Le délai pour le dépôt des dossiers de candidature à la Présidentielle s’est achevé samedi dernier à minuit, conformément à l’article 140 de la loi organique portant régime électoral et au décret présidentiel portant convocation du corps électoral.
Désormais, c’est à l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), dirigée par l’ancien ministre de la Justice, Mohamed Charfi, que revient la charge d’éplucher les dossiers déposés auprès de ses services pour prendre part à la prochaine élection présidentielle, prévue le 12 décembre prochain.
L’Autorité de Charfi, dispose d’une semaine, pour traiter et passer au peigne fin, les dossiers des vingt- deux (22) candidats ayant déposé leurs dossiers, après avoir réussi la collecte des 50 000 signatures exigées par la loi pour pouvoir participer au prochain scrutin controversé.
L’ANIE transmettra, par la suite, au Conseil constitutionnel ses décisions relatives aux candidatures, accompagnées des dossiers des candidats dans un délai n’excédant pas 24 heures à compter de la date de l’annonce de ses décisions. Celui-ci devra valider, par décision, la liste définitive des candidats à la magistrature suprême, y compris les recours dans un délai de 7 jours à partir de la date de transmission de la dernière décision de l’ANIE.
La liste définitive des candidats retenus pour participer à cette course à la magistrature suprême, sera rendue publique, initialement, samedi prochain, soit sept (7) jours après la clôture de l’opération de la réception des dossiers des postulants.
Dans une déclaration, dimanche à l’APS, le chargé de communication de l’ANIE, Ali Draâ, avait fait savoir, que « dix commissions ad hoc chargées de l’examen des dossiers des postulants à la candidature pour la prochaine Présidentielle et de la vérification de la véracité des informations fournies, ont été installées ».
Après la bousculade, auprès de l’Anie des candidats à la candidature, où cent-quarante-sept (147) au total prétendants avaient alors retiré les formulaires de parrainage, seuls vingt-deux (22) ont déposé leurs dossiers. L’annonce de la liste des candidats, la semaine prochaine, interviendra au lendemain de la 37é marche du vendredi qui coïncidera avec le 1er Novembre, date du déclenchement de la Révolution algérienne en 1954 contre l’armée coloniale française. Une date hautement historique pour le peuple algérien. Les manifestants ont déjà fait le parallèle promettant un autre 1er novembre pacifique contre le pouvoir en place.
Une campagne électorale dans un environnement hostile
Par ailleurs, les heureux candidats « admis » devront, toutefois, faire face à un défi de taille. Comment mener leurs campagnes électorales respectives, dans un environnement politique hostile, mené par le mouvement populaire et citoyen du 22 février, qui vient d’entamer en « apothéose » son 9ème mois de révolte pacifique, et rejette cette élection, et la politique du « fait accompli » imposée par le pouvoir. La rue jure par tous les saints que le prochain scrutin n’aura pas lieu, ni en décembre prochain, ni plus tard, jusqu’au départ de tout le système, figures et symboles avec. Certains candidats et les plus en vue de cette élection, à savoir Benflis et Tebboune, sont déjà dans le collimateur des manifestants qui les ont fustigés lors des marches précédentes.
Les étudiants, les syndicats autonomes, la corporation des bâtonniers, le pacte pour l’alternative démocratique (PAD), qui regroupe des formations politiques de la mouvance démocratique, dont les partis traditionnels de l’opposition comme le FFS, le RCD, MDS et le PT, en plus de l’UDS, PLD, PST, l’UCP, la LADDH des droits de l’homme et certaines personnalités politiques, la société civile, dont le mouvement « RAJ », sont également de la partie aux côtés du peuple qui veut se réapproprier pacifiquement sa souveraineté confisquée depuis l’Indépendance à nos jours.
Si les prétendants à cette échéance électorale se sont faits discrets lors des opérations de collecte des signatures, laissant le soin à leurs militants et élus, ils doivent sortir du « trou » pour mener des campagnes électorales et aller à la rencontre de la population pour donner les grands axes de leurs programmes, à travers des meeting et autres . La mission relève presque de l’impossible dans la conjoncture actuelle.
Le mouvement populaire en marche aura-t-il à faire tomber cette élection comme les précédentes et renforcer son palmarès ? Les jours à venir nous le dirons.
Pour rappel, parmi les candidats les plus en vue à cette élection figurent, l’ancien premier ministre Ali Benflis, son principal rival, également ancien premier ministre, Abdelmaadjid Tebboune, Abdelaziz Belaïd, Abdelkader Bengrina, et Azzedine Mihoubi.
Brahim Oubellil