Éducation : en grève illimitée, les profs du lycée Didouche Mourand de Saïd-Hamdine (Alger) veulent le départ du directeur

Le bras de fer a été déclenché, suite à une dispute entre le directeur et le surveillant général du même lycée. Une dispute qui a, malheureusement, tourné aux insultes et aux mots obscènes. C’est la goutte qui a fait déborder le vase! «Pas de cours, tant que ce directeur continue à exercer ici», c’est le mot d’ordre des enseignants du lycée Didouche-Mourad à Alger, qui revendiquent à l’unanimité le départ de l’actuel directeur de l’établissement. En effet, le collectif d’enseignants a décidé d’entrer dans une grève illimitée après quelques jours, seulement, de la rentrée scolaire. Selon une source du lycée, le débrayage a été provoqué par une dispute ayant eu lieu entre le directeur et le surveillant général, à cause de certaines décisions arbitraires qu’aurait prises le directeur, lui-même, à l’encontre des élèves. Il s’agit, poursuit notre source qui préfère garder l’anonymat, de l’exclusion de plusieurs élèves sans l’avis du conseil des enseignants. «Le directeur aurait agi de la sorte pour permettre à d’autres élèves de ses connaissances d’intégrer le lycée, et ce, au détriment de ceux qui méritent leur place», dénonce notre interlocuteur. De plus, «ce directeur qui s’adonne à des pratiques qui ne sont pas dignes d’un responsable au sein d’un secteur aussi délicat que celui de l’Éducation nationale, devrait être renvoyé à la retraite puisqu’il dépasse l’âge de 60 ans», révèle encore notre source. Mais le plus regrettable, signale-t-on, c’est le fait que le corps enseignant aurait assisté à la dispute caractérisée par des insultes et des mots mal placés que le directeur, lui-même, a prononcés en pleine figure du surveillant général. «C’est dire à quel point nous avons été choqués d’entendre cela, au sein même de l’établissement et provenant malheureusement du directeur qui doit avant tout donner l’exemple de bonne conduite», regrette un des enseignants grévistes. C’est ce que confirme, en personne, le surveillant général de l’établissement qui révèle avoir saisi la justice pour violence verbale dans l’enceinte de l’institution éducative. Le SG confie également que des travailleurs et mêmes des enseignants subissent le même sort quotidiennement, en étant insulté et offensé. Le ministère de tutelle a été saisi par écrit pour résoudre cette affaire, indique, par ailleurs, notre interlocuteur qui signale que les enseignants sont prêts à travailler d’arrache pied, pour rattraper le retard, mais à condition que ce directeur soit relever de ses fonctions. Nous avons, pour plus d’explications, tenté d’approcher le directeur du lycée, mais en vain. Pour le porte-parole du Conseil des lycées d’Alger (CLA), Idir Achour, que nous avons joint à l’occasion par téléphone, les grèves du secteur qui ont pour objectif le départ de personnes sont les plus «détestables». Il signale que, toutefois, les enseignants grévistes auront le soutien du CLA, et qu’ils sont encouragés à dénoncer les mauvaises pratiques, même si celles-ci émanent des responsables. Pour le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation, Satef, ce genre de comportements n’est pas nouveau. Certains directeurs prennent en effet le monopole dans la gestion de leurs établissements, comme c’est le cas d’un directeur dans une école primaire, à Tizi Ouzou, qui a accaparée illégalement une classe pour des intérêts personnels. «C’est l’impunité qui règne au sein du secteur, sinon de tels dépassements ne se produiraient jamais», a estimé Boualem Amoura, secrétaire général de la Satef.
Ania Nait Chalal