Les autorités avaient demandé la coupe de cinq scènes dans cette œuvre qui retrace le soulèvement populaire qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak. Avant de revenir sur leur décision.
Avant la Révolution, mise en scène par Ahmed El Attar, sera présenté au public au Downtown Contemporary Arts Festival. Une pièce de théâtre sur la révolution de 2011 en Égypte, annulée après une demande des autorités égyptiennes de supprimer plusieurs scènes, sera finalement jouée au Caire dans le cadre du Downtown Contemporary Arts Festival (D-CAF), ont indiqué les organisateurs. La troupe d’acteurs de la pièce Avant la révolution, évoquant l’Égypte d’avant le soulèvement populaire qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak, va donc pouvoir se produire cette semaine lors cet important événement artistique annuel.
Le D-CAF avait annoncé dimanche que les représentations étaient annulées car les autorités de censure avaient exigé la suppression de cinq scènes et que le metteur en scène Ahmed El Attar avait jugé qu’un tel aménagement «nuirait à la construction dramatique et à l’œuvre entière et la viderait de son contenu».
La troupe a demandé à la censure de réexaminer sa décision lundi, en mettant en place une nouvelle commission de visionnage, et exprimé l’espoir que la pièce puisse être autorisée telle quelle et représentée à partir de mardi.
Leurs vœux ont été entendus et un deuxième comité de censure est revenu sur la première décision des autorités, permettant les représentations de la pièce «sans perturber sa construction dramatique», a indiqué le D-CAF tard lundi dans un communiqué.
Cette polémique intervient à quelques jours de la présidentielle du 26 au 28 mars, à l’issue de laquelle la réélection du candidat sortant Abdel Fattah al-Sissi fait peu de doute. Candidat à sa propre succession, il est régulièrement accusé de réprimer les voix dissidentes, et de cibler la presse notamment. En pleine campagne présidentielle, officiellement lancée le 24 février, avec un chef de l’État omniprésent et ne souffrant aucune concurrence véritable, l’étau semble se resserrer.
L’Égypte occupe la 161e place (sur 180 pays) au classement mondial 2017 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Au moins 29 journalistes sont emprisonnés dans le pays selon l’ONG.