande de Ghaza, selon des sources palestiniennes, outre le ciblage de Beït Lahia, Jabalia, Beït Hanoun et le nord de la bande. Un bombardement israélien a visé également l’hôpital pour personnes âgées Al-Wafa faisant plusieurs morts et blessés dont le directeur de cet établissement, Midhad Mhaïsen. La frappe aérienne était la dernière d’une série d’attaques israéliennes ciblant des hôpitaux dans la bande de Ghaza. Selon les autorités palestiniennes, les attaques israéliennes et les pénuries de carburant ont contraint 26 hôpitaux de Ghaza à cesser leurs activités.
Selon la télévision palestinienne, l’armée israélienne a visé l’école Al-Fakhoura sise à Jabalia, au nord de la bande, abritant des personnes déplacées venant de différentes zones de l’enclave, fuyant les bombardements sionistes continus depuis le 7 octobre dernier. L’attaque a fait des dizaines de martyrs. Cette information a été rapportée également par le site Internet Ghaza Now. En Cisjordanie, l’armée israélienne multiplie également, attaques et arrestations contre les Palestiniens notamment à Hébron, Jéricho, Ramallah, Tubas, et Bethléem. À l’est de Naplouse, cinq Palestiniens sont tombés en martyrs et deux autres ont été blessés lors d’un bombardement visant dans la nuit de vendredi à samedi, le siège du mouvement Fatah situé dans le camp de Balata.
La résistance palestinienne tient tête à Tsahal
Dans les combats au sol, l’armée de l’occupation sioniste peine à atteindre ses objectifs et s’acharne sur les civils, tout en subissant des pertes humaines et matérielles considérables à mettre à l’actif de la résistance palestinienne qui tient tête à l’occupant depuis plus de 40 jours. Dans des affrontements ayant eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, les combattants palestiniens annoncent la destruction de deux chars sionistes et un bulldozer avec des obus Tandom et RPG à Beït Hanoun et à l’ouest de Beit Lahia. À Tal al-Hawa et Al-Sabra, au sud-ouest de la ville de Ghaza, 7 véhicules militaires israéliens ont été pris pour cible par la résistance. Dans son dernier message, le porte-parole des Brigades al-Qassam, Abou Oubaïda, a indiqué que le nombre de morts dans les rangs de l’armée israélienne est beaucoup plus important que ce qui a été annoncé, appelant les Israéliens à ne pas se laisser induire en erreur par la propagande officielle. L’armée israélienne a, en effet, perdu plusieurs de ses soldats dont de nombreux hauts gradés depuis le 7 octobre dernier. Dans une liste publiée par ses soins, elle a fait état de la perte de 368 soldats et officiers à savoir des sergents, des caporaux, et des capitaines outre les simples soldats. Cette liste a été adressée aux familles des soldats et officiers tués. Le chef de la Division du renseignement militaire israélien, Aharon Haleva, a reconnu, par ailleurs, l’échec de ses services à prévoir l’opération de la résistance palestinienne du 7 octobre dernier, tout en avouant la complexité de la guerre menée à Ghaza. La bataille actuelle « ne se limite pas uniquement à la bande de Ghaza d’où sa complexité » a-t-il avoué en référence aux autres mouvements de résistance qui prêtent mains fortes aux Palestiniens à l’instar des Houtis yéménites et du Hizb Allah libanais.
Israël menace de bombarder l’hôpital al-Chifa
Par ailleurs, et à défaut de résultats militaires palpables sur la résistance palestinienne, les forces sionistes s’acharnent sur les hôpitaux de Ghaza. Protégé pourtant par le droit international humanitaire, l’armée israélienne mène tout de même pour le quatrième jour consécutif un raid sur l’hôpital Al-Chifa, le plus grand de la bande de l’enclave. Les forces sionistes ont ordonné, hier, son évacuation « sous une heure », rapportent des médias. 2 300 patients, soignants et déplacés se trouvent dans cet établissement, selon l’Onu. Son directeur Mohammed Abou Salmiya a été sommé d’évacuer les patients, les blessés, les déplacés et les soignants. Ils devraient tous se rendre à pied vers la corniche » côtière qui borde l’hôpital, à l’ouest de la ville de Ghaza, selon l’instruction israélienne. Le directeur de cet établissement avait déjà refusé cette semaine un précédent ordre d’évacuation reçu par téléphone, invoquant notamment la complexité de l’opération.
Face à cette situation, la ministre palestinienne de la Santé, Mai Al-Kaïla, a appelé à la protection du personnel médical dans la bande de Ghaza, assurant que la situation dans les hôpitaux de Ghaza et de Cisjordanie est catastrophique. S’exprimant lors d’une conférence de presse, la ministre palestinienne a confirmé que l’armée israélienne a transformé l’hôpital Al-Shifa à Ghaza en caserne militaire.
« Je suis horrifié par les informations faisant état de raids militaires à l’hôpital Al-Chifa à Ghaza », a réagi de son coté, Martin Griffiths, responsable des opérations humanitaires d’urgence de l’ONU. « La protection des nouveau-nés, des patients, du personnel médical et de tous les civils doit primer sur toute autre préoccupation. Les hôpitaux ne sont pas des champs de bataille. », a-t-il dit, tout en exigeant vendredi devant les Nations unies un « cessez-le-feu » à Ghaza pour venir en aide aux 2,2 millions de personnes piégées par l’agression sioniste depuis le 7 octobre.
« On ne demande pas la lune. Nous demandons des mesures de base nécessaires pour répondre aux besoins essentiels de la population civile » s’est insurgé M. Griffiths lors d’une intervention vidéo devant une réunion informelle de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Selon Khalil Al-Dakran, porte-parole de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa, les hôpitaux de Ghaza souffrent d’un manque de nourriture.
Le PAM avertit sur le risque de la famine
En raison du blocus israélien sur la bande de Ghaza, la population du territoire de la bande de Ghaza est confrontée « à un risque immédiat de famine », a averti le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies. “Les approvisionnements en nourriture et en eau sont minimes à Ghaza et seule une fraction de ce qui est nécessaire arrive par les frontières. Avec l’hiver qui approche, les abris dangereux et surpeuplés, et le manque d’eau potable, les civils sont confrontés au risque immédiat de mourir de faim”, a déclaré McCain, Directrice générale du PAM. “Il n’y a aucun moyen de répondre aux besoins actuels en matière de faim avec un seul passage frontalier opérationnel. Le seul espoir est d’ouvrir un autre passage sûr pour l’accès humanitaire afin d’apporter de la nourriture vitale à Ghaza. ” En début de semaine, le PAM a confirmé la fermeture de la dernière boulangerie avec laquelle l’organisation travaillait, faute de carburant. 130 boulangeries de Ghaza ont baissé rideaux par manque du carburant. Il est également derrière la mise hors service de plusieurs hôpitaux à Ghaza.
Du carburant loin des besoins réels de Ghaza
Interdit d’entrée dans la bande de Ghaza sous prétexte qu’il est utilisé par la résistance palestinienne, Israël a, sous la pression américaine, finalement autorisé l’entrée quotidienne de deux camions-citernes dans l’enclave, selon l’Autorité palestinienne, responsable du terminal de Rafah à la frontière égyptienne, assurant que 17 000 litres de carburant avaient été livrés pour alimenter les générateurs de la compagnie de télécommunications gazaouie. Il s’agit de la première livraison de carburant après le feu vert d’Israël. Selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), 50 camions de carburant pénétraient quotidiennement dans la bande de Ghaza avant le début de la guerre. Cette agence avait annoncé vendredi qu’elle ne serait bientôt plus en mesure de coordonner la distribution de l’aide humanitaire à Ghaza en raison de la coupure des communications. La pénurie de carburant paralyse également la distribution et les opérations humanitaires, y compris la livraison de l’aide alimentaire.
Israël pressé de mettre un terme à Son génocide
Trente-trois rapporteurs onusiens ont interpellé la communauté internationale à agir en urgence en vue de mettre un terme au génocide collectif que l’entité sioniste en train de commettre impunément depuis le 7 octobre dernier contre le peuple palestinien à Ghaza et en Cisjordanie occupée.
» La communauté internationale, y compris non seulement les États, mais aussi les acteurs non étatiques tels que les entreprises, doit faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre un terme immédiat au danger de génocide contre le peuple palestinien, mettre fin à l’apartheid de l’entité sioniste et, finalement, à l’occupation des territoires palestiniens », ont écrit les experts onusiens dans un communiqué conjoint rendu public jeudi soir. Les experts ont souligné que « tous les Etats devront intervenir afin d’établir un cessez-le-feu immédiat, déplorant que » la communauté international a échoué jusqu’ici de prévenir le génocide collectif dans la bande de Ghaza ».
Les prisonniers de guerre ou le cauchemar de Netanyahou
Les proches et familles de prisonniers de guerre israéliens entre les mains de la résistance palestinienne ne lâchent pas d’une semelle le Gouvernement israélien pour le forcer à récupérer les leurs. En effet, les familles d’otages se mobilisent et veulent en savoir plus sur les négociations potentielles. Depuis mardi dernier, elles sont en marche de Tel-Aviv jusqu’à El-Qods, certains réclament « un accord sur les otages ». Il s’agit d’une marche de 5 jours pour parcourir 63 km, qui doit conduire les participants jusqu’au bureau du Premier ministre Benyamin Netanyahou. « Nous demanderons à comprendre pourquoi nos familles ne sont toujours pas à la maison », a expliqué Yuval Haran, un des membres d’une famille de prisonniers. Le mouvement Hamas a accusé, le gouvernement israélien de « tergiverser » sur la question de l’échange de prisonniers de guerre et de torpiller les négociations indirectes entre les deux parties.
B. O.