Lors d’une conférence de presse organisée hier samedi à Alger, le président du Parti de la justice et du développement, Abdellah Djaballah, aura des mots durs pour qualifier la position, notamment celle des pays arabes, à l’égard de la cause palestinienne. N’usant pas de demi-mesures, ce responsable politique qualifie de «lâcheté » la position des régimes arabes à l’égard de l’agression israélienne contre Ghaza. Il ne s’agit pas de se contenter de l’actuelle agression que subit présentement la population de la bande de Ghaza. Il faut remonter jusqu’à l’année 1948, a notamment dit Abdellah Djaballah, expliquant que cette agression contre la Nation islamique dans sa globalité, exige une riposte exemplaire. Même la Ligue arabe n’a pas échappé aux critiques du conférencier qui l’a accusé de connivence avec l’occupant israélien, citant dans son intervention nommément l’Égypte et préférant contre toute attente que la riposte se fasse sous l’auspice de l’Organisation de la conférence Islamique (OCI).Les dirigeants et les régimes du monde musulman se doivent d’assurer la protection, la préservation et la défense des vies humaines de Ghaza, n’a-t-il pas manqué de déclarer. Saisissant l’occasion de la tenue d’une rencontre des chefs de bureaux de wilayas du parti, et citant à l’appui des versets coraniques, le conférencier aura une longue dissertation, à la limite oiseuse, sur la récente agression de l’entité sioniste contre la population de Ghaza. «Le plus proche vers le plus proche, et le plus capable du plus capable », dira l’islamiste, expliquant qu’à travers l’agression de la Palestine, c’est la Nation islamique (musulmane) dans sa globalité, y compris les pays arabes qui est interpellée. Évoquant les souffrances et les espoirs de la Nation musulmane, une riposte s’impose, explique Djaballah, mettant en ligne de mire les devoirs des dirigeants envers la Ouma. D’abord, les régimes de la Nation islamique se doivent de soutenir la cause palestinienne, entre autres matériellement, à travers la mise à la disposition des résistants palestiniens d’armes et diplomatiquement, en isolant l’entité sioniste, dira-t-il. Les intérêts américains localisés au niveau des pays arabes sont plus importants que ceux implantés au niveau de l’État sioniste, a martelé Abdellah Djaballah. Nous en tant que partis politiques et d’associations du mouvement associatif national, avons également le devoir d’assister les résistants palestiniens, a-t-il également déclaré. Les questions de la Libye, de la Syrie et de l’Irak ont également été évoquées par Abdellah Djaballah. Jusqu’à présent la position de l’Algérie à l’égard de la situation en Libye est positive, opinera le conférencier, faisant part de son opposition à l’ouverture de bases à l’armada US dans le Sahara. À propos des pays ébranlés par le «printemps arabe», le leader islamiste a dit que ce sont plutôt des populations musulmanes qui sont entrées en conflits entre elles et qu’il s’agit de les raccommoder quitte, a-t-il dit, à user de la force publique pour imposer la paix. À ce sujet brûlant d’actualité, Abdellah Djaballah annoncera dans la même foulée la tenue de l’université d’été des cadres du parti les 3, 4 et 5 septembre prochain. Toutefois, a-t-il nuancé, la validation de cette date dépend de la décision finale du bureau exécutif du parti. Les thèmes retenus pour cette université d’été à laquelle prendront part des personnalités algériennes de renom, sont respectivement la conscience législative, la conscience politique et la conscience économique avec en ligne de mire la question de la transition, a-t-il précisé. À noter cependant, que lors de l’entame de la conférence de presse, les organisateurs se sont contentés de la récitation de versets coraniques, sans prendre trop la peine d’entonner l’hymne national.
Mohamed Djamel