Nouvelle année, nouveau trimestre, nouveau ministre, et pourquoi pas un nouveau souffle dans le secteur de l’Éducation nationale. C’est en tout cas ce qui est souhaité, après la nomination de Mohamed Ouadjaout, qui a pris hier ses fonctions. Le successeur de Belabed entame aujourd’hui sa mission, en même temps que les 9 millions d’élèves et plus de 800 000 travailleurs qui reviennent de vacances d’hiver. Bien que le profil ne soit pas assez connu, notamment dans le secteur qu’il va désormais diriger, ce qui est certain, toutefois, c’est que la mission qui attend Mohamed Ouadjaout sera assez rude. À l’occasion de sa prise de fonctions officielle, faite hier, le nouveau ministre a, lui-même, reconnu la complexité et la difficulté de la tâche qui lui a été confiée, affirmant ne pas avoir de solutions à tous les problèmes mais en promettant, cependant, de faire de son mieux pour relever le défi, et ne ménager aucun effort pour régler les problèmes auxquels fait face le secteur. Selon lui, le poids de la responsabilité de gérer le secteur de l’Éducation nationale est lourd, compte tenu des défis et des enjeux que connait le pays, mais rien n’est impossible, a-t-il souligné, si un travail collectif est fourni, invitant dans ce sens les partenaires sociaux, les parents d’élèves les enseignants et les élèves à travailler ensemble pour atteindre les objectifs voulus. La priorité pour lui, a-t-il laissé entendre, est de rétablir la confiance entre les différentes parties de manière à permettre au secteur de sortir de sa situation actuelle et de retrouver la place qui lui convient. Pour preuve, plusieurs chantiers l’attendent à tous les niveaux. Le successeur de Belabed devra surtout faire face aux différents mouvements de contestations des travailleurs de plusieurs corps, qui menacent le bon déroulement de l’année scolaire. Il sera aussi question pour lui de trouver un moyen de renouer le dialogue avec les syndicats autonomes qui refusent, depuis des mois, de s’asseoir autour d’une table avec les ministres qu’ils continuent de qualifier d’ «illégitimes». Sans concertations et sans dialogue avec les syndicats, il sera difficile de pouvoir aller de l’avant et d’entamer une nouvelle page, car leur représentativité est incontestable au milieu des travailleurs. Mais pas que, dans le fond, c’est tout le système éducatif qui est à revoir, partant du recrutement et de la formation des enseignants, à la révision des programmes scolaires, passant par l’amélioration des conditions de scolarité, la lutte contre la déperdition scolaire, les cours privés, la fraude lors des examens officiels… Tous ces objectifs ne peuvent toutefois être atteints qu’à travers une rupture définitive avec les anciennes pratiques, qui devra passer par une volonté politique réelle pouvant répondre aux aspirations populaires, qui se sont affirmées et éclatées au grand jour depuis le 22 février 2019. Il est donc attendu, du nouveau ministre ayant occupé le poste d’enseignant de mathématique à l’Écolte nationale Polytechnique, de prendre les choses en main et de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué, à savoir, l’édification d’une école de qualité.
Ania Nait Chalal